Nicolas Sarkozy vient de nommer Pierre Lellouche comme représentant spécial pour l'Afghanistan et le Pakistan. Car l'engagement militaire français dans la région est soumis à de sérieux flottements. Hervé Morin a évoqué «une date de retrait» avant de faire machine arrière. De leur côté, les Américains, qui s'apprêtent à envoyer des renforts sur place, vont demander à leurs alliés de faire un effort. La France pourra-t-elle vraiment répondre par la négative à Obama ?
Une nouvelle onde de choc s'est abattue sur le monde financier. En à peine quarante-huit heures, le gouvernement américain a dû voler au secours de Citigroup et prendre 36% de son capital, puis apporter à nouveau 30 milliards de dollars à l'assureur AIG. Des sauvetages indispensables, selon les autorités américaines, pour éviter un risque d'effondrement total du système financier. Ces nouveaux accidents ont déclenché une vague de déprime sur les marchés: les perspectives de voir la crise s'achever d'ici à la fin de l'année sont définitivement enterrées.
Sur fond de constitution des listes aux élections européennes, le PS a connu cette semaine une réconciliation de façade entre la nouvelle direction issue du congrès de Reims et proches de Ségolène Royal. En cours de remise en ordre interne, les socialistes semblent renouer avec la gestion de parti "à la François Hollande", entre direction pléthorique et consensuelle et souci d'apparaître responsables en attendant l'alternance. Le regard déjà tourné vers la présidentielle.
Le nombre de demandeurs d'emploi a brutalement augmenté en janvier : + 90.000. Pire qu'aux heures les plus sombres de la récession de 1993. Selon Eric Heyer et Mathieu Plane, économistes à l'OFCE (Sciences-Po), des doutes subsistent encore sur les causes de cette brusque hausse du chômage. Par exemple, Eric Heyer soupçonne le paquet fiscal si cher à Nicolas Sarkozy, de jouer contre l'emploi. Impossible, aussi, de prédire la hausse au cours des mois prochains. Mais selon les deux économistes, le chiffre de 500.000 chômeurs supplémentaires en 2009 sera dépassé. Le cap des 3 millions sera-t-il franchi dans l'année?
En Martinique, les discussions sur d'éventuelles hausses de salaires achoppent toujours. En Guadeloupe, les négociations s'enlisent entre le LKP, le collectif qui a lancé la mobilisation, et le patronat. Le Medef s'oppose toujours à la hausse des salaires de 200 euros réclamée par le LKP. Depuis le mois de décembre, le LKP a installé le rapport de forces tout en restant, pour le moment du moins, un mouvement populaire. Retour sur un mouvement hétéréoclite, inédit par son ampleur mais qui s'inscrit dans la tradition violente des rapports sociaux d'une Guadeloupe encore traumatisée par la colonisation.
L'influent sénateur républicain Richard Lugar a rendu public lundi un rapport critiquant la politique des Etats-Unis à l'encontre de La Havane. Dans ce document, qui pointe les échecs de l'embargo, il encourage le nouveau président Obama à réformer radicalement cinquante années de politique américaine, en faisant les premiers pas.
Coup sur coup, deux vidéos, ayant échappé à leur créateur et à leur diffuseur, ont mis le feu global aux poudres: un reportage sur les injustices en Martinique et un entretien avec l'évêque intégriste et négationniste Williamson. Faut-il y voir l'heureuse fin de citoyens manants qui ne recevaient qu'une information allouée au compte-gouttes, au bénéfice de messages circulant librement tels des contre-pouvoirs? Faut-il dans le même temps distinguer là, dans le sillage d'un Paul Virilio, une accélération catastrophique et liberticide? Analyse.
Malgré l'avis quasi unanime de la plupart des économistes de la planète sur la nécessité de plans de relance de l'économie par la consommation et l'investissement, les conservateurs américains et britanniques continuent de s'accrocher à leurs vieux dogmes ultra-libéraux. Au risque d'apparaître figés dans leurs archaïsmes et dépassés par la crise.
L'incompréhension est totale. BNP Paribas a annoncé 3 milliards d'euros de bénéfices, la Société générale 2 milliards. Pourtant, ce sont les mêmes établissements qui ont sollicité des milliards d'aides publiques. Et aujourd'hui, elles vont verser des centaines de millions à leurs actionnaires. Si les banques sont en si grande forme, pourquoi l'Etat leur a-t-il consenti tant de largesses? A quel jeu jouent-elles? Analyse.
Après l'échec de sa première intervention télévisée il y a quinze jours, Nicolas Sarkozy se devait de trouver les mots justes pour rassurer les Français de plus en plus inquiets. Les conclusions qu'il a tirées de sa réunion avec les syndicats, mercredi 18 février, laissent une curieuse impression: celle de l'inconsistance. Pas un mot sur la Guadeloupe et un empilement de mesures pour les familles démunies. Au total, l'Etat s'apprête à dépenser 2,6 milliards d'euros pour soutenir les ménages. On est loin d'un deuxième volet du plan de relance.