Si la famille Arnault a fait don d’un maigre pourcentage de sa fortune, celui-ci reste insuffisant pour éponger le déficit à venir de l’association, qui annonce fermer les portes de ses centres à 150 000 personnes cet hiver. Le gouvernement, lui, multiplie les effets d’annonce.
Auteur de « L’Avenir confisqué », le sociologue Nicolas Duvoux revient sur le don, infime au regard de sa fortune, de l’homme le plus riche de France aux Restos du cœur en difficulté. « Cet épisode traduit le caractère extrêmement spectaculaire, et pour beaucoup insoutenable, de l’augmentation des inégalités. »
La préfecture du Val-d’Oise a annoncé l’expulsion d’une famille d’un logement social de Deuil-la-Barre, après la condamnation d’un des enfants pour pillage lors des révoltes urbaines liées à la mort de Nahel. Une décision aux airs de punition collective et qui pourrait constituer un dangereux précédent.
Alors que le nombre de personnes détenant une fortune supérieure à un million de dollars a légèrement baissé dans le monde, il est resté stable en France l’an dernier. C’est principalement le fruit d’une richesse très dépendante de l’immobilier.
À travers leurs deux baromètres annuels respectifs, les deux principales organisations étudiantes la Fage et l’Unef alertent sur la hausse importante du coût de la rentrée universitaire, dans un contexte d’inflation généralisée.
Sabrina Agresti-Roubache a choqué en disant qu’il fallait en finir avec la « politique du chéquier » pour les quartiers populaires. Pourtant, elle s’inscrit dans la droite ligne de ses prédécesseurs englués dans leur impuissance politique.
Le tribunal administratif de Poitiers a décidé, le 7 août, de suspendre l’arrêté de la ville (LR) d’Angoulême pris mi-juillet proscrivant « la station assise ou allongée » dans les rues de la ville, au motif qu’il portait une atteinte disproportionnée à la liberté d’aller et venir et à la liberté de réunion.
En Bourgogne, celles et ceux qui touchent l’allocation sont suivis de près par le département, épaulé en partie par un cabinet de consulting, et dénoncent parfois un traitement rude. La réforme du RSA annoncée par le gouvernement fait craindre une nouvelle dégradation de leur accompagnement.
Ces dernières décennies, plusieurs communes de France ont cherché par tous les moyens à effacer les populations marginales de l’espace public. Un phénomène qui gagne du terrain et pose une question cruciale : qui a droit à la ville ?
La cité phocéenne possède 40 kilomètres de côtes, mais s’y rafraîchir n’est pas donné à tout le monde. Manque de transports, mauvais apprentissage de la natation, privatisation du littoral, les habitants des quartiers éloignés de la mer préfèrent souvent rester à la maison.
La municipalité de Seine-Saint-Denis a décidé de priver ses habitants de la plage urbaine qui devait ouvrir ses portes le 15 juillet. Objectif : sanctionner les enfants et les familles des quartiers défavorisés après les dégradations commises en réaction à la mort de Nahel.
La sociologue et urbaniste Marie-Hélène Bacqué avait coordonné un rapport, aussi intéressant qu’il fut vite ignoré, sur la « démocratie d’interpellation » dans les quartiers populaires. Dix ans après la remise de ce rapport, et dix jours après la mort de Nahel, elle revient sur cet abandon d’une politique de la ville ambitieuse et participative.
Des élus parisiens ont adressé un courrier au ministre du logement afin de lui demander de prendre en charge des familles et enfants sans logis. Dans le même temps, environ six mille personnes dans toute la France doivent dormir dans la rue chaque jour faute de places en hébergement d’urgence, a alerté un collectif d’associations.
Dans plusieurs grandes villes de France, les transports en commun ne circulent plus tard le soir sur décision de la préfecture. Les chauffeurs de bus témoignent de leur volonté de se protéger et du refus d’imposer la double peine aux habitants des quartiers populaires.
Dans cette commune de la banlieue lyonnaise, deux incendies en moins d’une semaine ont détruit une pépinière d’entreprises municipale et ravagé un immeuble d’habitation. Traumatisés et indignés, habitants et élus racontent cette semaine de révolte et leurs difficultés chroniques.
L’écrivain et journaliste Feurat Alani a vécu une partie de sa jeunesse à Nanterre, cité Pablo-Picasso. Il y réside toujours, chez sa mère, quand il vient en France. Il était là, mardi 27 juin, quand Nahel a été tué par les policiers, puis les nuits qui ont suivi. Pour Mediapart, il s’interroge dans un texte très personnel : « Faut-il être tué par balle pour être convoqué à la mémoire de l’altérité, des responsables politiques, des médias et même des lambda ? »