Dans les Pyrénées-Atlantiques, la Loire ou la Marne, elles ont été des lanceuses d’alerte contre les violences physiques et sexuelles à l’école. Alors que la commission d’enquête de l’Assemblée nationale vient de rendre son rapport, ces quatre anciennes enseignantes témoignent dans « À l’air libre ».
Plusieurs courriers, obtenus par Mediapart, documentent l’influence qu’exerce le secrétariat général de l’enseignement catholique, dirigé par Philippe Delorme, auprès de l’Éducation nationale. Cette instance, pourtant non reconnue par l’État, poursuit un but : défendre la singularité du privé, quitte à s’écarter des règles communes.
La commission d’enquête dénonce les « défaillances voire complicités » institutionnelles ayant permis aux violences de perdurer dans l’établissement catholique, malgré les nombreuses alertes. Pour la plupart des victimes, privées de « réparation judiciaire », le préjudice est immense.
Dans leurs conclusions, publiées mercredi 2 juillet, les rapporteurs dénoncent les mécanismes qui permettent la persistance des violences faites aux enfants dans les établissements scolaires. En ligne de mire : le privé qui fonctionne en vase clos. Et l’État qui laisse faire.
Un nouveau rapport consulté par Mediapart montre que l’établissement catholique parisien oblige toujours ses élèves à suivre des cours de religion. À l’inverse, en 2024, il ne proposait toujours pas de cours d’éducation à la sexualité. Le lycée n’a pourtant jamais été sérieusement inquiété.
Plusieurs syndicats ainsi que l’opposition municipale de Fontenay-aux-Roses dénoncent l’intrusion de l’extrême droite dans l’enseignement public. En cause : un événement organisé dans un collège par une association financée par le fonds du milliardaire ultraconservateur Pierre-Édouard Stérin.
Le sociologue Pierre Merle a épluché 150 rapports d’inspection d’établissements privés hors contrat, secteur en pleine expansion. Il pointe des dérives graves et nombreuses au sein des établissements Steiner et des écoles catholiques traditionalistes, en l’absence d’un contrôle sérieux de la part de l’État.
Le député insoumis, corapporteur de la commission d’enquête sur les violences dans les établissements scolaires, a écrit à la présidente de la commission pour lui demander de saisir la justice contre le premier ministre, mais aussi contre Caroline Pascal, ex-directrice de l’Inspection générale de l’éducation, et un préfet.
Le rapport issu de la commission d’enquête sur les violences commises dans les établissements scolaires, montée dans le sillage de l’affaire Bétharram, a été adopté par les députés. Les députés MoDem, quelques députés macronistes et la moitié des parlementaires Rassemblement national se sont abstenus.
Les « stages exécutants » ou stages ouvriers se multiplient dans les écoles de commerce et désormais dans la formation de la haute fonction publique. Pas de quoi révolutionner la vision du monde de ces futurs managers, dans des établissements où le recrutement social reste ultra privilégié.
Trois mois après avoir dénoncé la « censure » du ministère de l’éducation nationale, le dessinateur Jul publie sa version de « La Belle et la Bête » avec le soutien de plusieurs figures du camp présidentiel. S’appuyant sur cette affaire et d’autres, des élus de gauche veulent mobiliser l’Assemblée contre la menace qui pèse sur l’enseignement.
L’inclusion scolaire, qui vise à accueillir les enfants porteurs de handicap, imaginée il y a vingt ans, reste encore trop souvent un droit de papier. Avec pour conséquence une souffrance chez les enfants et les enseignants. À Brétigny-sur-Orge, un collectif s’épuise depuis des mois à changer la donne.
Ces derniers mois, l’émotion suscitée par les massacres perpétrés à Gaza a pénétré jusque dans les établissements scolaires, provoquant des signalements ou même la suspension d’une enseignante. Une intersyndicale appelle à la grève sur ce sujet, le 17 juin.
La marche blanche organisée vendredi 13 juin pour Mélanie G., surveillante tuée par un élève aux portes du collège de Nogent, a rassemblé une foule compacte. Le cortège a défilé dans une ambiance lourde et tendue.
Les annonces se multiplient en réponse aux passages à l’acte violents de mineurs, comme le meurtre d’une surveillante par un élève de 14 ans, mardi à Nogent. Ces propositions se heurtent à un délabrement généralisé de la santé scolaire, des services de psychiatrie et de la protection de l’enfance.
Mardi matin, l’élève a attaqué l’assistante d’éducation à l’occasion d’une fouille des sacs devant un collège de Nogent (Haute-Marne). Le drame s’inscrit dans une succession d’attaques au couteau commises par des mineurs près des établissements scolaires, à laquelle le gouvernement peine à répondre.