Paraît enfin le Journal (1939-1945) de Maurice Garçon, baryton du barreau, coqueluche du Tout-Paris de jadis. Apolitique donc d'une droite mesurée, il décape jusqu'à l'os l'hitléro-pétainisme, sans béatifier de Gaulle. Face aux épreuves, une acuité féroce se donne libre cours...
La séquence “Sarkozy 2, le retour” vient de connaître une forte accélération, pour ne pas dire un emballement, avec la relaxe d’Éric Woerth, le changement de nom, et le congrès. Il n’est pourtant pas dit que les bonnes nouvelles enregistrées par le patron des “Républicains” ne deviennent pas des boulets.
Mathieu Lindon est resté. Il écrit la chronique des mois qui virent partir tant de gens de Libé. Les signatures mais aussi ceux qui, depuis si longtemps, fabriquaient le journal. L’autre, Olivier Séguret, est parti. Il écrit, avec son Godard vif, une merveille de liberté, d’élégance, de plaisir intelligent.
Présenté à «Un certain regard», Le Trésor de Corneliu Porumboiu remporte le prix «Un certain talent». Un riche aïeul, Robin des Bois, une cassette rouillée, deux pieds nickelés. Réflexion sur les profondeurs de l'Histoire ou sur les mirages de la surface ? Un beau film, le cinquième d'une œuvre déjà importante.
Jeudi soir a été projeté dans le cadre de Cannes Classics le film « posthume » de Manoel de Oliveira, mort à 106 ans début avril. La Visite ou Souvenirs et confessions est un portrait de l'artiste en hôte de sa propre maison. Les enfants, la virginité, les arbres, le cinéma, l'histoire du Portugal. Le grand homme est toujours parmi nous.
C'est à la Quinzaine des réalisateurs qu'ont été présentés Les 1 001 Nuits, trois films de Miguel Gomes s'inspirant de Shéhérazade pour raconter la crise portugaise. Fiction, documentaire, turbans, lamas, coqs et pinsons. Une merveille de six heures où le cinéma se donne aussi sous son visage le plus ordinaire.
Présenté à Cannes, Trois Souvenirs de ma jeunesse sort mercredi 20 mai en salles. Arnaud Desplechin revient: sur le passé de deux personnages de Comment je me suis disputé, Paul et Esther; et dans les pas de son propre cinéma. Un retour aux sources ? Une cure de jouvence ? Une redite, plutôt, qui invite à se demander dans quel cercle d'histoires aime à tourner le cinéma français.
Troisième long métrage du Norvégien Joachim Trier, avec Isabelle Huppert, Gabriel Byrne et Jesse Eisenberg. Qu'arrive-t-il au cinéma européen, lorsque passant aux États-Unis, il entend aussi parler de la mondialisation des images ? C'est la question du jour. La réponse n'est pas gaie.
Top trois de la semaine des faux-derches : l'ancien président Nicolas Sarkozy et ses sorties sur la réforme du collège, Rachida Dati et son soupçon d'un complot de l'UMP contre elle, et enfin, Bernard Cazeneuve, le ministre de l'intérieur, et son plan anti-drogues.