En choisissant de rebaptiser le parti qu’il préside «Les Républicains», Nicolas Sarkozy entend piéger la gauche et le FN. Grâce à cette acception qu'il juge «sacrée» – et donc inattaquable –, le patron de l'opposition s'offre surtout l'occasion de justifier ses positions les plus controversées sur l'islam et de donner un cadre à son obsession identitaire.
Le nouveau nom choisi par Nicolas Sarkozy pour rebaptiser l'UMP ne suscite guère d’enthousiasme en dehors de son cercle le plus proche. D'autant que le parti, déjà exsangue, va devoir puiser dans ses économies pour devenir “Les Républicains”.
Depuis le succès de la primaire PS de 2011, ce mode de désignation fait consensus. À tel point que l’UMP, où la culture du chef s’est toujours imposée, s’y est convertie. Que dit la généralisation de ce scrutin de notre système politique ? Entretien avec Rémi Lefebvre.
En fixant les règles de la primaire de 2016, l'UMP vient d'opérer une rupture historique. Tout chef de parti et ancien président qu’il est, Nicolas Sarkozy est redevenu un ambitieux comme un autre. Bonaparte a déserté la rue de Vaugirard.
Pour la première fois depuis sa création en 1967, la Seine-Saint-Denis pourrait basculer à droite, sous l’impulsion du patron de l’UDI, le décrié député et maire de Drancy Jean-Christophe Lagarde. Certains dénoncent un « système », entre clientélisme, petits arrangements et grandes ambitions.
S’effacer au profit de la gauche ou prendre le pouvoir grâce à l'extrême droite. C'est le dilemme auquel l'UMP va être confrontée lors de l'élection des présidents des départements. Refusant officiellement toute forme d'alliance avec le FN, l'opposition doit composer avec ses électeurs, de plus en plus favorables à un rapprochement avec le parti de Marine Le Pen.
Considérés comme « le laboratoire de la droite », le département des Hauts-de-Seine a longtemps été le repaire intime de la Sarkozie, de ses affaires et de ses petits arrangements. Mais ici, comme ailleurs, le retour de l'ex-chef de l'État à la tête de l'UMP passe mal, voire n'est même plus un sujet.
Nicolas Sarkozy rentre tout juste du Qatar, où il a donné sa première conférence rémunérée depuis son élection à la tête de l'UMP. Bien décidé à conserver ses privilèges d'ancien président, le nouveau patron de l'opposition entend également garder ses bureaux de la rue de Miromesnil et les collaborateurs payés par l’État qui vont avec. Parmi eux, sa “conseillère affaires étrangères” qui gère en fait son agenda de conférencier de luxe. Entre mélange des genres et intérêts particuliers.
64 % des militants UMP ne veulent plus de Nicolas Sarkozy. Entre ceux qui ont choisi Le Maire ou Mariton et ceux qui ont décidé de ne pas voter, l’ancien président plafonne à 100 000 voix, sur 280 000 encartés, dans un scrutin interne. Pourtant, comme en 2012, il croit qu’il a gagné. Histoire d’un décrochage.
Nicolas Sarkozy a été élu samedi président de l'UMP avec 64,5 % des voix. Un résultat moyen qui annonce les difficultés que le nouveau patron de l'opposition va rencontrer dans le défi des primaires pour la présidentielle. Séduire les convaincus est une chose. Batailler contre des juges d'instruction et des concurrents politiques risque d'en être une autre, bien plus ardue. Surtout pour un homme seul et sans idées nouvelles.
Présenté comme le “challenger” de la campagne pour l'UMP, Bruno Le Maire récolte les fruits d'un travail engagé dès 2012. Soutiens financiers, politiques, intellectuels : l'homme invisible de l'opposition a méticuleusement tracé les contours de son projet. Avec un premier objectif, la présidence de sa famille politique, présidence qu'il n'a guère de chance d'emporter face à Nicolas Sarkozy. Et un autre à moyen terme : la primaire de 2016.
Loin des coulisses de la machine UMP, la droite angevine regarde l’élection pour la présidence du parti avec le recul des 300 kilomètres qui la séparent des « magouilles » parisiennes.
En lâchant le mot « abrogation » devant la droite ultra-conservatrice, puis en chargeant son entourage de nuancer son propos, l’ancien président a tenté samedi un véritable coup de poker. Un épisode qui en dit long sur la faiblesse de son projet politique.
Les militants UMP se sont déplacés en nombre aux meetings que Bruno Le Maire et Nicolas Sarkozy ont tenus cette semaine à Paris. L’occasion de les interroger sur ces deux candidats qui briguent la présidence du parti et ne ménagent pas leurs efforts pour courtiser les derniers indécis.
L'ancien président veut liquider l'UMP d'ici quelques mois pour créer un nouveau parti capable de le pousser jusqu'aux portes de l'Élysée en 2017. Sous couvert de « rassembler » sa famille politique, il renoue avec le culte du chef si cher à la droite bonapartiste et se réserve une place de choix, au-dessus de la mêlée, loin du brouhaha médiatique et des considérations administratives.