Sarkozy, Hollande, Macron : les présidents se succèdent et leurs politiques à l’égard du conflit israélo-palestinien se ressemblent. En France, c’est l’interdiction de manifestations de soutiens aux Palestiniens et la confusion avec l’antisémitisme. Et sur le plan diplomatique, les échecs d’une absence de vision qui compose avec Netanyahou. Tous nos articles.
Ces derniers jours, la France a paru effacée et partiale. Une attitude qui s’explique d’un point de vue diplomatique, mais découle aussi de considérations liées à la situation intérieure française.
Alors que volent les allégations d’antisémitisme et que le sentiment d’impuissance face à cet interminable conflit s’accroît, la cause palestinienne ne semble plus portée par la gauche avec autant de vigueur qu’il y a dix ans. Certains réclament davantage de « courage ».
Partie de Jérusalem au printemps 2021, une flambée de violences a saisi le Proche-Orient. Des heurts inédits sont survenus dans les villes israéliennes, tandis que Gaza, en réponse aux tirs de roquettes, a subi une nouvelle pluie de bombardements avant qu’un cessez-le-feu soit obtenu. Nos analyses, entretiens et reportages.
Un rassemblement d'environ 300 personnes en soutien au peuple palestinien s’est tenu mardi 11 mai à Toulouse. Dans les rangs, une froide colère contre le gouvernement israélien, un appel à la solidarité entre les peuples, mais aucune illusion sur le positionnement du gouvernement français.
Une impressionnante mobilisation policière a empêché, samedi 15 mai, toute véritable manifestation parisienne en soutien aux Palestiniens, à la suite de l'interdiction des rassemblements à la demande du ministre de l'intérieur Gérald Darmanin. À Marseille, l'ambiance était calme.
Face aux rassemblements de soutien aux Palestiniens qui s’organisent en France, l’exécutif emploie la méthode forte. Le ministre de l’Intérieur interdit des manifestations prévues samedi. Mercredi, le président de l’Association France Palestine Solidarité, Bertrand Heilbronn, a été interpellé à la sortie d’un rendez-vous au ministère des affaires étrangères, pour organisation d’un rassemblement «interdit». Il revient pour Mediapart sur sa garde à vue.
En revendiquant une approche « pragmatique » mais « disruptive » de la politique étrangère, le président français est demeuré passif et impuissant face à Trump et Poutine, et muet face à Netanyahou. Mais il aura été actif dans la curieuse affaire Tiffany. Et il doit faire face aujourd’hui à une crise inédite de son appareil diplomatique, révélatrice d’une méthode de gouvernement très personnelle qui donne aux mots la priorité sur les actes.
En visite à Jérusalem, le président de la République s’est livré à une mise en scène de lui-même, suivant la méthode qu’il applique sur la scène internationale depuis le début de son quinquennat : faire des « coups ».
Emmanuel Macron se rend en Israël et dans les territoires palestiniens les 22 et 23 janvier. Une visite essentiellement consacrée aux questions mémorielles. Depuis au moins dix ans, la France ne considère plus le conflit israélo-palestinien comme une « urgence ». Pour de nombreux diplomates, cette indifférence rend la situation « explosive ».
En inaugurant une « place de Jérusalem » sous le signe exclusif des liens entre la capitale française, sa communauté juive et Israël, la maire de Paris a oublié que la « Ville sainte » l’est également pour les chrétiens et les musulmans. Et qu’elle est aussi habitée par les Palestiniens, qui rêvent, malgré l’occupation et la colonisation, d’en faire la capitale de leur État.
Pour lutter contre l’antisémitisme, le président menace aujourd’hui des rigueurs de la même loi les antisémites et les défenseurs des droits humains qui dénoncent la politique indéfendable de l’État d’Israël à l’égard des Palestiniens.
Alors que Paris affirme rester attaché, dans le conflit israélo-palestinien, à la solution à deux États, un rapport révèle que trois entreprises françaises sont impliquées dans l’extension du réseau de tramway de Jérusalem, qui contribue au développement de la colonisation et à l’annexion de fait de Jérusalem-Est par Israël. Et détruit toute solution reposant sur un partage de la terre et de la ville.
Le président de la République, qui a été incapable d’infléchir les décisions de Trump, risque fort de ne pas être plus écouté par Benjamin Netanyahou sur le dossier palestinien. Était-il, dans ces conditions, indispensable de le recevoir mardi à Paris pour une inauguration en grande pompe ?
Certaines gauches sont régulièrement accusées de complaisance envers l'antisémitisme. Procès infamant d'adversaires politiques droitisés ou constat que ces gauches délaissent la critique contre l'hostilité contemporaine contre les juifs? Retour, en trois volets, sur un débat qui déchire la gauche.
Sept responsables politiques français appartenant au Parti communiste, à La France insoumise et aux Verts n'auront pas de visa pour une mission auprès des prisonniers politiques palestiniens en Israël prévue en novembre. La raison : ils veulent rencontrer les détenus et ils ont parfois appelé au boycott d'Israël.
Le maintien en détention du Franco-Palestinien a été confirmé par un tribunal de Jérusalem. Ses soutiens réclament une demande de libération officielle de la part de la France. Sa compagne redoute que les autorités françaises n’aient « acté qu’il va rester en prison ».