L’imaginaire du Front populaire a été convoqué par les protagonistes de l’union en train de se bâtir à gauche. L’analogie, qui n’est pas la seule possible, a cependant ses limites. Le rassemblement réalisé est surtout inédit.
La possibilité qu’un espace pluraliste de gauche radicale et écologiste se consolide sur la durée soulève un vent de panique chez les tenants du statu quo. Et pour cause : la logique politique de l’union sur une base de rupture est en bonne voie.
Les responsables écologistes ont validé une alliance aux élections législatives sous la bannière de la « Nouvelle Union populaire écologique et sociale ». Les communistes ont suivi, et les socialistes devraient en faire autant. Le NPA discute toujours.
En marge du défilé du 1er-Mai, l’homme aux 22 % a fait un point d’étape optimiste sur les négociations avec les autres forces de gauche pour les législatives. Les discussions, toujours en cours, pourraient s’achever dans les prochaines heures.
Entretien avec le député de la Somme, qui réfléchit à une stratégie pour convaincre l’électorat qui manque encore à la gauche. Soucieux d’un militantisme joyeux et de réhabiliter la culture populaire, il reste animé par l’ambition d’un Front populaire écologique.
Sur France Info ce matin, l’ancien chef de l’État a mis en garde son parti contre une alliance législative avec les Insoumis. Son agitation du risque de disparition serait moins cocasse si son propre quinquennat n’avait pas dévasté la gauche presque autant que le PS.
Démissions au Parti socialiste, atermoiements chez Europe Écologie-Les Verts, tensions au PCF : les discussions en vue d’une « fédération » des gauches avec La France insoumise aux législatives creusent un peu plus les divisions internes qui préexistaient au sein des partis.
La militante écoféministe, investie à Paris par Europe Écologie-Les Verts, ne figure plus dans la proposition provisoire d’accord en discussion avec l’Union populaire. Les deux partis se renvoient mutuellement la responsabilité.
Après la décision du PS d’ouvrir la voie à une alliance avec Jean-Luc Mélenchon pour les législatives, l’hypothèse prend forme d’une union de toute la gauche et des écologistes en juin. Même si le jeu de poker menteur n’est jamais loin.
Pour préserver la cohésion du mouvement qu’ils ont construit, et qui se scinde sur l’attitude à avoir face au second tour de la présidentielle, les cadres insoumis refusent d’appeler clairement à voter Macron. Quand bien même beaucoup s’apprêtent à le faire.
Dans de nombreuses démocraties, les forces de transformation sociale et écologique s’interrogent sur leur avenir. Elles sont confrontées à des défis semblables : la prise en tenaille par les identitaires et les néolibéraux, le difficile dosage entre crédibilité et radicalité du projet, et des ancrages abîmés dans la société.
Devenue le centre de gravité à gauche, l’Union populaire avance ses pions pour construire une majorité avec les écologistes, les communistes et l’extrême gauche à l’Assemblée nationale, « sans volonté d’hégémonie ». De quoi éviter de réitérer la déception de 2017 ?
Alors qu’elles avaient cinq ans pour constituer un front face à des droites et extrêmes droites divisées, les formations de gauche ont été incapables d’éviter la répétition du duel Macron-Le Pen. La tâche de reconstruction qui attend l’Union populaire, arrivée en tête de son camp, est désormais décisive.
L’Insoumis a réalisé, dimanche, une percée spectaculaire dans les centres urbains et leur périphérie proche. Son discours volontariste sur les discriminations, ajouté à celui sur le vote « utile » contre l’extrême droite, lui a permis de fédérer un électorat interclassiste.
Loin devant ses concurrents socialiste, communiste et écologiste, le candidat insoumis échoue d'un cheveu à accéder au second tour, malgré un score supérieur à celui de 2017. Son « pôle populaire » peut revendiquer sa place de leader incontestable à gauche. Il a appelé ses soutiens à continuer la bataille et à « faire mieux ».
Le candidat du pôle écologiste réalise une contre-performance ce 10 avril en réunissant 4,7 % des voix. Dans son allocution, il a appelé aux dons pour rembourser sa campagne, et au sursaut pour les législatives. Au risque d’un effacement de son courant politique au plan national cinq ans durant.