Je suis docteur en science politique, auteur d’une thèse portant sur La reconversion partisane de la social-démocratie européenne (Dalloz, 2018), et de l’essai Une République à bout de souffle (Seuil, 2023). Après des collaborations ponctuelles avec Mediapart, j’en ai rejoint l’équipe définitivement à partir de février 2018. Je suis membre du pôle politique, et je travaille aussi sur les questions internationales et l’actualité des sciences sociales. Depuis 2020, j’assume également un mandat de délégué du personnel.
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Pour le chercheur Simon Persico, le retrait de Yannick Jadot en échange d’un accord avec le PS était la solution la plus rationnelle pour EE-LV. Le politiste y voit la conséquence d’une reprise convaincante de l’enjeu écologique par Benoît Hamon. Soulignant la relative jeunesse de l’écologie politique parmi les forces politiques contemporaines, il estime que son avenir s’inscrira nécessairement à gauche.
Dans un régime à bout de souffle, la candidature Macron présente une double originalité. Elle tient d’abord au type de parti qu’il a créé, sorte de firme dévouée à sa seule personne. Elle réside ensuite dans la tentation césariste de son positionnement, en opposition proclamée à un système dont il doit pourtant prévenir l'implosion.
L’investiture de Benoît Hamon pourrait marquer l’ouverture d’une nouvelle « phase critique » pour le PS. L’aile gauche se voit offrir une occasion historique, mais dans un environnement hautement incertain et conflictuel. Quelle que soit l’issue de ce moment décisif, ses conséquences pèseront sur le futur de la vie politique française aussi bien que sur celui de la social-démocratie européenne.
Dans un ouvrage paru aux PUG, le chercheur en science politique Thibaut Rioufreyt décrypte les ambivalences du PS par rapport à la référence néotravailliste. L’occasion de revenir avec lui sur la difficulté à porter un discours social-libéral assumé dans le contexte français.
Porteur d’un projet en décalage avec l’électorat de la primaire et la bipolarisation droite-gauche, plombé par un bilan et une image dégradée dans l’opinion, trop peu organisé pour mobiliser suffisamment l’appareil socialiste, Valls a échoué à développer une stratégie « externe » au parti.
Le duel Hamon-Valls marque le brouillage, voire l’éclatement final des cultures traditionnellement distinguées dans la gauche française. Dans une primaire qui confirme le crépuscule européen du social-libéralisme, aucune des alternatives n’est en tout cas exempte de faiblesses ou de contradictions.
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Pour le théoricien communiste italien, le journalisme a été une pratique militante autant qu’un champ de réflexion sur la « nouvelle intellectualité » à forger pour faire pièce à l’ordre social en vigueur.
«L’Anthropocène», publié par Michel Magny dans la collection «Que sais-je ?», éclaire le chaos climatique en cours, et pointe l’ordre social et productif qui en est la cause. Ce qui est accablant, plus que le constat, est l’illusion propagée par l’écrasante majorité de la classe politique, selon laquelle un simple aménagement de cet ordre suffira.
Dans son livre sur «les nouveaux activistes américains», Mathieu Magnaudeix décrit un activisme joyeux mais extrêmement méthodique, au service des laissé.e.s pour compte d’un ordre social impitoyable. Un récit qui révèle le caractère fruste de certains débats français.
Le statu quo n’est pas souhaitable, et le saut vers une véritable union fiscale paraît encore lointain. Contre le désastre écologique, c'est en fait une socialisation de la monnaie et de la finance qui serait nécessaire. Difficile de l'envisager sans une «désintégration» organisée de l’euro, qui n’a toujours pas de base sociale ou politique à gauche.
Dès 1971, l’économiste postkeynésien Nicholas Kaldor prévenait qu’une union monétaire sans intégration fiscale et politique accentuerait les divergences entre ses membres, au point d’empêcher son parachèvement.