Profitant de la démobilisation de l’électorat de gauche, les élus locaux jouent la carte des valeurs, en insistant sur la famille et la responsabilité individuelle. Mais la droite reste encore lourdement handicapée par Nicolas Sarkozy, son Kärcher et ses obsessions identitaires.
Le Parti radical a annoncé, jeudi 29 octobre, avoir exclu de ses rangs Rama Yade. Persuadée qu’il s’agit d’une « intox » destinée à l’écarter des listes LR-UDI pour les régionales, l’ancienne secrétaire d’État de Nicolas Sarkozy conteste cette décision, qu’elle estime prise en dehors de tout processus statutaire.
Nadine Morano, Rachida Dati, Patrick Buisson, Claude Guéant, Emmanuelle Mignon… Ils ont tous incarné, chacun à leur manière, quelque chose du sarkozysme, avant de finir par « trahir » l’ex-chef de l’État. Passage en revue de ces amis devenus des bombes à retardement.
Il voulait transformer l’UMP en « une armée », métamorphoser les élus en sarkozystes convaincus, devenir « le meilleur rempart au FN » et prendre le parti comme bouclier pour se protéger judiciairement. Un an après son retour, aucun des objectifs fixés par Nicolas Sarkozy n’a été rempli. Panique à bord.
Pendant trois jours, alors que les ténors de LR (ex-UMP) se contentaient de se désolidariser des propos de Nadine Morano sur « la race blanche », les centristes, alliés aux modérés du parti, s’activaient en coulisses pour lui retirer son investiture aux régionales. Nicolas Sarkozy a fini par céder.
Toujours plus loin, toujours plus vite, toujours plus haut, à moins que ce ne soit toujours plus bas : la double approche des régionales et de la primaire lance les ténors de la droite dans une foire aux surenchères. De Christian Estrosi à Xavier Bertrand, en passant par Nicolas Sarkozy, le campus des “Jeunes Républicains” qui s’est tenu au Touquet marque même une rupture dans la course à l’extrême droite.
On nous avait promis un grand rassemblement, des travaux de fond en comble et des propositions novatrices destinées à préparer l’alternance en 2017. On se retrouve avec des querelles d’égos, un parti morne et des idées recyclées. Un an après le retour de Nicolas Sarkozy, la droite attaque sa rentrée en redoublant son année.
Tout compte fait, Nicolas Sarkozy est logique avec lui-même. N’ayant pas vraiment perdu en 2012, selon son entourage, et ayant réussi son retour, selon lui-même, il lance dans Valeurs actuelles son programme pour les prochaines années : « Je pense qu’en disant la vérité, on crée la confiance. »
En se prononçant pour une sortie de la Grèce de la zone euro et en critiquant l'attitude de François Hollande vis-à-vis d'Angela Merkel, la droite française réussit pour la première fois à parler d’une seule voix.
Nicolas Sarkozy est venu donner une représentation de son one-man-show, samedi, à la troisième édition de la fête de la Violette. Face à son fan club, il a repris ses classiques sur l'immigration et les « racines judéo-chrétiennes » de l'Europe. Tout en testant des saillies contre Alexis Tsipras.
Ancien adjoint de Christian Estrosi à Nice, Olivier Bettati sera la tête de liste du FN dans les Alpes-Maritimes pour les élections régionales de décembre. Un ralliement symbolique de la porosité des droites dans le Sud-Est.
Clichy, dernière ville PS des Hauts-de-Seine, a basculé à droite, dimanche 21 juin, au second tour d'une municipale partielle. Dans ce berceau de la Sarkozie qu'est le 92, l'ex-UMP a conservé Asnières et Puteaux. Le patron de l'opposition et ses lieutenants ont tôt fait de s'approprier une victoire qui apparaît avant tout comme un nouveau marqueur de la bérézina socialiste.
Ils sont plus d'une centaine à avoir intégré le nouvel organigramme de LR (ex-UMP). Cumulards, militants actifs de la “Manif pour tous”, défenseurs d'une conception très stricte de l’assimilation… L'armée mexicaine composée par Nicolas Sarkozy en dit long sur la direction qu'il veut donner au parti. À droite toute.
La maire "Les Républicains" de Montauban, Brigitte Barèges, a été mise en examen dans la nuit de mercredi à jeudi pour « détournement de fonds publics ». À la suite des révélations de Mediapart, en février 2014, une enquête préliminaire avait été ouverte.
La grande réflexion sur l'islam initiée par Nicolas Sarkozy s'est finalement transformée en réunion à huis clos, boudée par la plupart des ténors du parti. Déconnecté de la réalité, le patron de l'opposition en est réduit à jouer les maîtres d'œuvre d'un rassemblement Potemkine, qui ne convainc personne au-delà du noyau dur militant.