L’écrivaine Monica Sabolo s’empare de l’histoire du groupe terroriste pour revisiter les traumas de son propre passé. Mais en se concentrant sur des enjeux strictement intimes, le livre vide de leur contenu les questions politiques d’une histoire meurtrière.
Pour les musiciens et peintres ukrainiens, créer est un moyen de participer à l’effort de guerre et de développer l’identité du pays face aux destructions de l’armée russe. Mais aussi de soigner les traumatismes provoqués par le conflit.
La visite du ministre Gérald Darmanin dans le dernier-né des départements français est la dernière manifestation en date de la gouvernance postcoloniale de ce territoire, analysée dans un ouvrage à paraître dans quelques jours.
Trois artistes irakiens ont retiré leurs œuvres de la Biennale de Berlin en fin de semaine dernière, en désaccord avec les manières d’exposer des clichés d’Abou Ghraib, prison irakienne où l’armée américaine a torturé, violé et tué au début des années 2000. « En quoi une image qui dénonce un crime devrait-elle être cachée ? », s’interroge Kader Attia, commissaire de la manifestation. Retour sur une controverse.
L’écrivain Alain Damasio a cofondé une « école des vivants ». En dépit des récupérations possibles du terme, le vivant constitue pour lui le projet « polytique » de notre temps. Entretien.
Le premier roman de Sarah Jollien-Fardel raconte la vie d’une femme empêchée de vivre. À la fois récit de transfuge, d’emprise patriarcale et d’exploration de la sexualité féminine, c’est une histoire de la violence épurée de tout sentimentalisme.
Une somme fertile de l’universitaire Vincent Berthelier, « Le Style réactionnaire », propose un panorama politique et littéraire des usages de l’écriture par une certaine droite extrême française, de Maurras à Houellebecq. Passionnant et discutable.
Nicolas Werth analyse les étapes, à partir de 1998, des transformations de l’esprit public en Russie. Une vague régressive y modifie la perception de l’histoire contemporaine. L’Ukraine fait aujourd’hui les frais d’une croisade. D’autres pays pourraient suivre. Dernier volet de notre grand entretien avec l'historien.
La publication dans un hors-série du « Figaro » d’un entretien-fleuve avec l’essayiste d’extrême droite Pío Moa, pour qui les gauches sont entièrement responsables du déclenchement de la guerre civile en Espagne en 1936, suscite l’indignation de nombreux historiens. Retour sur une entreprise de « falsification ».
Dans son premier roman, « Nos silences sont immenses », Sarah Ghoula propose une plongée dans le sud de l’Algérie coloniale, aux confins du désert, avec une jeune guérisseuse douée. Dans ce texte sur la transmission, l’autrice convoque les mythes et légendes de la tradition orale et raconte la lutte pour préserver ces héritages.
Nicolas Werth entame des recherches en URSS dès le début des années 1970. Il assiste à partir de 1985, à Moscou, aux tentatives de réformes menées par Gorbatchev, puis à l’effondrement du régime. Les archives enfin ouvertes font le bonheur des historiens.
Dans un contexte de débats nourris autour de la restitution des biens spoliés durant la colonisation, la dernière livraison de la revue « Politique africaine » éclaire quelques angles morts des discussions autour de ce patrimoine, parfois oublié, souvent dépolitisé.
Le Parlement belge a entamé voilà deux ans un travail historique d’ampleur sur son passé colonial. Il s’ajoute à des initiatives locales sur la décolonisation de l’espace public et à une loi sur la restitution des biens spoliés. Y a-t-il des leçons à en tirer pour la France ?
Exilée lituanienne et féministe anarchiste à l’origine des premières communautés libertaires en France, Sophie Zaïkowska (1874-1939) a aussi été une pionnière du végétarisme qui, selon elle, libère l’humain de l’exploitation des travailleurs et des animaux. Sa pensée radicale réinsuffle du communisme autour de la question alimentaire.
Trois recueils bilingues de poésie, de Maya Angelou, Audre Lorde et Kae Tempest, montrent que la traduction poétique ne se place pas nécessairement dans des cases rigides ; si impossible soit-elle, cette tâche est indispensable.
« La Nuit du 12 » s’impose comme l’un des succès de l’été dans les salles. Il interroge avec subtilité le travail d’une brigade de police judiciaire d’hommes enquêtant sur un féminicide irrésolu. Un scénario très juste sur les biais misogynes de certains policiers et les violences sexistes.