Chercheur spécialiste des comportements électoraux, Florent Gougou estime que le FN n'a pas « mis sous tension l'UMP » aux municipales étant donné l'effondrement de la gauche. Mais il relève que des électeurs de droite n'hésitent plus à voter FN pour battre la gauche.
La maire UMP d’Aix-en-Provence a été mise en examen le 8 avril pour « prise illégale d'intérêts » dans une affaire d'emplois de complaisance. A quelques jours de sa réélection, la Communauté du pays d'Aix, qu'elle préside, a recasé sur un poste ad hoc une de ses ex-collaboratrices, réélue conseillère communautaire dans la foulée. En toute légalité, jure la CPA.
Le président de l’Union des démocrates et des indépendants (UDI) a annoncé, dimanche 6 avril, mettre un terme « à ses fonctions et mandats » politiques. Succession, alliance avec le MoDem, indépendance vis-à-vis de l'UMP... À quelques semaines des européennes, ce départ ravive les tensions.
Le succès de la droite aux municipales a éclipsé les affaires, offrant une « bouffée d'oxygène » à Jean-François Copé. Mais d'Alain Juppé à François Fillon, les autres ténors de l'UMP entendent bien limiter les pouvoirs du patron de l'opposition. De façon plus discrète.
Depuis fin janvier, la justice varoise se penche sur des soupçons de trafic d'influence dans la gestion passée de l'urbanisme à Saint-Tropez. Un ancien militant UMP, décédé fin 2012, se vantait d'avoir récupéré dans le bureau de l'ancien maire UMP un carnet fort compromettant. Lequel dément catégoriquement. La justice le cherche.
Dans le sud-est, où la droite est mise sous pression par le Front national, certains UMP font campagne sans leur étiquette, d'autres choisissent de se rapprocher de l'extrême droite. Tour d'horizon du Vaucluse, premier département frontiste en 2012, maîtrisé par le duo Bompard-Maréchal-Le Pen.
Pour conserver la mairie du Cannet et conquérir Cannes, la numéro deux de l'UMP, Michèle Tabarot, et son frère Philippe ont mis en place une véritable « machine électorale ». Tractages, phoning, meetings : de nombreux employés du Cannet racontent comment le personnel municipal est utilisé à des fins politiques et décrivent un système de « pressions ».
Après une condamnation pour abus de confiance, la conseillère de Paris et candidate dissidente UMP à la mairie du XVIIIe arrondissement Roxane Decorte, via l’association qu’elle préside, est cette fois épinglée pour licenciement sans cause réelle et sérieuse. L'association a été liquidée après le prononcé du jugement, sans s'acquitter de sa condamnation.
Les révélations de Mediapart mettent à mal la stratégie de défense mise en place par les proches de l’ancien président de la République depuis dix jours. Après être largement montés au créneau, les ténors de la droite se murent désormais dans le silence.
Union avec le centre dès le premier tour, enracinement local, renouvellement… L'UMP du XIIe aurait pu rassembler tous les ingrédients choisis par Nathalie Kosciusko-Morizet pour conquérir la capitale. Mais comme ailleurs, l'atonie, le décalage idéologique et le risque d’abstention pèsent plus que le reste.
Certains élus réclament une opération mains propres à l'UMP, tandis que d’autres préfèrent repousser le grand ménage après les municipales. Copéistes et sarkozystes oscillent entre le silence total et le « circulez, il n’y a rien à voir ».
Nicolas Sarkozy poursuit Patrick Buisson. Autant dire que le créateur attaque sa créature, et s’attaque donc lui-même. Le nouvel épisode, qui mène à la Cour de cassation via un téléphone secret, jette une lumière terrible sur celui qui aspire à redevenir président de la République.
L’UMP fait face à une succession d’affaires retentissantes. Plus d'un an après le psychodrame de son élection interne, le parti continue à se déchirer sur fond de règlements de comptes et d’ambitions présidentielles.
La secrétaire générale de l'UMP, Michèle Tabarot, a fait de la police municipale de sa ville du Cannet un véritable fer de lance. Pour vanter son action, son « Monsieur sécurité » et chef de la police municipale a mis en scène de faux témoins, dont certains de ses policiers, dans de nombreux reportages diffusés notamment sur TF1.
La société Bygmalion, au cœur de l'affaire Copé, apparaît comme une machine à recycler les cadres de l'UMP. Par ailleurs, selon les chiffres réunis par Mediapart, Bygmalion a enregistré une perte de plus d’un million d’euros en 2012. Soit l’année où les contrats signés avec l’UMP et la campagne de Sarkozy auraient dû gonfler les bénéfices...