Journaliste et responsable du pôle politique de Mediapart.
En charge de l’animation de la couverture éditoriale sur les extrêmes droites. Pour nous écrire : extremedroite@mediapart.fr
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Emmanuel Macron a été réélu face à Marine Le Pen avec 58,54 % des suffrages exprimés. La stratégie qu’il a mise en place pendant cinq ans a donc été gagnante électoralement. Mais elle ne peut qu’être perdante démocratiquement, les fractures n’ayant jamais été aussi béantes.
Le président sortant et la candidate d’extrême droite ont débattu mercredi soir, pendant près de trois heures. Leurs échanges souvent courtois, techniques et dépolitisés ont révélé la nature profonde des deux candidats qualifiés pour le second tour de la présidentielle.
Emmanuel Macron a largement évolué au cours des cinq dernières années. De Paul Ricoeur à Pierre-André Taguieff, du « marchisme » au « nawakisme », le président-candidat a rabougri son système de pensée, tout en faisant mine de cultiver l’éclectisme.
À une semaine du deuxième tour, le président sortant s’est directement adressé aux électeurs de gauche, notamment les plus jeunes, que son projet rebute. Pour battre Marine Le Pen, il leur promet un quinquennat 100 % écolo et parle de « l’avenir en commun ».
Convaincu de la disparition du « front républicain », Emmanuel Macron transforme la campagne d’entre-deux-tours en un référendum pour ou contre son projet. Ce faisant, il continue de nourrir l’idée selon laquelle le programme néofasciste de Marine Le Pen constituerait une alternative.
Comme il l’avait prévu, Emmanuel Macron a réussi à s’imposer au premier tour de la présidentielle face à Marine Le Pen. Le président sortant veut à présent créer une grande coalition autour de sa personne et de son projet. Sans rien concéder ni remettre en question.
Les équipes de campagne du président-candidat ont procédé, vendredi 8 avril, à un envoi massif de mails ciblant les directeurs d’écoles sur leurs adresses professionnelles pour les appeler à voter Macron. Une manœuvre qui suscite la colère d’une partie du corps enseignant.
Officiellement retiré de la politique, l’ancien chef de l’État n’a jamais cessé de manœuvrer en coulisses pour la réélection d’Emmanuel Macron. Au détriment de sa propre famille politique, mais en faveur de ses intérêts personnels. Une stratégie périlleuse qui pourrait lui faire perdre le leadership à droite.
Emmanuel Macron n’entend pas endosser seul la responsabilité de la contamination du débat public par l’extrême droite. Pendant cinq ans, le président sortant a pourtant largement contribué à installer un nouveau face-à-face avec Marine Le Pen.
Le président-candidat a prononcé son seul grand discours de campagne d’avant premier tour, samedi 2 avril, à Nanterre. Appelant à « la mobilisation générale », il a déroulé son projet pendant deux heures, comme si rien ne s’était passé au cours des cinq dernières années.
La campagne du président sortant est dépourvue d’enthousiasme, de l’aveu même de ceux qui y participent. Mesures impopulaires, démobilisation, excès d’arrogance... Le doute s’installe parmi les troupes macronistes, où certains craignent la « balladurisation » de leur champion face à Marine Le Pen.
L’affaire McKinsey, mise en lumière par un récent rapport sénatorial, est devenue un sujet politique de campagne, dont Emmanuel Macron peine à se défaire. Et pour cause : elle révèle la nature profonde de son exercice du pouvoir et de sa conception de l’État.
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