Je suis docteur en science politique, auteur d’une thèse portant sur La reconversion partisane de la social-démocratie européenne (Dalloz, 2018), et de l’essai Une République à bout de souffle (Seuil, 2023). Après des collaborations ponctuelles avec Mediapart, j’en ai rejoint l’équipe définitivement à partir de février 2018. Membre du pôle politique jusqu’en 2025, je suis désormais responsable du pôle international de la rédaction.
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Si le carcan austéritaire des années 2010 a incité la « gauche du “non” » à durcir sa critique de l’intégration européenne, la décennie en cours a changé la donne. Les largesses de la pandémie et la pression des États néo-impériaux ont tempéré les velléités de rupture radicale.
Des convergences de vues entre Paris et Varsovie ont abouti à un traité de coopération inédit, signé le 9 mai. Le réchauffement des relations, qui reste encore à concrétiser, pourrait être atténué par la victoire du candidat conservateur à l’élection présidentielle polonaise de dimanche.
La fin d’une des plus anciennes guérillas d’origine marxiste-léniniste serait un événement. Si elle n’est pas encore acquise, le processus qui a été lancé s’inscrit dans une nouvelle donne au Moyen-Orient, qui pousse le pouvoir turc et le mouvement kurde à revoir leurs stratégies.
Le soulagement après la défaite de George Simion en Roumanie ne doit pas égarer. Si des forces compatibles avec Trump et Poutine ont été contenues lors de plusieurs scrutins récents, leur menace est intacte et aucune alternative solide n’est au pouvoir.
Le scrutin législatif du 18 mai a été remporté par la coalition conservatrice du premier ministre sortant, Luís Montenegro. Alors que l’ensemble de la gauche poursuit son déclin, la progression la plus forte est enregistrée par Chega, un parti au discours xénophobe, sécuritaire et antisystème.
Marie Dumoulin décrypte les rebondissements diplomatiques censés aboutir, jeudi 15 mai à Istanbul, à des pourparlers directs entre l’Ukraine et la Russie. Malgré l’impression d’une accélération des événements, elle souligne que dans le conflit, « rien n’a changé ».
Le politiste Emiliano Grossman analyse la prépondérance de l’enjeu migratoire dans le débat public français. Il pointe la responsabilité des dirigeants politiques, démunis ou cyniques face à l’implosion du « mythe de la méritocratie ».
Avec « Le Miroir américain », le journaliste Cole Stangler met en garde contre les risques d’une dégradation de la démocratie française, non pas identique mais analogue à celle qui frappe de l’autre côté de l’Atlantique. Il appelle la gauche à défendre « des avancées concrètes et rapidement visibles ».
Boris Vallaud, qui espérait un congrès de la réconciliation, a échoué à fédérer les courants du Parti socialiste. Il a toutefois maintenu sa candidature face au « match retour » entre les partisans et les opposants à Olivier Faure, deux ans après leur violent affrontement.
Durant la Première Guerre mondiale, les deux tiers des Arméniens ottomans ont été exterminés par le gouvernement nationaliste turc. Si les savoirs sur ce crime et sa reconnaissance ont progressé, les résistances sont encore puissantes.
Le politiste Sacha Lévy-Bruhl publie « Le Grand Renversement de l’État social ». Il explique que ce dernier a sécurisé les existences en sortant de l’idée d’une responsabilité individuelle pour son sort social. Au-delà des querelles budgétaires, c’est ce fondement qui est abîmé.
Coauteur de livre « Haro sur les jacobins », l’historien Côme Simien démonte les clichés qui en font des centralisateurs autoritaires, opposés à des « girondins » démocrates et régionalistes. Que reste-t-il de cet héritage révolutionnaire dans le débat public ? Explications.
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À une semaine de la chute annoncée de François Bayrou, je partage ce texte donné au printemps à la revue belge « Politique ». Il tente de cerner dans quelle phase historique de notre régime politique s’inscrit cette nouvelle péripétie, dernier signe en date d’un macronisme aux abois et d’une classe politique désorientée.
Les responsables de gauche gagneraient à lire l’enquête sociologique de Félicien Faury, pour éviter trop de raccourcis sur le vote en faveur du Rassemblement national.
L’anthropologue est décédé le 25 mars. Il y a une dizaine d’années, il avait publié « Penser à droite », une tentative d’identifier les invariants des courants qui œuvrent à la reproduction de l’ordre établi.
Pour le théoricien communiste italien, le journalisme a été une pratique militante autant qu’un champ de réflexion sur la « nouvelle intellectualité » à forger pour faire pièce à l’ordre social en vigueur.
«L’Anthropocène», publié par Michel Magny dans la collection «Que sais-je ?», éclaire le chaos climatique en cours, et pointe l’ordre social et productif qui en est la cause. Ce qui est accablant, plus que le constat, est l’illusion propagée par l’écrasante majorité de la classe politique, selon laquelle un simple aménagement de cet ordre suffira.