Pile une semaine après l’annonce de Pfizer-BioNTech, Moderna a brandi le taux d’efficacité de son vaccin le 16 novembre : 94,5%. Surtout, lui ne demande pas de contraignantes conditions de conservation. Le 18 novembre, Pfizer-BioNTech a rétorqué en affichant finalement un taux d'efficacité de 95%, selon sa dernière analyse. Derrière les effets d’annonce, le point sur les avancées à confirmer et les inconvénients des deux vaccins en tête de cette course mondiale.
Le communiqué du duo Pfizer-BioNTech a suscité un élan d’espoir mondial qui s’est répercuté sur les marchés financiers, le 9 novembre. Le jour même, le PDG de Pfizer a vendu ses propres actions pour 5,5 millions de dollars. Une confirmation de cet essai serait, certes, une bonne nouvelle. Toutefois, prudence : l’efficacité affichée de 90 % du vaccin ne signifie pas pour autant qu’il empêche le virus de circuler.
De nouveaux tests rapides gratuits sont accessibles à tous, sans ordonnance, depuis le 26 octobre. Mais la remontée massive des résultats, qui n’est pas encore automatisée, laisse à désirer. Et pour les personnes sans symptôme, la fiabilité des tests antigéniques n’est pas établie. Cependant, des tensions d’approvisionnement se font déjà sentir et les personnes ciblées au départ pourraient ne pas être celles qui se font tester à l'arrivée.
Une étude coordonnée par l’OMS a douché les espoirs suscités par l’hydroxychloroquine ou le remdesivir. Seuls les corticoïdes aident, un peu, les patients les plus atteints. Mediapart passe en revue les déceptions passées et les espoirs à confirmer.
Le bouclier anti-virus de Gilead, le Remdesivir, était le traitement qui suscitait le plus d’espoirs pour bloquer le Covid-19. Ils ont été douchés le 15 octobre par une étude de l’OMS. Une semaine plus tôt, le laboratoire américain avait signé in extremis un contrat de précommandes avec la Commission européenne pouvant atteindre 1 milliard d'euros.
La remise des résultats des tests Covid-19 en moins de 48 heures n’est toujours pas assurée du fait de l’engorgement des laboratoires. Or, passé ce délai, la stratégie de dépistage est inefficace et l’argent public gaspillé. Les géants pharmaceutiques, eux, engrangent des profits.
Les producteurs de vaccins contre le Covid-19 signent des clauses avec les pouvoirs publics pour que les États prennent en charge les indemnisations en cas de survenue d’effets indésirables. Et ce, au prétexte de la pression politique qu’ils subissent pour produire en un temps record.
La promesse d’un vaccin qui parviendrait à stopper net la pandémie s’éloigne. La rapidité inhabituelle du développement des futurs sérums suscite aussi des craintes quant aux effets indésirables potentiels. Une plus grande transparence sur les essais cliniques et une évaluation plus aboutie sont espérées.
Bill Gates est devenu un financeur incontournable des instances de décision des politiques mondiales de santé. Dans son sillage et dans un autre registre, des mégaconcerts caritatifs visent à récolter des fonds pour financer traitements et vaccins contre le Covid-19. Mais l’industrie pharmaceutique est la première bénéficiaire de ces actions solidaires.
Subventions publiques, dons privés… L’industrie pharmaceutique, qui sort renforcée de la crise sanitaire, se fait financer la recherche et la production d’un éventuel vaccin contre le Covid-19 sans réelles contreparties, tant il est attendu.
Le parquet a requis trois ans de prison ferme contre l’ancien no 2 de Servier et plus de 15 millions d’euros d’amende pour le laboratoire. Les avocats des parties civiles demandent en plus un milliard d’euros pour indemniser les victimes et atteindre financièrement l’entreprise.
Face aux pénuries révélées par la crise du Covid-19, La France insoumise propose la création d’un établissement public qui gérerait les stocks et produirait les remèdes manquants. L’idée devait être soumise au vote le 4 juin. Mais LFI a décidé mardi de la retirer de l’ordre du jour, après qu'elle a été vidée de sa substance en commission.