François Fillon s’obstine, et joue son va-tout sur la manifestation de dimanche, pendant que les proches d’Alain Juppé s’activent en coulisses. Départs en série autour du candidat, dont celui de son directeur de campagne, Patrick Stefanini, et de son porte-parole, Thierry Solère, organisateur de la primaire. Récit des grandes manœuvres à droite.
Avec François Fillon il y a les jours de catastrophe, quand le bruit de ses affaires emporte tout sur son passage. Et les jours aux abris, quand il se terre et qu’il se tait. De surexcitation en coma dépassé, plus il essaie de sauver sa campagne, et plus il détruit son camp.
Alors que les défections et les appels au retrait s’enchaînent à droite, François Fillon mobilise la base de son parti. Il veut multiplier les démonstrations de force d’ici à ce week-end. Tout se jouera dans les trois jours.
Dans son livre Rase campagne, l’ancien « bras gauche » d’Alain Juppé raconte les coulisses d’une primaire dont il a dirigé la campagne et où tout s’est passé comme prévu, sauf la fin. Pour Mediapart, il revient sur le scrutin qui a vu perdre son champion, mais aussi sur la « radicalisation » de la droite, l’affaire Fillon (il vient de démissionner de son poste de trésorier de la campagne), la candidature de Macron et le risque FN.
Les deux directeurs adjoints de la campagne de François Fillon ont décidé de mettre fin aux fonctions qu’ils occupaient dans l’équipe de campagne du candidat LR, après la décision de ce dernier de maintenir sa candidature.
Plusieurs soutiens ont réclamé ce mercredi 1er mars le retrait du candidat LR. Convoqué par les juges en vue d’une mise en examen, il a décidé de se maintenir, faisant prendre un immense risque politique à l’ensemble de son camp.
François Fillon ne veut plus entendre parler des affaires. Persuadé que son projet finira par éclipser ses démêlés judiciaires, le candidat LR s’appuie sur le noyau dur de la droite, tout en « évitant les Français ». Une stratégie adoptée en son temps par Nicolas Sarkozy, mais qui avait fini par l’enfermer dans une bulle dont il n’est jamais sorti… jusqu’à la défaite.
De nouveau confronté à la fronde d’une partie des parlementaires LR, François Fillon a rappelé à ses troupes qu’il n’y avait « pas de solution alternative » à sa candidature. Un peu court, pour remobiliser son camp en plein désarroi.
Ce week-end, en pleine affaire Fillon, des militants LR se sont mobilisés pour dire : « Non à la chasse à l’homme ! » Mediapart a suivi une équipe en plein tractage dans le XVIIe arrondissement de Paris. Réactions entre soutien, colère et inquiétude.
François Fillon s’est entouré depuis toujours d’une fidèle garde rapprochée. Après 2012, nombre de ses collaborateurs ont été « placés un peu partout chez ses amis ».
Pour son premier grand meeting parisien, François Fillon a tenté de balayer les affaires qui le visent pour recentrer le débat sur le fond de son programme. Mais le contexte a rendu son discours parfaitement inaudible. Dans la salle, les militants oscillaient entre théorie du complot politique, franche expectative et sincère inquiétude.
À la veille du grand meeting parisien censé lancer sa campagne, François Fillon ne parvient toujours pas à sortir du tourbillon dans lequel l’ont plongé les révélations sur l’emploi présumé fictif de sa femme. La défense du candidat LR n'a guère convaincu. Dans les rangs de la droite, l’inquiétude est grande. Et l’idée de changer de candidat fait son chemin.
Pauvre François Fillon. Ses propositions sur la santé malmènent son entrée en campagne, et l’emploi de sa femme démolit son discours de rigueur morale et budgétaire. Pourtant le pire ne lui est peut-être pas encore arrivé. Son programme contient une autre bombe, à propos du temps de travail.
Jeudi 26 janvier, 48 heures après les révélations du Canard enchaîné sur l’emploi présumé fictif de sa femme, François Fillon s’exprimait au 20 heures de TF1 pour assurer sa défense. Exprimant son « dégoût » face à ce qu’il a qualifié de « calomnies », l’ancien premier ministre n’a pas franchement répondu sur le fond de l’affaire, mais a tout de même précisé qu’il lui était aussi « arrivé de rémunérer » deux de ses enfants.