Je suis docteur en science politique, auteur d’une thèse portant sur La reconversion partisane de la social-démocratie européenne (Dalloz, 2018), et de l’essai Une République à bout de souffle (Seuil, 2023). Après des collaborations ponctuelles avec Mediapart, j’en ai rejoint l’équipe définitivement à partir de février 2018. Membre du pôle politique jusqu’en 2025, je suis désormais responsable du pôle international de la rédaction.
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Débat entre l’eurodéputée Aurore Lalucq et le chercheur Alexis Cukier. La première défend le Green New Deal comme un projet de société cohérent et mobilisateur. Le second met en garde contre des solutions technocratiques qui éloigneraient d’une authentique démocratie économique.
Tous les projets de plan vert n’ont pas le même degré d’ambition et de radicalité. Quand certains n’envisagent qu’un transfert entre secteurs d’un mode de production inchangé, d’autres entendent préparer la fin de la logique capitaliste et de ses ramifications néocoloniales.
Référence de projets contemporains visant à répondre à l’injustice climatique et sociale, le New Deal rooseveltien a représenté une rupture majeure pour les sociétés engluées dans la crise des années 1930, en instituant des politiques publiques innovantes et ambitieuses. Retour dans ce premier volet de notre série sur les conditions d’émergence de ce projet politique.
La maire de Paris a réuni ses soutiens lundi à Villeurbanne. Requinqués par les résultats des élections locales, ils ont revendiqué haut et fort le primat que devrait assumer une gauche « réformiste » à la présidentielle. Une fierté retrouvée, proche de l’arrogance.
Une mission d’information parlementaire va plancher sur les raisons de l’abstention aux élections locales. Les premières pistes annoncées restent très sages, mais, dans le même temps, des think tanks de gauche proposent des remises à plat de l’organisation territoriale, jusqu’à remettre en cause l’échelon régional.
La parenthèse des régionales à peine refermée, plusieurs candidats se sont positionnés sur la ligne de départ présidentielle. La dispersion comme étrange enseignement de la séquence électorale, qui révèle un défaut de confiance mutuelle et de convergence sur le fond.
Dans Désirer comme un homme, le sociologue Florian Vörös restitue les résultats d’une enquête auprès d’une trentaine de consommateurs de porno. Si les fantasmes de domination sont selon lui inévitables, ils peuvent être mis à distance et débattus.
Les élections départementales ont vu, comme les régionales, l’abstention s’aggraver et les sortants triompher. Si les écologistes font une percée, la gauche échoue à gagner du terrain et les communistes perdent leur dernier département. La droite maintient le RN et la majorité présidentielle à un niveau très bas.
La plupart des régions et départements français devraient vivre un second tour marqué par l’abstention et la réélection des sortants. À 17 heures, la participation était très faible, à 27,89 % des inscrits. Un regard particulier sera porté sur la Bretagne, Provence-Alpes-Côte d’Azur et les Pays de la Loire, où l’issue du scrutin est incertaine.
Face à la menace RN en Paca et sous la pression des appareils parisiens, la tête de liste des gauches a fini par se retirer pour laisser le champ libre au LR Renaud Muselier. Un choix défendu d’un point de vue moral, mais qui pose des problèmes d’efficacité politique et de représentativité démocratique.
La vie politique française apparaît différenciée entre le niveau national, perçu comme le plus décisif, et celui des collectivités locales, où prospèrent d’anciens acteurs élus par de moins en moins de citoyens. Une situation qui devrait inviter à la prudence ceux qui voudraient tirer des leçons pour 2022.
La sociologue Isabelle Sommier a dirigé un travail collectif pour quantifier les violences politiques en France sur les trois dernières décennies. On n'y repère pas une explosion de faits, mais des évolutions intéressantes concernent leurs auteurs et la nature de la violence employée. Entretien vidéo.
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À une semaine de la chute annoncée de François Bayrou, je partage ce texte donné au printemps à la revue belge « Politique ». Il tente de cerner dans quelle phase historique de notre régime politique s’inscrit cette nouvelle péripétie, dernier signe en date d’un macronisme aux abois et d’une classe politique désorientée.
Les responsables de gauche gagneraient à lire l’enquête sociologique de Félicien Faury, pour éviter trop de raccourcis sur le vote en faveur du Rassemblement national.
L’anthropologue est décédé le 25 mars. Il y a une dizaine d’années, il avait publié « Penser à droite », une tentative d’identifier les invariants des courants qui œuvrent à la reproduction de l’ordre établi.
Pour le théoricien communiste italien, le journalisme a été une pratique militante autant qu’un champ de réflexion sur la « nouvelle intellectualité » à forger pour faire pièce à l’ordre social en vigueur.
«L’Anthropocène», publié par Michel Magny dans la collection «Que sais-je ?», éclaire le chaos climatique en cours, et pointe l’ordre social et productif qui en est la cause. Ce qui est accablant, plus que le constat, est l’illusion propagée par l’écrasante majorité de la classe politique, selon laquelle un simple aménagement de cet ordre suffira.