Le gouvernement agit, un peu, pour enrayer la progression du virus. Mais la dynamique virale est implacable : les mesures prises aujourd’hui n’auront pas d’effets avant trois semaines. D’ici là, plusieurs régions approcheront de la saturation en réanimation. D’autres mesures de restriction seront imposées, à moins d’accepter de trier les malades graves à soigner.
La puissance publique a tout fait pour empêcher de mesurer l’impact sanitaire de l’incendie. Un an après le grave accident industriel à Rouen, il n’existe aucune base de données ad hoc sur les risques d’exposition à l’amiante et aux hydrocarbures, ni de registre de cancer. L’évaluation sanitaire des traces de pollution a été attribuée aux industriels.
Le gouvernement français a annoncé mercredi de nouvelles mesures pour lutter contre la progression de l’épidémie de Covid-19, notamment la fermeture totale des bars et des restaurants de la deuxième ville française, Marseille, et la mise en « état d’alerte renforcée » de onze métropoles, dont Paris.
L’exécutif est passé de la guerre au Covid-19 à l’idée, en cette rentrée, de « vivre avec le virus », expression qui semble pouvoir justifier aussi bien des mesures contraignantes que le laisser-faire. Une hésitation fondée sur l’« acceptabilité sociale » des mesures, un concept mou pour une politique floue.
Alors que les manifestations contre les mesures sanitaires rassemblent des foules importantes en Allemagne, au Royaume-Uni ou aux États-Unis, les « antimasques » peinent à mobiliser en France. Pour combien de temps encore ?
Il y a trois semaines, un incendie dévastait une résidence sociale située à l’intérieur d’un hôpital parisien. Sur 49 sinistrés, une dizaine seulement ont été relogés durablement. Leur situation illustre la crise du logement pour les soignants en Île-de-France, qui fragilise l’hôpital tout entier.
Le virus accélère sa circulation en France et le dispositif de dépistage est déjà dépassé. Les délais d’accès aux tests sont « inadmissibles », admettent les autorités. Le gouvernement tente de privilégier les patients prioritaires, abandonnant le dépistage de masse. L’arrivée de nouveaux tests pourrait, un peu, améliorer la situation.
Les producteurs de vaccins contre le Covid-19 signent des clauses avec les pouvoirs publics pour que les États prennent en charge les indemnisations en cas de survenue d’effets indésirables. Et ce, au prétexte de la pression politique qu’ils subissent pour produire en un temps record.
La promesse d’un vaccin qui parviendrait à stopper net la pandémie s’éloigne. La rapidité inhabituelle du développement des futurs sérums suscite aussi des craintes quant aux effets indésirables potentiels. Une plus grande transparence sur les essais cliniques et une évaluation plus aboutie sont espérées.
Le choc de la pandémie aura permis des avancées salariales pour le personnel soignant mais fait prendre conscience aux aides à domicile, soutiens essentiels des seniors dépendants, de leur tenace invisibilité. Sur Facebook, loin des syndicats, certaines préparent le sursaut. Samedi, un collectif appelait à manifester à Paris.
Comme la Sécurité sociale ne couvre pas la dépendance, les maisons de retraite sont souvent soumises à la loi du profit la plus caricaturale. Exemple avec le groupe Korian, qui a connu une vague spectaculaire de décès liés au Covid, mais qui mime les groupes du CAC 40 : distribution massive de dividendes pour ses actionnaires et d’actions gratuites pour sa directrice générale.
L’Europe de l’Ouest est frappée par une deuxième vague de coronavirus. Après l’Espagne, la France affiche désormais un haut niveau de circulation du virus et voit monter le nombre de ses cas graves hospitalisés. En Allemagne au contraire, la circulation du virus reste basse et contrôlée.
Lourdement handicapé, Alain Cocq estime que sa vie n'est plus digne et a cessé son alimentation et son hydratation artificielles. Il se saisit ainsi de la seule liberté qu'offre aux personnes handicapées la loi Claeys-Leonetti. Il la dénonce aussi violemment, en voulant montrer son agonie.
Tour de France, 4e étape – kilomètre 0. Depuis juillet 2019, le service des urgences de Sisteron est fermé la nuit. Un collectif a appelé à profiter de la caisse de résonance du Tour pour alerter sur « la casse de l’hôpital public ». Mais, pour la mairie, qui affiche son soutien aux soignants du Covid, il y a bien d’autres choses à raconter sur la ville.
Les enfants de Calixte Songa Mbappé ont perdu leur mère, contaminée par le Covid-19, alors qu’elle travaillait en Ehpad. Ils souhaitent que l’on reconnaisse leur statut d’orphelins, et une forme de dette morale des autorités à leur égard. Pour les enfants de soignants, l’idée d’un statut de « pupilles » fait son chemin.
Comme la plupart des pays européens, la France fait le choix de rouvrir pleinement ses écoles. Pour la santé des enfants, la déscolarisation est bien plus dangereuse que le coronavirus. Mais les écoles peuvent-elles accélérer sa circulation ? Les adultes qui y travaillent sont-ils surexposés ?