Le Premier ministre a réuni tous ses collègues hier dimanche à Matignon pour fixer avec eux les priorités vers lesquelles ira l'emprunt national annoncé lundi dernier par Nicolas Sarkozy devant le congrès. Si cet emprunt sera bien lancé en 2010 et si François Fillon a fixé la méthode qui permettra de sélectionner les projets, on en sait encore moins de "la vison de la France de demain" telle qu'elle est portée par le couple exécutif. Notamment sur son volet écologiste.
On attendait le président sur la réforme de l'Etat et des collectivités locales. Si les mots ont fait résonner la perspective de profonds changements – en écho aux travaux du comité Balladur qui avait suggéré vingt propositions visant à une refonte du «millefeuille administratif» –, la réalité est très différente. Nicolas Sarkozy sait qu'il doit composer. Dans les coulisses du congrès de Versailles, plusieurs forces, y compris au sein de l'UMP, se mobilisent pour jouer le statu quo. Mais surtout, le président se place dans la perspective des élections régionales qu'il doit gagner pour assurer sa propre réélection.
Le conseil économique et social met la dernière main à un rapport sur l'état de l'offre de soin en outre-mer avant de l'envoyer, le 23 juin, au gouvernement. Quelques semaines après le conflit qui a embrasé les Antilles, le texte ne manquera pas de relancer la polémique et d'interroger les services d'Yves Jégo et de Roselyne Bachelot. La photographie est celle d'un désastre: l'Etat est présent mais pas aux bons endroits. Pour lire l'intégral du rapport est, cliquez ici.
Avec plus de 28% des suffrages recueillis dimanche par la majorité présidentielle, Nicolas Sarkozy a les mains libres pour mener le remaniement, qui devrait intervenir à la fin du mois. D'un côté, cette victoire lui permet de s’afficher en sauveur et rassembleur de la droite. De l’autre, ce score, relativement faible pour une majorité qui ne dispose pas de réserve de voix, l’autorise à poursuivre sa stratégie d’ouverture et à évincer les maillons faibles du gouvernement.
Deux ans à Matignon et le temps de l'humiliation est fini. La crise sévit, le pays gronde, les problèmes assaillent le couple exécutif et lui, le premier ministre, ne s'est jamais mieux porté politiquement. Comme si, dans le tandem qu'il forme avec Nicolas Sarkozy, le président de la République s'affaiblirait tandis que lui se requinquerait au fur et à mesure qu'il affirme son identité. Foin du bling-bling, le vrai homme de droite, c'est lui. Effacé mais convaincu. Endurant mais pas résigné. Et si François Fillon existait vraiment? Enquête de Mediapart, en quatre volets, sur un des mystères de la politique française.
Dans un courrier qu'elles envoient ce vendredi au directeur général du travail, quatre organisations syndicales (CGT, FO, CGC et CFTC) s'opposent à la menace d'une déréglementation de la profession d'experts auprès des comités d'hygiène et de sécurité (CHSCT). Avec l'ouverture des services dans toute l'Europe, les agréments délivrés par l'Etat à ces cabinets d'expertise pourraient sauter. A quelques semaines des élections européennes, la directive Bolkestein revient sur le devant de la scène et l'affaire prend une autre dimension.
A croire qu'il a voulu lui gâcher son sommet de crise. Toute la semaine, Dominique de Villepin aura fait feu de tout bois pour critiquer, voire ridiculiser, Nicolas Sarkozy parti à Londres représenter la France au G-20. L'offensive risque fort de se prolonger tant les ambitions de l'ancien premier ministre de Jacques Chirac, pourtant menacé par l'affaire Clearstream, apparaissent à nouveau évidentes.
De nouvelles mesures? «Certainement pas !» C'est la réponse du premier ministre à la journée d'action du 19 mars qui a donné lieu à une mobilisation exceptionnelle. Plus de deux millions de manifestants (trois, selon la CGT), et des salariés du secteur privé présents en masse dans les manifestations. Depuis 1995, le pays n'avait pas connu un tel mouvement. Les syndicats se retrouvent aujourd'hui, puis lundi, pour décider des suites. A droite, l'inquiétude grandit chez les parlementaires de voir le gouvernement refuser toute nouvelle mesure alors que l'Insee note une forte aggravation de la récession.
France 2, Journal du dimanche, Europe 1, hebdos people, bientôt Mireille Dumas. Après deux mois de silence, Rachida Dati fait un retour en fanfare. La toujours garde des Sceaux tente de sauver son avenir politique. Mais elle fait plus. En disant maintenir un lien privilégié avec le président de la République, elle règle ses comptes avec quelques hommes de l'Elysée et permet de mieux comprendre certains aspects du pouvoir sarkozyste. Entre courtisanerie et ambition, coups fourrés et menaces cachées... un concentré du régime.
Nicolas Sarkozy et son épouse, Carla Bruni, se sont offert une escapade de milliardaires. En marge du voyage d’Etat qu’il entreprend, lundi 9 mars, au Mexique, le président de la République a effectué un séjour discret, vendredi 6 et samedi 7 mars, dans un fameux complexe touristique. D’abord tenue secrète «pour des raisons de sécurité», l’escapade a été dévoilée par l'Agence France-Presse (AFP). Les services de l’Elysée affirment que le couple présidentiel a été invité par le président mexicain Felipe Calderon. Selon nos informations, l’ardoise se monte à 50.000 euros. Caramba!
Jeudi matin, Edouard Balladur est venu remettre son rapport sur la réorganisation territoriale au président de la République. Avec deux propositions de lois sous le bras, l'une sur l'organisation générale, l'autre sur le "Grand Paris". Mais devant l'impopularité à droite comme à gauche que ces projets suscitent, Nicolas Sarkozy s'est montré prudent et circonspect. François Fillon a quatre mois pour «approfondir le consensus» et ficeler un texte pour cet automne au Parlement.
Depuis plus de vingt ans, Jean-Louis Sanchez préside aux destinées de l'Observatoire national de l'Action sociale décentralisée (ODAS), un organisme indépendant qui analyse et conseille les politiques publiques sur le terrain. Il revient sur les propositions du comité de réforme des collectivités locales présidé par Edouard Balladur. Entretien.