Dans leur dernier rapport sur les perspectives de l’économie mondiale, les économistes du FMI critiquent vivement la politique européenne d’austérité, qui menace, selon eux, la croissance internationale. Pourtant, les représentants de l’institution internationale imposent ces mêmes règles dans les pays européens en difficulté. Parti pris.
C’est un nouvel exemple de la déliquescence d’une presse en crise. Tous les hebdos cette semaine se complaisent dans des unes people avec, au menu, coucheries, confidences et crises de couples. Un abaissement qui est aussi le symptôme d’une presse qui a perdu ses repères au fil de ses rachats par les banquiers et hommes d’affaires. Parti pris.
Le gouvernement a décidé de sortir du système de plafonnement des niches fiscales les défiscalisations dans les DOM-TOM. À la manière du publicitaire Séguéla, qui avait dénommé son voilier “Merci-Béré” à la fin des années 1980 pour saluer le maintien de la loi Pons, se trouvera-t-il aujourd'hui une grande fortune pour baptiser son investissement ultramarin “Merci-Mosco” ou “Merci-Cahuzac” ?
Le président de l'Assemblée nationale a présenté mardi ses propositions de réformes, encore trop timides. Il renonce notamment à instaurer le moindre contrôle sur les frais de mandat des députés. Et n'évoque pas les emplois familiaux... alors qu'il a lui-même embauché son épouse dans son cabinet.
Que des ministres écologistes restent en place quand leur parti affirme son désaccord avec le traité européen est salutaire! Les éditocrates, plutôt que de demander la démission de Cécile Duflot, feraient mieux de se féliciter de ce débat enfin public.
Manuel Valls continue son échappée solitaire commencée au lendemain de l’élection de François Hollande. Cet été 2013, le ministre de l’intérieur s’en prend frontalement à la justice, reprenant les refrains ultra-sécuritaires de la droite après avoir donné crédit aux polémiques sur le voile qui stigmatisent les musulmans. Il y a près d’un an, Mediapart avait déjà marqué son désaccord, dans un parti pris toujours d’actualité.
Alors qu'elle devait être l'un des grands projets du quinquennat en riposte à la crise, la Banque publique d'investissement s'englue dans le conservatisme. Elle disposera d'une force de frappe financière faible et, selon nos informations, elle pourrait avoir comme patron exécutif un pur technocrate de Bercy. Un moment envisagé, la nomination du fabiusien Jean-Yves Larrouturou, serait désormais écartée. Parti pris contre le torpillage d'une très belle idée.
Du cap que devait fixer une présidence redevenue normale ne reste, quatre mois après l’élection de François Hollande, qu’un horizon brouillé. Crise, déficit, contrainte : les refrains dominants sont ceux du pouvoir précédent, paralysant toute audace. Pis, de la question rom à l’oligarchie financière, une anormale continuité blesse les citoyens qui espéraient encore qu’une gauche au pouvoir ne serait pas semblable à la droite. Parti pris.
L'extinction du Crédit immobilier de France, un casse financier et une casse sociale, est d'autant plus curieuse qu'il y avait une autre solution. Mais qui ne plaisait sûrement pas à nos très chers banquiers. Parti pris.
Le choix par Bercy de la banque Lazard, dirigée par Matthieu Pigasse, pour aider à la création de la Banque publique d’investissement (BPI), a déclenché une tempête. Si Arnaud Montebourg conteste être en conflit d’intérêts, le banquier d'affaires, qui est propriétaire des Inrocks et copropriétaire du Monde, ne peut pas en dire autant.