Il y a six mois, la petite Lisa, 3 ans et demi, mourait chez elle sous un déluge de coups, à Conches-en-Ouche (Eure). Pour n’avoir pas signalé la famille aux autorités, deux enseignants ont été mis en examen, et la justice tente de démêler l’écheveau des responsabilités. Mediapart s’est plongé dans le dossier.
D’après nos informations, un rapport de trois inspections ministérielles désapprouve, pour des raisons « de nature juridique » autant que « sécuritaire », l’idée de Gabriel Attal de « sortir » les mineurs radicalisés de l’école et de les regrouper dans des centres dédiés.
Léa, 15 ans, a été retrouvée morte dans sa chambre d’hôtel, jeudi 25 janvier, à Aubière dans le Puy-de-Dôme. Placée dans cet établissement par l’Aide sociale à l’enfance, elle n’aurait jamais dû se trouver là.
Tensions parmi les salariés, violences avec les jeunes, absence de formation… Ouvert en 2003 sur le causse de Mende pour éloigner de leur milieu les adolescents placés par la justice, le centre éducatif renforcé Lozère navigue de crise en crise.
Le gouvernement a annoncé un nouveau plan pour la protection de l’enfance. Parmi les mesures, un renforcement du 119. Mais l’embouteillage est tel que de nombreuses victimes risquent de rester sans réponse et sans soutien.
Né d’un travail d’enquête commencé dans les colonnes de Mediacités, « Le Prix du berceau », de Mathieu Périsse et Daphné Gastaldi, consacré à l’impact de la privatisation du secteur de la petite enfance, pose avec force une question de fond : les crèches sont-elles un business comme un autre ? Extraits.
Depuis la mort de Nahel mardi, le quartier de la Paillade à Montpellier s’est embrasé quasiment chaque soir. Comme pour les extirper du chaos ambiant, l’auteur Nourdine Bara a convié les enfants du coin à un échange littéraire salutaire, malgré les effluves de goudron brûlé.
Alors que le gouvernement promet la création de 200 000 places d’accueil du jeune enfant, le business des crèches privées échappe toujours au contrôle de l’État. Le réseau Montessori NeoKids, qui vient d’être placé en redressement judiciaire, en est la parfaite illustration.
Depuis 2021, une agence d’intérim, Domino Assist’m, a fait effraction dans le monde de la protection de l’enfance. Cette entreprise privée remporte ses premiers marchés et compte faire de l’accueil des enfants placés une nouvelle source de profits.
Pour accéder à l’école, des élèves des communes de l’intérieur sont confiés à des familles d’accueil sur le littoral, où les abus et négligences sont monnaie courante. Mis en place en 2005, ce système prolonge les violences éducatives perpétrées durant la colonisation. Alors que les institutions restent largement sourdes aux alertes, Mediapart a enquêté pendant plus d’un an.
Dans le Nord, les assistantes familiales qui accueillent des enfants en danger ont le sentiment d’écoper un paquebot en train de sombrer. Le métier a de plus en plus de mal à recruter. Longtemps solitaires, les « AssFam » se mobilisent désormais aux côtés d’éducateurs, d’avocats et de magistrats.
Bien que la justice ait identifié un danger au sein de leur famille, des centaines d’enfants sont laissés sans protection, à cause d’une pénurie de personnel et de places en foyer. Un phénomène dont les pouvoirs publics ignorent eux-mêmes l’ampleur. Mediapart a mené l’enquête pour la Journée internationale des droits de l’enfant, ce 20 novembre.
Un récent rapport interministériel accable le système de la protection de l’enfance, à la suite du décès de ce nourrisson, au Mans, à la fin 2021. L’enquête de Mediapart révèle que le premier juge des enfants chargé du dossier était sous le coup d’une procédure disciplinaire.
Financements faméliques, éducateurs à la peine… Un an après le lancement du plan gouvernemental contre la prostitution des mineures, la protection de l’enfance est incapable de faire face à une criminalité endémique.
Dès 2017, ils ont tenté d’alerter au sujet des violences commises dans les centres éducatifs où ils travaillaient. Longtemps, ils n’ont pas été entendus. Pire, ils ont été harcelés. Deux ans après la révélation des maltraitances sur des enfants placés en Alsace, ces lanceurs d’alerte racontent comment leur vie a basculé.
Victor a 15 ans et vit dans un foyer. Il a déjà conscience qu’il ne sera pas accompagné après sa majorité. Alors, comme pour passer le temps, il dessine des maisons, et décide de construire une « tiny house ». À travers ce chantier, nous découvrons un bout de sa vie… et la naissance de son superpouvoir ? Le film photographique « Cape ou pas cape ? » a reçu le prix Diapéro dont Mediapart est partenaire lors du festival Les Nuits photo 2022 à Paris.