L'Assemblée nationale a adopté mardi le volet “recettes” du projet de loi de finances pour 2010. Mais les réserves et critiques émises par les députés de la majorité ont démontré une défiance sourde à l'endroit de l'exécutif. Plusieurs parlementaires se sont abstenus, dont Pierre Méhaignerie, président de la commission des affaires sociales, et vingt-deux autres élus de l'UMP et du Nouveau centre. Le bouclier fiscal agit désormais comme un chiffon rouge. Ce n'est pas encore une révolte. Mais ce n'est plus un soutien franc et massif.
En annonçant dimanche le lancement d'«un grand débat sur les valeurs de l'identité nationale», le secrétaire général adjoint de l'UMP tente de bousculer l'agenda public. Alors que le gouvernement s'empêtre dans la discussion du budget et que l'Elysée s'égare dans les scandales Sarkozy (Jean) et Mitterrand, il est temps de changer d'ordre du jour. Dès le début du mois, Mediapart avait raconté comment une partie de la droite préparait le lancement de cette grande opération: «Etre français».
Tandis que l'Assemblée nationale achève sa première semaine de lecture du projet de loi de finances, l'ampleur des déficits et de la dette écrase le débat sans ébranler pour autant le dogme fiscal du gouvernement. Au fil des jours, deux réalités se dessinent selon que l'on entend la représentation nationale ou les pouvoirs publics. Embêtant.
Les ennuis s'accumulent et l'Elysée, cette machine si forte hier, paraît incapable de les surmonter et encore moins de les prévoir. Dernier exemple: l'affaire Jean Sarkozy. A mi-mandat, la mécanique élyséenne connaît un méchant coup de mou. Enquête.
On l'aura vu sur tous les lieux de pouvoir, tous les dossiers chauds, colmatant ici la fronde des élus contre la réforme des collectivités locales, défendant là le fils du président ou la réforme des lycées. La folle semaine de Fillon aura aussi été celle où la majorité aura le plus tangué, obligeant Sarkozy à venir s'expliquer devant le peuple de droite, via Le Figaro. Du coup, le mano a mano reprend du relief.
Au moment où la finance américaine annonce des bonus records pour 2009, trois livres apportent un éclairage, chacun différemment, pour mieux comprendre, se mettre en colère ou rêver d'un autre monde. L'alter-mondialiste, le réformiste et le marxiste, il y en a pour tous les goûts. Et si cette crise qui balaie les faibles et enrichit les plus riches était l'occasion d'un renouveau de l'économie politique?
Entre la réforme de la taxe professionnelle, contre laquelle les maires de France, aiguillonnés par le sénateur Jean-Pierre Raffarin (UMP), ancien premier ministre, ont manifesté publiquement leur réprobation, mercredi 14 octobre, et la prochaine nomination de Jean Sarkozy à la tête de l'Etablissement public d'aménagement de La Défense (aux pouvoirs élargis), qui a soulevé, la veille, la colère d'une partie des députés UMP à l'initiative de Pierre Cardo (Yvelines), les projets du chef de l'Etat mettent en relief les fractures de la majorité comme elles ne l'ont jamais été depuis le début du quinquennat. La proximité des élections régionales (mars 2010), du coup plus périlleuses que prévu pour l'UMP et ses alliés, ne va pas arranger les choses.
Jean Sarkozy, 23 ans, conseiller général des Hauts-de-Seine, devrait être élu à la tête de l'établissement public qui gère La Défense (1 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2008). La vague d'indignation ne cesse de monter. Une pétition a déjà réuni 10.000 signatures et l'affaire dérange jusqu'au sommet de l'Epad. En coulisse, Patrick Jarry, le maire communiste de Nanterre, propose une solution.
Une centaine de militants et des élus du réseau «La Gauche citoyenne» se sont retrouvés, samedi 10 octobre, à Arcueil (Val-de-Marne), en vue des élections régionales. Une initiative qui en rencontre d'autres en Ile-de-France pour renouveler l'offre politique au profit du pôle écologiste et au détriment des partis traditionnels.
L'Institut Montaigne lance une vaste opération auour du thème «Qu'est-ce qu'être français?» Un livre, un site, un groupe Facebook vont lancer le débat et recueillir l'avis des Français. En point d'orgue de cette recherche identitaire, un colloque, le 4 décembre, avec le chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy. Derrière cette opération: la tentation de la droite française de redéfinir le sentiment national pour en faire le projet politique de la fin du quinquennat.
Quand le président de la République est occupé à survoler la France (voyage en Moselle, jeudi 8 octobre), c'est Claude Guéant qui doit rassurer un Premier ministre en plein doute, des ministres d'ouverture en crise, des amis fragilisés, des députés en voie de rébellion, des poids lourds de la majorité en flagrant délit de tentative sécession et une opinion publique qui perd confiance. Gros travail.
A Evreux, un salarié de France Télécom a pénétré dans son entreprise avec son fusil et une cartouche dans la poche avant d'être désarmé par ses collègues. C'est le premier incident de ce type après la vague de suicides qui a touché les salariés du groupe. Direction comme syndicats sont très embarrassés par cette affaire et craignent une éventuelle propagation de ce genre de contestation. Une réunion du comité d'hygiène et de sécurité a lieu ce jeudi.
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