Je suis docteur en science politique, auteur d’une thèse portant sur La reconversion partisane de la social-démocratie européenne (Dalloz, 2018), et de l’essai Une République à bout de souffle (Seuil, 2023). Après des collaborations ponctuelles avec Mediapart, j’en ai rejoint l’équipe définitivement à partir de février 2018. Membre du pôle politique jusqu’en 2025, je suis désormais responsable du pôle international de la rédaction.
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Pourquoi la flambée des prix n’entraîne-t-elle pas de flambée sociale ? Chercheuses et chercheurs rappellent l’absence de lien mécanique entre un contexte donné et l’avènement d'une mobilisation.
Entretien avec la juriste Carolina Cerda-Guzman sur les premiers pas de la Convention constitutionnelle. Celle-ci a pour mission de réécrire le texte fondamental de 1980, rédigé sous la dictature de Pinochet. Le processus est déjà l’occasion d’avancer une conception plus ouverte et plurielle de la nation.
L’économiste Bruno Amable décrit comment les socialistes et la droite ont fragilisé leurs bases sociales en transformant le modèle français dans un sens néolibéral. Mieux qu’eux, Emmanuel Macron a su fédérer un « bloc bourgeois » dont il cherche à étendre les frontières. En face, aucun bloc populaire de gauche n’existe encore.
Après des années de silence à gauche, la hausse des salaires revient en grâce et suscite un consensus quasi parfait. C’est moins le cas d’une réduction du temps de travail, que certains n’hésitent pas à mettre en concurrence avec la « feuille de paie ».
Le forum des pays développés et émergents les plus riches de la planète s’est tenu en amont de l’ouverture de négociations climatiques onusiennes à Glasgow. Les engagements en la matière ont été réduits au minimum. La seule annonce notable a été fiscale, à travers l’approbation d’une taxation minimale des multinationales.
La sortie d’Arnaud Montebourg, se félicitant de la décision de la Pologne de s’affranchir du droit européen, a relancé le débat, complexe et explosif à gauche, sur la désobéissance vis-à-vis des règles de l’Union européenne. Le consensus n’existe ni sur sa pertinence, ni sur ses modalités.
Avec « Radicales et fluides », la directrice de recherche délivre une enquête fouillée sur les mobilisations contemporaines pour l’émancipation et la justice. La chercheuse constate une attention plus grande portée à la parole des premiers concernés et une stratégie d’alliances tous azimuts.
Depuis 2002, le scrutin législatif est subordonné à la présidentielle. Modifier le calendrier électoral pourrait inciter les partis à (re)devenir des forces capables d’agréger des intérêts sociaux, plutôt que des véhicules d’ambitions personnelles.
Après être montée en puissance durant les années 1990 et 2000, la prétention à (re)construire des États depuis l’extérieur est désormais largement abandonnée. Au-delà des erreurs états-uniennes, le fiasco afghan illustre les failles du principe même de l’importation de l’État-nation occidental.
Dans un essai, la porte-parole d’Attac propose de dépasser le paradoxe entre la vitalité des mouvements sociaux et la faiblesse politique de la gauche. Elle veut organiser leur complémentarité dans un « espace fédératif » et radical.
Pour la première fois depuis 2005, la social-démocratie allemande peut espérer conquérir la chancellerie. Son succès n’est cependant que relatif et ne promet guère de rupture à l’échelle européenne, où ses partis frères restent globalement à la peine.
Entretien avec les politistes Manuel Cervera-Marzal, auteur de l’ouvrage « Le Populisme de gauche. Sociologie de La France insoumise », et Arthur Borriello, spécialiste des mouvements populistes en Europe du Sud. Ils s’interrogent sur le destin de ces entreprises politiques, à l’heure où se clôt peut-être le « moment populiste » des années 2010.
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À une semaine de la chute annoncée de François Bayrou, je partage ce texte donné au printemps à la revue belge « Politique ». Il tente de cerner dans quelle phase historique de notre régime politique s’inscrit cette nouvelle péripétie, dernier signe en date d’un macronisme aux abois et d’une classe politique désorientée.
Les responsables de gauche gagneraient à lire l’enquête sociologique de Félicien Faury, pour éviter trop de raccourcis sur le vote en faveur du Rassemblement national.
L’anthropologue est décédé le 25 mars. Il y a une dizaine d’années, il avait publié « Penser à droite », une tentative d’identifier les invariants des courants qui œuvrent à la reproduction de l’ordre établi.
Pour le théoricien communiste italien, le journalisme a été une pratique militante autant qu’un champ de réflexion sur la « nouvelle intellectualité » à forger pour faire pièce à l’ordre social en vigueur.
«L’Anthropocène», publié par Michel Magny dans la collection «Que sais-je ?», éclaire le chaos climatique en cours, et pointe l’ordre social et productif qui en est la cause. Ce qui est accablant, plus que le constat, est l’illusion propagée par l’écrasante majorité de la classe politique, selon laquelle un simple aménagement de cet ordre suffira.