Mercredi 17 décembre, après avoir reçu de Simone Veil un rapport sur la nécessité (ou pas) de changer la constitution pour «assurer le respect de la diversité», Nicolas Sarkozy a annoncé un train de mesures en faveur de «l'égalité réelle» et la nomination d'un commissaire à la diversité et à l'égalité. Yazid Sabeg. Portrait.
Après la réception du rapport de Simone Veil sur les éventuelles modifications constitutionnelles nécessaires à une politique active en faveur des "minorités visibles", mercredi 17 décembre, Nicolas Sarkozy devait se rendre à l'Ecole polytechnique pour y annoncer des mesures à l'adresse des jeunes issus de l'immigration. Retour ensuite à l'Elysée pour le traditionnel arbre de Noël.
Le Président remanie au pas de charge, impose ses choix et son calendrier. Nicolas Sarkozy était à Bruxelles, d'où il a annoncé la nomination de Bruno Le Maire. Pourtant une épine s'est glissée cette semaine dans sa chaussure. Deux ministres «de la diversité» ont empoisonné l'atmosphère présidentielle. Après Rama Yade, voici Rachida Dati de nouveau dans la tourmente, devant démentir catégoriquement les propos ahurissants d'un article du Point. «C'est cela la Cour!» peut marteler François Bayrou.
Bruno Le Maire remplacera Jean-Pierre Jouyet au secrétariat d'Etat aux affaires européennes. L'annonce en a été faite par Nicolas Sarkozy à l'issue du conseil européen qui se termine vendredi 12 décembre à Bruxelles.
Menu chargé pour ce dernier conseil européen de la présidence française qui s'ouvre, jeudi 11 décembre, à Bruxelles. En plats de résistance: le plan de relance coordonné pour faire face à la crise économique, le paquet "énergie climat", la réponse institutionnelle des Vingt-Sept en attendant une ratification du traité de Lisbonne par les Irlandais et les Tchèques. Autant de sujets sur lesquels Allemands et Français se disputent jusqu'à remettre en cause la solidité du couple fondateur de la construction européenne.
En recevant les préfets à Matignon, mardi 9 décembre, pour leur donner ses instructions, François Fillon a explicité le plan de relance concocté par l'Elysée. Il s'est surtout accordé un petit moment de bonheur en existant enfin face à un président omniprésent depuis le début de la crise.
Un remaniement ministériel se prépare. Il ne sera peut-être pas aussi impressionnant qu'on le dit. Jean-Marie Bockel, actuel secrétaire d'Etat en charge de la défense et des anciens combattants, tire un bilan de l'entrée d'anciens socialistes au gouvernement et évoque la suite des opérations. Lire aussi l'article de Marine Turchi:A l'Elysée, le casse-tête du remaniement
A la suite de plusieurs "unes" du journal jugées trop sarkozystes, la société des rédacteurs du "JDD" avait saisi la direction du groupe Lagardère, propriétaire du titre, pour s'inquiéter de cette «partialité». La direction de la rédaction a répondu dimanche 30 novembre: trois interviews de ministres (Hervé Morin, Christine Albanel et Valérie Pécresse), un entretien avec Bernard Tapie, le portrait pleine page de Patricia Barbizet, la nouvelle patronne du fonds souverain créé par le chef de l'Etat, avec un encadré pour un autre ministre (Jean-Louis Borloo). Un numéro d'anthologie.
Devant le congrès de l'Association des maires de France, Nicolas Sarkozy a promis pour 2009 une réforme de l'organisation territoriale ainsi qu'une refonte de la taxe professionnelle, l'impôt qui vient abonder les caisses des collectivités locales. Sans dire de quoi il s'agira. En pleine crise économique, l'annonce ne manque pas d'inquiéter. Elle illustre l'incapacité du gouvernement à coordonner pouvoir central et vie locale.
Rachida Dati désavouée par le Conseil supérieur de la magistrature; Martin Hirsch hué; Christine Boutin prise à contre-pied par Nicolas Sarkozy; François Fillon sifflé par les maires; des députés de droite contre le travail du dimanche; d'autres contre la réforme de l'audiovisuel; Bernard Kouchner s'opposant au président en conseil des ministres... Les divisions de la majorité et le désordre gouvernemental éclatent au grand jour. Lire aussi:A droite, des députés ne veulent pas de Xavier Bertrand et de son travail le dimanche
Accaparée par les bisbilles à gauche, la presse a tendance à sous-estimer les divisions de la majorité. Les ministres se font huer, les députés rechignent à voter les lois, le gouvernement Fillon est dans la tempête. A tel point que Christian Estrosi, secrétaire général adjoint de l'UMP et maire de Nice, a jugé bon d'anticiper le rappel à l'ordre : «Il ne faut plus que cela se reproduise», a averti, jeudi 27 novembre, sur France Info, ce proche de Nicolas Sarkozy. Lire aussi:A droite, le travail dominical divise publiquement la majorité
Emmanuel Todd fascine et agace. Son nouveau livre, Après la démocratie, ne fait pas exception. Le contempteur de la pensée unique s’en donne à cœur joie contre nos gouvernants, plaidant pour un nouveau protectionnisme européen. Entretien vidéo et décryptage.