L’hôpital, les malades et les aides à domicile tentent de faire leurs comptes dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021, mais ne s’y retrouvent pas. Les entreprises du médicament, elles, sont satisfaites.
Les données manquent pour justifier le couvre-feu. Car la compréhension de l’épidémie est encore partielle. À peine un quart des cas positifs sont liés à un autre cas positif. Dans trois cas sur quatre, l’assurance-maladie ne peut remonter les chaînes de contamination.
Le bouclier anti-virus de Gilead, le Remdesivir, était le traitement qui suscitait le plus d’espoirs pour bloquer le Covid-19. Ils ont été douchés le 15 octobre par une étude de l’OMS. Une semaine plus tôt, le laboratoire américain avait signé in extremis un contrat de précommandes avec la Commission européenne pouvant atteindre 1 milliard d'euros.
Dans « À l’air libre » jeudi, le cri d’alarme d’Hélène Gros, cheffe du service de médecine générale à l’hôpital public d’Aulnay-sous-Bois, au lendemain d’un discours présidentiel qui n’a quasiment pas parlé de l’hôpital. Également au sommaire : le couvre-feu siffle la fin de la fête.
Le président l’a affirmé quasiment en ces termes. Une décision lourde de conséquences économiques mais aussi culturelles et psychologiques. « Il est nécessaire de réfléchir à comment continuer à s’amuser », plaident ceux qui ne veulent pas se résoudre à seulement travailler et dormir.
Nombre de pays européens ont décidé de fermer les bars et les restaurants pendant au moins quinze jours pour tenter de freiner la progression des cas de coronavirus. Au Royaume-Uni, l’opposition travailliste appelle le premier ministre Boris Johnson à prendre des mesures plus fortes.
La crise sanitaire a montré combien les réformes menées sous le quinquennat Sarkozy ont brutalisé l’hôpital. Embarrassée face au désarroi des personnels, la droite républicaine est contrainte de réinventer sa doctrine.
Les courbes épidémiques descendent puis montent. L’hôpital, sans illusions, remobilise ses soignants. Les congés sont annulés, comme les stages des étudiants, envoyés sur le front du dépistage. À Lyon, les soignants positifs au coronavirus doivent travailler s’ils sont jugés « indispensables ».
La fermeture des lieux de fête, désormais couplée à la limitation des rassemblements et au rideau baissé des bars dans plusieurs métropoles, est lourde de conséquences économiques, mais aussi culturelles et psychologiques. Entre prohibition, précaution et transgression, le corona est-il synonyme de fin de party ? « Il est nécessaire de réfléchir à comment continuer à s’amuser », plaident ceux qui ne veulent pas se résoudre à seulement travailler et dormir.
La remise des résultats des tests Covid-19 en moins de 48 heures n’est toujours pas assurée du fait de l’engorgement des laboratoires. Or, passé ce délai, la stratégie de dépistage est inefficace et l’argent public gaspillé. Les géants pharmaceutiques, eux, engrangent des profits.
Médecins sans frontières a étudié la séroprévalence de personnes en grande précarité fréquentant quatorze sites d’Île-de-France où intervient l’ONG. Dans deux foyers, les plus surpeuplés, près de neuf résidents sur dix se sont révélés positifs au coronavirus.
Alors que le nombre de patients Covid-19 admis va croissant, la direction des hospices civils de Lyon veut rassurer ses personnels en communiquant sur ses stocks de matériels de protection. Mais dans certains services, les gants et les masques sont toujours rationnés.
Des médecins et des infirmiers racontent qu’ils ne sont pas prêts à voir un nouvel afflux de malades. Parce que les effectifs manquent, que de nombreux lits sont fermés, et qu’il leur est insupportable de devoir choisir entre leurs patients.
Dans la modeste sous-préfecture de Lozère, plutôt épargnée par l’épidémie, si certains habitants et militants associatifs se disent ouvertement « anti-masques », d’autres, plus nombreux, le portent tout en se « questionnant » sur l’utilité d’une mesure qu’ils jugent « disproportionnée ».
Le projet de loi de finances de la Sécurité sociale intègre les éléments du « Ségur de la santé » et semble abandonner pour 2021 l’austérité de ces dernières années. Mais déjà, la dette est agitée comme repoussoir et annonce un futur changement de pied.
La France dispose de nouveaux tests du SARS-Cov-2 : les salivaires qui facilitent le prélèvement, et les antigéniques qui accélèrent l’analyse. De quoi sauver des vies, à condition de bâtir une politique de dépistage, une vraie, au plus vite.