L’ex-chef de l’État s’est fracassé sur les murs de l’antisarkozysme. Département par département, les résultats du premier tour de la primaire montrent les raisons pour lesquelles les électeurs se sont mobilisés dans le seul but de l’évincer.
Près de quatre millions de personnes se sont mobilisées pour voter à la primaire de la droite. De Tourcoing à Marseille, en passant par Versailles, la banlieue cossue toulousaine et la campagne alsacienne, Mediapart a rencontré le peuple de droite.
Avec nos envoyés en régions et dans les QG des candidats et les dessinateurs de Battrelacampagne.fr, toutes les infos sur le premier tour. Sur 95 % des bureaux de vote, François Fillon arrive en tête avec 44,2 % des voix, Alain Juppé 28,6 %, Nicolas Sarkozy 20,6 %.
En Guadeloupe, la primaire de la droite et du centre n’aura pas résonné avec la même intensité qu’en métropole. Entre une campagne complexe et un contexte local difficile, le doute pèse sur l’intensité de la mobilisation des électeurs, dans cette société pourtant très politisée.
Dimanche soir, les résultats du premier tour viendront confirmer ou infirmer les conjectures auxquelles se livrent les candidats depuis le début de la campagne. De la « majorité silencieuse » de Sarkozy, au recours Juppé, en passant par l’alternative Fillon, tous les scénarios ont été envisagés. En vain. L’issue du scrutin repose sur une donnée qu’aucun sondage ne peut anticiper : le nombre de participants.
Pour leur dernière confrontation avant le premier tour de la primaire, dimanche, les candidats de la droite et du centre ont réussi à n’aborder aucune question qui fâche : ni le bilan de Nicolas Sarkozy ni l’affaire libyenne n’ont vraiment fait débat.
Le vidéaste Usul et son compère Thibault Jeandemange scrutent « L’air de la campagne » de l’unique candidate à la primaire de la droite et du centre de ce dimanche, Nathalie Kosciusko-Morizet.
Un mois après Nicolas Sarkozy, Alain Juppé a rempli à son tour le Zénith de Paris, lundi 14 novembre au soir. Pendant près de deux heures, le maire de Bordeaux et ses soutiens ont fustigé la « bassesse populiste ». Et prévenu : « La France n’a pas besoin d'un mini-Trump. »
Depuis son entrée en campagne en 2014, Alain Juppé peut compter sur le soutien d’une poignée de fidèles qui s’activent dans les coulisses pour assurer sa victoire. Chiraquiens historiques, élus de la nouvelle génération, hauts fonctionnaires… Ils vouent une admiration incommensurable à l’éternel numéro 2, presque aussi grande que la détestation qu’ils nourrissent envers Nicolas Sarkozy.
Dopé par la victoire de Trump, François Fillon rêve de bousculer le duel annoncé de la primaire. À dix jours du premier tour, l’ancien premier ministre, dont les meetings font le plein, est persuadé de créer la surprise.
Le président du Parti chrétien-démocrate n’est finalement pas exclu de la primaire de la droite. S’il a multiplié les mea culpa à la suite de ses propos sur les « lobbies sionistes », il ne s’est en revanche guère appesanti sur les relations qu’il entretient avec une partie de la droite extrême.
Accusé d’antisémitisme, Jean-Frédéric Poisson pourrait être exclu de la primaire de la droite et du centre. Le président du Parti chrétien-démocrate ne dit rien des relations qu’il entretient avec de nombreuses personnalités issues de l’extrême droite, aux côtés desquelles il prône l’«union des droites».
Cette semaine, Didier Porte revient sur la phrase qu’aurait dite Nicolas Sarkozy : « Mon lectorat est populaire, ce sont des ploucs. » Parce que les journalistes n’auraient pas bien compris…
Dimanche 16 octobre, « La Manif pour tous » est descendue dans la rue pour ramener sa vision de la famille au cœur des débats. Contrainte par l’échéance de la primaire, la droite a affiché un soutien plus que discret à ce mouvement qui n’en finit pas de se radicaliser.
Jeudi soir, les sept candidats à la primaire de la droite et du centre débattront pour la première fois à la télévision. Tandis que Nicolas Sarkozy joue son va-tout à coup de mesures percutantes et de formules chocs, son principal adversaire, Alain Juppé, continue d’engranger de nouveaux soutiens.
Nicolas Sarkozy a tenu dimanche 9 octobre son grand meeting de campagne pour la primaire de la droite et du centre. Devant un parterre de fans réunis au Zénith de Paris, l’ex-chef de l’État s’en est pris vertement à l’« élite » française et a dégainé ce qui ressemble fort à ses derniers atouts. La période faste du sarkozysme semble désormais révolue. Dans la forme, comme dans le fond.