Médecins sans frontières a étudié la séroprévalence de personnes en grande précarité fréquentant quatorze sites d’Île-de-France où intervient l’ONG. Dans deux foyers, les plus surpeuplés, près de neuf résidents sur dix se sont révélés positifs au coronavirus.
Alors que le nombre de patients Covid-19 admis va croissant, la direction des hospices civils de Lyon veut rassurer ses personnels en communiquant sur ses stocks de matériels de protection. Mais dans certains services, les gants et les masques sont toujours rationnés.
Des médecins et des infirmiers racontent qu’ils ne sont pas prêts à voir un nouvel afflux de malades. Parce que les effectifs manquent, que de nombreux lits sont fermés, et qu’il leur est insupportable de devoir choisir entre leurs patients.
Dans la modeste sous-préfecture de Lozère, plutôt épargnée par l’épidémie, si certains habitants et militants associatifs se disent ouvertement « anti-masques », d’autres, plus nombreux, le portent tout en se « questionnant » sur l’utilité d’une mesure qu’ils jugent « disproportionnée ».
Le projet de loi de finances de la Sécurité sociale intègre les éléments du « Ségur de la santé » et semble abandonner pour 2021 l’austérité de ces dernières années. Mais déjà, la dette est agitée comme repoussoir et annonce un futur changement de pied.
La France dispose de nouveaux tests du SARS-Cov-2 : les salivaires qui facilitent le prélèvement, et les antigéniques qui accélèrent l’analyse. De quoi sauver des vies, à condition de bâtir une politique de dépistage, une vraie, au plus vite.
Tout l’été, la France a laissé le SARS-CoV-2 se propager. Fin octobre, il y aura autant de malades en réanimation qu’au pic de l’épidémie, prévient l’épidémiologiste et biostatisticienne Catherine Hill. Avec un système de dépistage performant, il serait pourtant possible de contrôler le virus.
L’Université de Liège en Belgique lance lundi une expérience inédite en Europe : des tests salivaires gratuits et anonymes, proposés chaque semaine aux 30 000 étudiants et professeurs du campus. Du « mass screening », à rebours des préconisations, notamment, de la Haute Autorité de santé en France.
Le gouvernement agit, un peu, pour enrayer la progression du virus. Mais la dynamique virale est implacable : les mesures prises aujourd’hui n’auront pas d’effets avant trois semaines. D’ici là, plusieurs régions approcheront de la saturation en réanimation. D’autres mesures de restriction seront imposées, à moins d’accepter de trier les malades graves à soigner.
La puissance publique a tout fait pour empêcher de mesurer l’impact sanitaire de l’incendie. Un an après le grave accident industriel à Rouen, il n’existe aucune base de données ad hoc sur les risques d’exposition à l’amiante et aux hydrocarbures, ni de registre de cancer. L’évaluation sanitaire des traces de pollution a été attribuée aux industriels.
Le gouvernement français a annoncé mercredi de nouvelles mesures pour lutter contre la progression de l’épidémie de Covid-19, notamment la fermeture totale des bars et des restaurants de la deuxième ville française, Marseille, et la mise en « état d’alerte renforcée » de onze métropoles, dont Paris.
L’exécutif est passé de la guerre au Covid-19 à l’idée, en cette rentrée, de « vivre avec le virus », expression qui semble pouvoir justifier aussi bien des mesures contraignantes que le laisser-faire. Une hésitation fondée sur l’« acceptabilité sociale » des mesures, un concept mou pour une politique floue.
Alors que les manifestations contre les mesures sanitaires rassemblent des foules importantes en Allemagne, au Royaume-Uni ou aux États-Unis, les « antimasques » peinent à mobiliser en France. Pour combien de temps encore ?
Il y a trois semaines, un incendie dévastait une résidence sociale située à l’intérieur d’un hôpital parisien. Sur 49 sinistrés, une dizaine seulement ont été relogés durablement. Leur situation illustre la crise du logement pour les soignants en Île-de-France, qui fragilise l’hôpital tout entier.
Le virus accélère sa circulation en France et le dispositif de dépistage est déjà dépassé. Les délais d’accès aux tests sont « inadmissibles », admettent les autorités. Le gouvernement tente de privilégier les patients prioritaires, abandonnant le dépistage de masse. L’arrivée de nouveaux tests pourrait, un peu, améliorer la situation.
Les producteurs de vaccins contre le Covid-19 signent des clauses avec les pouvoirs publics pour que les États prennent en charge les indemnisations en cas de survenue d’effets indésirables. Et ce, au prétexte de la pression politique qu’ils subissent pour produire en un temps record.