Le reconfinement était écrit dans les courbes épidémiques. Mais depuis l’été, le gouvernement a laissé filer le virus, en agissant trop tard, jamais assez fortement. L’hôpital est donc de nouveau débordé par le Covid, alors qu’en Europe, d’autres font mieux.
Commandé par le gouvernement, un rapport confidentiel pointe les dysfonctionnements au sommet de l’État dans la gestion de la crise sanitaire. Mediapart en publie de larges extraits, alors que les leçons n'ont pas été tirées.
À l’hôpital de la Timone, à Marseille, la réanimation polyvalente ouvre de nombreux lits, bien souvent pour des malades venant de l’IHU voisin dirigé par Didier Raoult. S’ils s’entendent sur la prise en charge du malade, les médecins ont des visions divergentes de la maladie.
Une étude coordonnée par l’OMS a douché les espoirs suscités par l’hydroxychloroquine ou le remdesivir. Seuls les corticoïdes aident, un peu, les patients les plus atteints. Mediapart passe en revue les déceptions passées et les espoirs à confirmer.
« La situation est grave », a déclaré Jean Castex jeudi, en annonçant l’extension du couvre-feu à 38 départements supplémentaires et à la Polynésie française. Une nouvelle application est disponible, et le conseil scientifique appelle à la considérer comme un « geste barrière ».
Disclose dévoile les nombreuses dissimulations du géant laitier dans le scandale des salmonelles dans les poudres de lait infantile, qui soulignent les défaillances des autocontrôles placés sous la responsabilité des industriels.
Depuis quelques jours et pendant quelques semaines, Mediapart pose son crayon et ses questions dans le service de réanimation de l’hôpital Saint-Louis, à Paris. Premier volet : que font les soignants, et comment se sentent-ils, à l’approche d’un nouveau pic de patients Covid ?
L’hôpital, les malades et les aides à domicile tentent de faire leurs comptes dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021, mais ne s’y retrouvent pas. Les entreprises du médicament, elles, sont satisfaites.
Les données manquent pour justifier le couvre-feu. Car la compréhension de l’épidémie est encore partielle. À peine un quart des cas positifs sont liés à un autre cas positif. Dans trois cas sur quatre, l’assurance-maladie ne peut remonter les chaînes de contamination.
Le bouclier anti-virus de Gilead, le Remdesivir, était le traitement qui suscitait le plus d’espoirs pour bloquer le Covid-19. Ils ont été douchés le 15 octobre par une étude de l’OMS. Une semaine plus tôt, le laboratoire américain avait signé in extremis un contrat de précommandes avec la Commission européenne pouvant atteindre 1 milliard d'euros.
Dans « À l’air libre » jeudi, le cri d’alarme d’Hélène Gros, cheffe du service de médecine générale à l’hôpital public d’Aulnay-sous-Bois, au lendemain d’un discours présidentiel qui n’a quasiment pas parlé de l’hôpital. Également au sommaire : le couvre-feu siffle la fin de la fête.
Le président l’a affirmé quasiment en ces termes. Une décision lourde de conséquences économiques mais aussi culturelles et psychologiques. « Il est nécessaire de réfléchir à comment continuer à s’amuser », plaident ceux qui ne veulent pas se résoudre à seulement travailler et dormir.
Nombre de pays européens ont décidé de fermer les bars et les restaurants pendant au moins quinze jours pour tenter de freiner la progression des cas de coronavirus. Au Royaume-Uni, l’opposition travailliste appelle le premier ministre Boris Johnson à prendre des mesures plus fortes.
La crise sanitaire a montré combien les réformes menées sous le quinquennat Sarkozy ont brutalisé l’hôpital. Embarrassée face au désarroi des personnels, la droite républicaine est contrainte de réinventer sa doctrine.
Les courbes épidémiques descendent puis montent. L’hôpital, sans illusions, remobilise ses soignants. Les congés sont annulés, comme les stages des étudiants, envoyés sur le front du dépistage. À Lyon, les soignants positifs au coronavirus doivent travailler s’ils sont jugés « indispensables ».
La fermeture des lieux de fête, désormais couplée à la limitation des rassemblements et au rideau baissé des bars dans plusieurs métropoles, est lourde de conséquences économiques, mais aussi culturelles et psychologiques. Entre prohibition, précaution et transgression, le corona est-il synonyme de fin de party ? « Il est nécessaire de réfléchir à comment continuer à s’amuser », plaident ceux qui ne veulent pas se résoudre à seulement travailler et dormir.