Nous avons beaucoup énervé notre président. Nous, Mediapart, et tous ceux – ils sont nombreux – qui se sont farouchement opposés à la procédure des « états généraux» de la presse. Nicolas Sarkozy a présenté, vendredi 23 janvier, une brassée de mesures pour «sauver» le secteur. Les plus polémiques d'entre elles ont été remisées: pas de révision des seuils de concentration, compromis sur les droits d'auteur, afflux de subventions aux éditeurs. Mais fort de ses subsides aux grands barons du secteur, le président entend suivre de près les réformes.
C'était son retour après six mois de présidence de l'Europe. Nicolas Sarkozy a entamé début janvier une tournée en province pour y délivrer ses vœux à diverses professions et renouer avec le pays profond et ses forces vives. Vendredi 23 janvier, il en a terminé avec ceux à la presse. Chaque jour une étape, chaque discours une annonce, avec à chaque fois un dispositif policier énorme et une mise en scène étudiée. Bilan.
La nomination de Nathalie Kosciusko-Morizet, sœur du lobbyste en chef des patrons du numérique, à la tête du secrétariat d'Etat à l'économie du même nom soulève la question d'éventuels conflits d'intérêt. L'intérêt général peut-il se satisfaire de ces liens familiaux et si oui, à quelles conditions? D'autres choix de Nicolas Sarkozy ces dernières semaines – Marin Karmitz,Yazib Sabeg... et bien avant Christine Ockrent – laissent transparaître une dérive en la matière.
En changeant la direction de l'UMP à la fin du mois de janvier, Nicolas Sarkozy veut également transformer son parti en lui faisant prendre le tournant de l'Internet. L'UMP deviendrait un réseau social, une sorte de petit Facebook de droite. Ce qu'a fait Barack Obama aux Etats-Unis tout au long de sa campagne présidentielle a fortement inspiré l'équipe de l'Elysée. Lire aussi l'article de Mathilde Mathieu:En six points, comment l'Elysée piétine les droits du Parlement. Après le Sénat court-circuité sur la réforme de l'audiovisuel, le gouvernement prépare une limitation drastique du droit d'amendement des députés. L'opposition dénonce la mise en place par Sarkozy d'une «république personnelle».
Après le sommet des vingt plus grandes puissances qui s'est tenu à Washington en novembre dernier et avant celui qui aura lieu à Londres en avril prochain, la France accueille les 8 et 9 janvier un colloque afin de réfléchir sur la crise et apporter des réponses. Des prix Nobel, des experts, des ministres, tous adeptes de l'économie de marché régulée, se retrouvent donc à Paris, avec Tony Blair en monsieur Loyal et Angela Merkel en invitée de clôture. Entretien vidéo avec l'organisateur de la manifestation, Eric Besson, pour encore quelques jours peut-être, secrétaire d'Etat à la prospective.
L'Elysée avait promis des vœux directs, lucides, positifs avec un Président attentif qui, après avoir réformé l'Europe en 2008, réformera la France en 2009 malgré la crise. C'est fait. N'empêche que derrière la coutume de ce rendez-vous télévisuel se cache une singularité du pouvoir sarkozyste: jamais un Président n'a été autant présent sur le petit écran.
Lire aussi, le bilan décrypté par Mediapart.
Et PC, PS, MoDem et Verts devancent le président.
Pour entendre les vœux, cliquez ici.
Toute la semaine, le président de la République a enregistré une série de revers dans la conduite des affaires franco-françaises. Le Nicolas Sarkozy des premiers jours de la crise financière paraît avoir cédé la place à un homme plus hésitant, encore plus pragmatique maintenant que la France s'enfonce dans la récession. Et comme si les difficultés politiques ne suffisaient pas, ou plutôt parce qu'elles paralysent le gouvernement, Claude Guéant a annoncé, vendredi 19 décembre, que le remaniement prévu pour janvier 2009 n'aurait pas lieu.
Mercredi 17 décembre, après avoir reçu de Simone Veil un rapport sur la nécessité (ou pas) de changer la constitution pour «assurer le respect de la diversité», Nicolas Sarkozy a annoncé un train de mesures en faveur de «l'égalité réelle» et la nomination d'un commissaire à la diversité et à l'égalité. Yazid Sabeg. Portrait.
Après la réception du rapport de Simone Veil sur les éventuelles modifications constitutionnelles nécessaires à une politique active en faveur des "minorités visibles", mercredi 17 décembre, Nicolas Sarkozy devait se rendre à l'Ecole polytechnique pour y annoncer des mesures à l'adresse des jeunes issus de l'immigration. Retour ensuite à l'Elysée pour le traditionnel arbre de Noël.
Le Président remanie au pas de charge, impose ses choix et son calendrier. Nicolas Sarkozy était à Bruxelles, d'où il a annoncé la nomination de Bruno Le Maire. Pourtant une épine s'est glissée cette semaine dans sa chaussure. Deux ministres «de la diversité» ont empoisonné l'atmosphère présidentielle. Après Rama Yade, voici Rachida Dati de nouveau dans la tourmente, devant démentir catégoriquement les propos ahurissants d'un article du Point. «C'est cela la Cour!» peut marteler François Bayrou.
Bruno Le Maire remplacera Jean-Pierre Jouyet au secrétariat d'Etat aux affaires européennes. L'annonce en a été faite par Nicolas Sarkozy à l'issue du conseil européen qui se termine vendredi 12 décembre à Bruxelles.
Menu chargé pour ce dernier conseil européen de la présidence française qui s'ouvre, jeudi 11 décembre, à Bruxelles. En plats de résistance: le plan de relance coordonné pour faire face à la crise économique, le paquet "énergie climat", la réponse institutionnelle des Vingt-Sept en attendant une ratification du traité de Lisbonne par les Irlandais et les Tchèques. Autant de sujets sur lesquels Allemands et Français se disputent jusqu'à remettre en cause la solidité du couple fondateur de la construction européenne.