Alors que les Ultramarins ne cessent de protester contre la vie chère, l’Autorité de la concurrence, avec l’aval du Conseil d’État, vient de donner son feu vert à une nouvelle opération de concentration dans la grande distribution, renforçant encore l’économie de rente qui domine dans ces collectivités.
Le second tour des élections municipales, dimanche 28 juin, survient à la fin d’un cycle qui a vu les grands projets d’infrastructures être peu à peu abandonnés par des candidats qui multiplient les alliances contre nature.
Dans une loi pourtant consacrée à « la crise sanitaire et aux conséquences de l’épidémie », le Parlement a sanctuarisé et rendu rétroactifs des critères restrictifs dans le calcul des indemnisations des victimes des essais nucléaires en Polynésie française.
Prises en étau entre la crainte d’une contamination à venir et la nécessité de rouvrir les frontières pour éviter l’asphyxie économique, les collectivités d’Outre-mer adoptent des stratégies contrastées. La situation à Mayotte et en Guyane se traduit par un classement « orange » sur la nouvelle carte nationale.
Unique département français confronté à une phase encore ascendante de l’épidémie de Covid-19, Mayotte a prolongé le confinement jusqu’au 18 mai. Dans des conditions éprouvantes pour la population, pour laquelle la crise sanitaire se double d’une crise alimentaire.
Les départements et territoires d’outre-mer, à l’exception notable de Mayotte, ont entamé l’allègement du confinement en même temps que l’Hexagone, voire quelques jours auparavant. Un isolement coûteux économiquement et politiquement reste toutefois de mise.
Plusieurs ONG de la santé et de la lutte contre le sida appellent le gouvernement à mettre en place un fonds d’urgence pour les travailleurs et les travailleuses du sexe. Face au Covid-19, l’urgence est sanitaire mais aussi sociale et alimentaire.
Après leur premier mort, les peuples premiers de Guyane ont mis en place stratégies de contrôle et mobilisation politique. En Nouvelle-Calédonie, le peuple kanak se saisit de la crise sanitaire comme d'une opportunité pour progresser sur le chemin de l'indépendance.
Le gouvernement estime que l’épidémie de Covid-19 est « sous contrôle » dans les Outre-mer. La situation sanitaire est très inégale et se dégrade rapidement à Mayotte.
Empêchées de travailler, totalement mises à l’écart des dispositifs d’aide et de soutien, les travailleuses du sexe se sont vu opposer par le gouvernement une fin de non-recevoir à leur demande de secours.
Catastrophe sanitaire annoncée en raison de l’insularité et des spécificités de territoires particulièrement démunis en infrastructures, le nouveau coronavirus est d’abord un désastre moral et psychique dans les Outre-mer.
À Papeete comme à Nouméa, les autorités ont l’espoir ténu de contrôler la pandémie en se « coupant du monde ». Face à des populations très vulnérables, l’isolement des archipels du Pacifique sud rend cette stratégie incontournable.