Alors que le procès de Laurent Gbagbo se poursuit devant la Cour pénale internationale, des rescapés de massacres perpétrés en mars 2011 par les troupes d’Alassane Ouattara, l’actuel président ivoirien, attendent toujours que la Cour s’intéresse à eux.
Depuis 2001, le pays reçoit des fonds d'une organisation pour financer la vaccination d’enfants dans les pays pauvres. Mais au lieu de servir à la vaccination, l'argent a été massivement détourné par un système de fausses factures. Plus de 3,5 millions de dollars se sont évaporés.
D’ordinaire très discret, l’ancien ministre ivoirien Amara Essy évoque le sort de Laurent Gbagbo, qui comparaît devant la Cour pénale internationale pour « crimes contre l’humanité ». Il revient aussi sur la dernière élection présidentielle ivoirienne en se montrant critique vis-à-vis de l’actuel président, Alassane Ouattara, et des grandes puissances.
Le procès pour « crimes contre l’humanité »qui s'ouvre, le 28 janvier devant la Cour pénale internationale, de l’ex-président ivoirien et de l’un de ses ministres, Charles Blé Goudé, est mal parti. L'enquête a fait l'impasse sur le rôle de la France et les crimes du camp Ouattara aujourd'hui au pouvoir. Le soupçon d'une justice instrumentalisée pèse plus que jamais sur la CPI.
Depuis l’attaque du 15 janvier 2016 à Ouagadougou, les noms de l’ex-chef d’État burkinabè Blaise Compaoré et du président de l’Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro circulent avec insistance. Les soupçons prennent leur source dans le rôle sulfureux que la « galaxie Compaoré » a joué pendant ses 27 ans de règne.
Bien que jugée en 2012, « l’affaire Mahé », du nom de ce civil ivoirien tué par des militaires français en Côte d’Ivoire, n’est pas terminée. Deux membres de la famille de Mahé, venus spécialement de Côte d’Ivoire pour le procès des meurtriers de leur parent, sont depuis confrontés à un « déni de justice », selon l’expression d’un avocat. L'un d'eux risque une expulsion rapide.
Les enregistrements où l'on entend le président de l'Assemblée nationale ivoirienne proposer son aide pour appuyer le putsch avorté au Burkina Faso, et éliminer des opposants, rappelle le passé violent d'un homme proche de la France. Soro, qui veut succéder à Ouattara à la présidence de Côte d'Ivoire, voit ainsi sa brutale ascension menacée.
Ce dimanche est jour de présidentielle en Côte d’Ivoire. La précédente, en 2010, avait opposé au second tour Laurent Gbagbo à Alassane Ouattara et débouché sur une crise militaro-politique sans précédent. Le contexte est aujourd’hui différent mais les tensions sont toujours fortes et le scrutin est sujet à caution.
Depuis plusieurs mois, le président de la République et plusieurs ministres se sont rendus dans le « pré carré » de la France en Afrique afin de s'assurer du soutien de plusieurs pays pour la conférence climat. En échange de quoi ?
Ce rapport, que l'UE refuse de publier et que Mediapart révèle, souligne qu'aucune entreprise (européenne comme africaine) n'applique la loi camerounaise sur l'exploitation de bois. Même les entreprises certifiées FSC ne respectent pas les réglementations.
L'AFD est actionnaire depuis 2012 d'une entreprise canadienne qui possède des plantations en République démocratique du Congo. Mais selon plusieurs ONG, l'entreprise en question est incapable de prouver certains de ses droits fonciers.
La nouvelle fondation voulue par François Hollande et Laurent Fabius pour établir un « nouveau partenariat africain de la France » a commencé par financer un projet d'exploitation forestière aux vieux relents de Françafrique. Mauvais départ.
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Pour comprendre les soubresauts politiques auxquels on assiste en Afrique francophone (coups d’État militaires, processus électoraux manipulés, mandats présidentiels inconstitutionnels...), il faut remonter à la période coloniale et s’intéresser à l’histoire de l’impérialisme électoral, à savoir la manière dont les élections ont été utilisées pour servir et légitimer l’empire français.
Des milliers de Maliens ont manifesté le 14 janvier contre des sanctions infligées à leur pays par les autres États d'Afrique de l’Ouest. Le Mali se retrouve coupé de son système financier domestique, un scénario rendu possible par le fait qu’il utilise le franc CFA. L’ombre de la France plane au-dessus de cette mesure illégale, qui rappelle celles de 2010/2011 contre la Côte d’Ivoire.
Ali Zafar is a macroeconomist with extensive experience in international financial institutions. His particularity: he is one of the few experts in this field to work on the CFA franc and to have the courage to tackle the controversial issues, including the chronic overvaluation of the CFA franc and the considerable economic backwardness of countries using this currency. Interview.
Ali Zafar est macroéconomiste et a une longue expérience au sein des institutions financières internationales. Sa particularité : il est l’un des rares experts dans ce milieu à travailler sur le franc CFA et à avoir le courage d’aborder les sujets qui fâchent, dont la surévaluation chronique du franc CFA et le retard économique considérable des pays utilisant cette monnaie. Entretien.
Le gouvernement français a rendu publics les deux principaux textes de la « réforme » du franc CFA d’Afrique de l’Ouest – dont un n’a jamais été soumis aux parlementaires. Ces documents confirment que rien ne change : le contrôle de l’État français sur cette monnaie reste identique. Emmanuel Macron et Alassane Ouattara n’ont rien fait d’autre qu’une belle opération de communication.