En clôture du procès du chantage à la sextape, les avocats de Gaël Perdriau ont plaidé la relaxe de leur client. D’après eux, le bras droit du maire aurait tout « commandité » dans son dos. Le jugement sera rendu le 1er décembre.
Prison et inéligibilité ont été requises à l’égard du maire de Saint-Étienne. D’après le ministère public, Gaël Perdriau est le « décideur » du piège « infâme » tendu à son premier adjoint. « Votre décision doit le contraindre à quitter ses mandats », a demandé la représentante du parquet au tribunal.
L’élu Gilles Artigues, victime du chantage à la sextape, a témoigné de « l’enfer » qu’il a vécu pendant des années à la mairie de Saint-Étienne. « Je ne peux pas me venger, alors il faut que la justice passe », a appuyé son épouse.
Le tribunal, à l’inverse des précédentes décisions de justice, a glissé dans son jugement sur les financements libyens que la note publiée par Mediapart en 2012 était « probablement un faux ». Ce n’est pourtant pas le cas. Explications.
Mediapart a analysé les 400 pages du jugement qui a condamné Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, Brice Hortefeux, Alexandre Djouhri et d’autres dans l’affaire des financements libyens. Des faits et du droit qui permettent d’y voir clair dans le chaos des réactions politiques et médiatiques inexactes ou outrancières.
Comme après le procès de Marine Le Pen, des voix s’élèvent à droite pour remettre en question l’application immédiate des sanctions infligées par les tribunaux. Certains politiques se pensent au-dessus des règles qui s’appliquent à tous les autres justiciables.
Les dirigeants de deux associations stéphanoises ont été entendus par le tribunal, au quatrième jour du procès de l’affaire de la sextape. Chacune a touché 20 000 euros de subvention de la mairie, avant de les reverser à un des organisateurs du kompromat.
« Ce sont des faits d’une gravité exceptionnelle de nature à altérer la confiance des citoyens dans ceux qui les représentent. » Par ces mots, la présidente du tribunal de Paris a annoncé, jeudi, la condamnation de l’ancien président pour association de malfaiteurs, à cinq ans de prison ferme.
Entre les journalistes, la victime, les prévenus et leurs entourages, des associations, mais aussi de nombreux habitants de Saint-Étienne, suivent les audiences du procès de l’édile, qui se tient à Lyon. « On a besoin d’en comprendre un peu plus », résume une citoyenne.
L’ancien chef de l’État est condamné pour association de malfaiteurs à cinq ans de prison, 100 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité, avec exécution provisoire, dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007. Notre émission spéciale avec Fabrice Arfi, Danièle Klein, Vincent Brengarth et Ludovic Friat.
Le tribunal judiciaire a rendu jeudi sa décision dans l’affaire du financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy pour l’élection présidentielle de 2007. L’ancien chef de l’État a notamment été condamné à cinq ans de prison, avec mandat de dépôt à effet différé, pour association de malfaiteurs. Récit en direct avec les journalistes de Mediapart sur place.
Confronté à des captations clandestines dans son bureau, l’élu stéphanois n’a pas eu d’autre possibilité que de reconnaître devant le tribunal avoir « menacé » son premier adjoint Gilles Artigues avec la sextape filmée à son insu.
L’ancien directeur de cabinet Pierre Gauttieri s’est présenté comme celui qui était en première ligne du chantage à la sextape. Tout en assurant que le maire Gaël Perdriau savait tout du piège tendu. Ce dernier a dénoncé des « mensonges ». Tout aurait été fait dans son dos.
Le ministère public demande le renvoi devant la cour criminelle de l’Eure de Johan Auvray, mis en examen pour viol aggravé. Adjoint au maire de Vernon, fief de Sébastien Lecornu dont il est un proche, il a conservé ses différents mandats jusqu’ici, alors qu’il est mis en cause depuis 2022.
L’ancien élu à l’éducation et le communicant derrière l’enregistrement d’une sextape contre le premier adjoint de la mairie de Saint-Étienne ont tous les deux assumé leur participation au complot. Dans des registres diamétralement opposés.
Des perquisitions ont eu lieu lundi 22 septembre au matin aux sièges du département des Bouches-du-Rhône et de la métropole Aix-Marseille-Provence, deux institutions présidées par Martine Vassal. Le domicile de son ancien directeur des affaires internationales a également reçu la visite des enquêteurs.