Rarement dossier a été aussi fourni en preuves, corroborant les soupçons de corruption et d’évasion fiscale. Un mail prouve même que le PDG du Printemps discutait avec Jérôme Cahuzac, alors ministre du budget, de son éventuel exil fiscal en Suisse. Pourtant, la justice avance très, très lentement : il a fallu deux ans pour passer de l'enquête préliminaire à l'information judiciaire.
Le personnel et les codes politiques restent masculins. Les hommes continuent de fixer les règles du jeu. À l'Assemblée nationale, dont je suis l'actualité depuis 2012, le sexisme reste fréquent.
Christian Noyer doit quitter la présidence de la Banque de France en octobre. Officiellement, il devrait être remplacé par Benoît Cœuré, membre du directoire de la BCE. Mais Jean-Pierre Jouyet semble vouloir y nommer François Villeroy de Galhau, au mépris des possibles conflits d’intérêts : un banquier de BNP Paribas deviendrait responsable de la régulation du système bancaire français.
En comparant le programme du FN à celui d’un « tract du PCF des années 1970 », le discours anti-immigré en moins, François Hollande commet une faute historique, mais sait très bien où il va politiquement, renouant avec les « transcourants » des années 1980.
Le projet de loi relatif au renseignement, dont le vote final est prévu le 5 mai, instaure une surveillance généralisée de la population, sans contrôles efficaces ni contre-pouvoirs forts. Comme l’ensemble des défenseurs des libertés, des associations et professions concernées, des autorités administratives impliquées, des acteurs de la révolution numérique, Mediapart dit non à cette loi scélérate. Et vous donne rendez-vous en ligne lundi 4 mai pour une journée de mobilisation.
Le gouvernement cède tout au Medef. Après avoir offert 42 milliards d'euros aux entreprises, Manuel Valls ajoute encore 2,5 milliards, soi-disant pour stimuler l'investissement. Et quand Vivarte supprime 1 600 emplois tout en signant un chèque de départ de 3 millions d'euros à son PDG, Emmanuel Macron prétend que l’État est impuissant.
Un arrêté du 28 mars fixe la liste des membres du Conseil national éducation économie. Parmi les nouveaux entrants figurent trois grands patrons de l'Institut de l'entreprise, dont Michel Pébereau, qui mène un combat ancien pour modifier la culture économique diffusée dans les lycées.
Le Front national s'installe à 25 %, un Français sur deux ne se déplace plus aux urnes, le PS ne pèse plus que 20 % dans un de ses scrutins favoris, il est déjà éliminé dans plus de 500 cantons. Mais le premier ministre estime que «quand on mobilise les Français, ça marche». Décryptage d'une illusion.
Alexandre de Juniac se veut un patron décomplexé. Lors des entretiens filmés de Royaumont, il s’est dit prêt à remettre en cause tous les acquis sociaux, y compris l’interdiction du travail des enfants et le droit de grève. Pas étonnant que les syndicats de la compagnie aérienne ne veuillent plus discuter avec lui.
À propos de la Grèce, il y a des vérités qui ne sont pas bonnes à dire. Surtout en France, où une gauche radicale s'est jusqu’ici trouvée incapable d’ouvrir un chemin alternatif au pourrissement sur pied de la social-démocratie européenne. Restent les chiffres: ce qui est trop rapidement appelé «austérité» peut marcher.