L'Assemblée nationale commence à examiner mardi 25 octobre le budget de la Sécurité sociale pour 2012. Le déficit du régime général passe de 18 milliards en 2010 à 13,9 milliards d'euros à l'aide d'un train de mesures d'économies.
La Haute autorité de santé vient de dégrader la note des médicaments anti-Alzheimer. Leur efficacité est jugée des plus faibles et leur remboursement (le coût actuel est de 250 millions d'euros pour la Sécu) va être baissé. Levée de boucliers chez les spécialistes et les associations de patients. Et on découvre une fois de plus l'activisme des grands labos.
La thèse d'un médecin généraliste démonte la stratégie des laboratoires pour influencer les experts qui rédigent les guides d'utilisation des médicaments destinés aux praticiens. Conflits d'intérêts, pressions des industriels: les traitements de la maladie d'Alzheimer constituent un exemple caricatural de cette puissance des laboratoires.
Même les Américains envient notre plan Alzheimer. En France, associations, soignants, malades, aidants, sont eux aussi conquis. Reste une grosse zone d'ombre : l'argent. A mesure que le dispositif monte en charge, celui-ci commence à manquer. Le report à l'automne des décisions de Sarkozy sur l'indépendance augmente les craintes.
«Je ne m'explique pas pourquoi nous n'avons rien fait», confesse le conseiller au médicament de Jean-François Mattei en 2002. Les anciens membres des cabinets Guigou et Kouchner n'ont pas meilleure mémoire: dès 1999 pourtant, au vu de son manque d'efficacité, le Mediator n'aurait plus dû être remboursé.
Quand a-t-on su que le Mediator était dangereux? A quel moment disposait-on d'arguments scientifiques suffisants pour justifier le retrait du médicament de Servier? Pour en juger, voici, de 1963 à 2011, la chronologie complète de l'affaire Mediator.
Médecin généraliste et écrivain, Christian Lehmann voit dans l'affaire du Mediator le symptôme des dysfonctionnements de notre système de soins et de ses liens avec l'industrie pharmaceutique. Selon lui, les prochains Mediator seront les produits anti-Alzheimer. Entretien.
Dix ans après l'article dans lequel il mettait en cause l'Isoméride, le professeur Lucien Abenhaim signait encore une étude pour le compte de Wyeth, un laboratoire lié au fabricant du Mediator.
A la campagne, plus moyen de trouver un médecin. Ils sont vieillissants, débordés et souvent frustrés de devoir prescrire à la chaîne. La Lorraine, la Bourgogne, le Centre et la Picardie figurent parmi les régions les plus touchées par l'avancée des déserts médicaux. Exemple dans la Sarthe.
Roselyne Bachelot n'est pas la seule à essuyer les critiques après la commande excessive de vaccins contre la grippe A : le principe de précaution, inscrit en 2005 dans la constitution, est aussi sur le gril. Mais pour Dominique Bourg, philosophe, spécialiste du risque environnemental, ce procès est absurde. Il faut, dit-il, défendre le principe de précaution, mais l'apprivoiser pour sortir des options maximalistes de protection.
Il n'est plus besoin d'avoir conservé les ordonnances pourpoursuivre les laboratoires ayant commercialisé du distilbène, ce médicament prescrit aux femmes enceintes pour prévenir des fausses couches et qui a provoqué de graves malformations génitales chez leurs filles. Dans un arrêt, laCour de cassation renverse la charge de la preuve: c'est désormaisaux laboratoires de prouver que la plaignante n'a pas été exposée àleur médicament, mais à celui du concurrent.
Au Canada comme en Australie, les Aborigènes sont plus vulnérables au virus de la grippe A que le reste de la population. Isolées, sans clinique et souvent joignables uniquement par avion, certaines communautés paniquent face à une possible résurgence du virus à l'automne. Le seul mérite de la pandémie aura été de rappeler aux pouvoirs publics les conditions sociales misérables des Aborigènes: enfermement dans des réserves surpeuplées, promiscuité, absence de travail, alcoolisme, obésité morbide...
Près de 40 millions de Français portent des amalgames dentaires. Aussi appelés plombages, ils servent à soigner les caries. Or, ils contiennent 50% de mercure, un poison qui se répand dans l'organisme et peut provoquer de graves problèmes de santé. Plusieurs pays européens ont interdit ces amalgames. Mais en France, le ministère de la santé et la sécurité sociale rejettent le principe de précaution, en assurant qu'il n'y a aucun danger.
Enquête de Pauline Froissart, Audrey Garric et Marine Pennetier, étudiantes à l'ESJ de Lille et lauréates du prix de l'Association des journalistes de l'information sociale (AJIS).
Les Etats généraux de la bioéthique sont parvenus à leur terme mercredi 23 juin. Les conclusions des forums régionaux organisés au mois de juin ont été présentées lors d'un colloque national, en présence de Roselyne Bachelot. En conclusion de ces forums participatifs, qui s'inscrivent dans le cadre de la révision de la loi sur la bioéthique de 2004, se pose déjà la question de leur prise en compte dans le processus qui conduira à l'adoption d'une nouvelle loi. Premier constat: les évolutions apportées pour la révision de la loi seraient peu nombreuses.