Le gouvernement a confirmé une série de mesures pour soutenir le pouvoir d’achat des fonctionnaires, des retraités et des bénéficiaires de prestations sociales. Mais ces décisions ne permettent pas de couvrir la hausse des prix et cachent une volonté de faire payer aux plus fragiles le coût de l’inflation.
L’inflation est la première préoccupation des Français. Mais aux législatives, le déni du gouvernement et son attitude face à la gauche sur ce dossier ont conduit l’électorat à se réfugier dans l’abstention ou le vote RN. D’où la nécessité de retrouver un débat économique réel.
En augmentant très fortement ses taux directeurs, la Fed annonce un changement d’ère : il ne s’agit plus de préserver la croissance mais de combattre l’inflation coûte que coûte. Toutes les autres banques centrales sont obligées de s’aligner pour défendre la valeur de leur monnaie face au dollar afin de limiter le coût des importations et l’ampleur de la hausse des prix.
Depuis l’annonce de l’accord électoral à gauche, une offensive conservatrice doute de la faisabilité de son « programme partagé » en oubliant le manque de sérieux des programmes concurrents. Mais la clé de la réussite d’un tel programme sera la constitution d’un socle politique solide.
Le choc énergétique est en train de se propager dans toute l’économie. L’envolée des coûts et des prix touche tous les secteurs et affecte l’ensemble des ménages. La Commission européenne tente d’en minimiser l’ampleur, afin de ne pas nourrir les revendications salariales. Jusqu’à quand est-ce tenable ?
La croissance a stagné au premier trimestre et ne devrait pas faire beaucoup mieux au deuxième. La compression des revenus réels et l’indifférence quasi complète du gouvernement conduisent à une situation des plus préoccupantes. Toute l’économie se recroqueville.
Pour tenter de juguler l’inflation, au plus haut depuis trente ans, la Réserve fédérale a annoncé le 4 mai une hausse de ses taux directeurs et la fin de sa politique de soutien en réponse à la crise sanitaire. Mais en période de guerre et de ralentissement, face à une inflation importée provoquée par des pénuries, la Fed n’est-elle pas en train d’intervenir à contretemps avec les mauvais instruments financiers ?
En gelant les avoirs de la Banque centrale russe, Américains et Européens ont institué une nouvelle forme de guerre, où les monnaies et la finance sont érigées en arme contre l’ennemi. Cette mesure sans précédent nourrit la contestation de l’hégémonie du dollar. Les plaques tectoniques de l’ordre monétaire international se sont mises en mouvement.
Le président sortant refuse de mener campagne sur un programme détaillé et cohérent. Ce choix traduit une forme de néo-bonapartisme où le peuple doit lui faire aveuglément confiance. Mais c’est aussi une stratégie risquée.
Une note récente examine la marge de manœuvre et d’action d’un gouvernement de gauche qui arriverait au pouvoir. Immanquablement, cet exercice revient à examiner les conditions d’un rapport de force.
La présentation du projet d’Emmanuel Macron et l’action du gouvernement face à l’inflation prouvent que la logique économique du président n’a guère changé depuis 2017. Elle s’est radicalisée vers une garantie universelle donnée au capital.
Jean-Luc Mélenchon (LFI), Fabien Roussel (PCF) et, plus timidement, Yannick Jadot (EELV) préconisent des renationalisations. L’histoire récente atteste pourtant que le capitalisme d’État n’est pas plus vertueux que le capitalisme de marché. Ce qui plaide pour explorer de nouveaux horizons, ceux des communs.
Le candidat insoumis a présenté samedi 12 mars le financement détaillé de son programme économique. Un exercice qui permet de mettre en lumière l’échec néolibéral, mais aussi d’observer les tensions internes à son projet.
Le bilan économique d’Emmanuel Macron est, selon ses partisans, son plus fort atout. Mais à y regarder de plus près, il est plutôt mince en termes de croissance, d’emplois et de lutte contre les inégalités.
Les appels à une politique économique de lutte contre la hausse des prix rappellent l’épisode de la récession de 1920-21, provoquée pour réprimer les attentes du monde du travail dans un contexte proche du nôtre. Un modèle qui pourrait inspirer dangereusement les décideurs économiques un siècle plus tard.
Le PIB français a progressé de 7 % en 2021 selon l’Insee. Une performance meilleure qu’attendu et que celle de ses voisins, mais qui ne saurait faire oublier ni l’immense soutien public qui l’a permise, ni les nombreux problèmes qu’elle ne résout pas.