Pour ces derniers jours de campagne, Mediapart ausculte comment des thèmes précis sont abordés par les candidats à l'Élysée. Premier volet de notre série, la politique carcérale. Les prisons débordent. Mais mandat après mandat, rien ne change. Que proposent cette fois les candidats ? En la matière, le distinguo entre gauche et droite est assez net.
Pour la première fois sans doute, trois candidats à la présidentielle sont favorables à la légalisation (Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou) et quatre candidats sont pour la dépénalisation (Nathalie Arthaud, Jacques Cheminade, Jean Lassalle et Emmanuel Macron).
Tout au long de la campagne, les candidats se sont faits discrets autour des usines en difficulté. Leurs programmes sont à l’image de cette timidité : ils semblent avoir acté que les politiques n’ont plus de marge de manœuvre pour sauver l’industrie française.
Plus encore que l’euro, la figure du travailleur détaché cristallise les tensions autour du projet européen. Ils sont à peine trois candidats à défendre une amélioration de ce statut, quand les autres préfèrent l’abroger pour en finir, espèrent-ils, avec le « dumping social ». Revue des programmes.
Les candidats parlent peu de politique étrangère. La diplomatie est parfois tout simplement absente de leur programme. Quand ils sont interrogés sur la relation à établir avec la Russie, toutefois, les prises de position sont plutôt tranchées.
De la liberté de circulation prônée par le NPA à la fermeture des frontières voulue par le FN, les candidats à l'élection présidentielle proposent des mesures diamétralement opposées pour répondre à l'afflux de réfugiés en Europe.
Benoît Hamon, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon veulent restaurer la police de proximité et lutter contre les contrôles au faciès. Sur cette question des relations entre police et population, c’est en revanche le néant complet à droite et à l’extrême droite.
Alors que la France a connu une vague d’attentats qui a fait 238 morts en deux ans, la lutte contre le terrorisme fait figure de parent pauvre de cette campagne. Les candidats rivalisent en erreurs et propositions déjà mises en œuvre.
Les programmes numériques des principaux candidats à l'élection présidentielle sont désormais révélateurs de leur vision de la société ou de l'économie. Alors que Jean-Luc Mélenchon ou Benoît Hamon proposent une politique plus dirigiste et axée sur les libertés individuelles, Emmanuel Macron et François Fillon mettent l'accent sur l'entreprise et l'innovation.
Accusé, en fonction de la sensibilité des candidats, de favoriser le chômage ou de ne plus assez protéger les salariés, le code du travail – avec la loi qui l'a réformé l'an passé – est au centre des propositions en matière sociale. Offensifs, François Fillon et Emmanuel Macron souhaitent ramener encore plus de négociation au niveau de l'entreprise et s'attaquer aux 35 heures. Quitte à se couper une fois pour toutes des organisations syndicales, même les plus réformatrices.
Rarement la question des institutions a été autant mise en avant que pour cette élection présidentielle. Pour répondre à la crise démocratique, certains candidats appellent à une VIe République, d’autres misent sur le renouvellement des pratiques et du personnel politique.
L’éducation prioritaire apparaît peu dans les programmes des candidats. À droite, la plupart des prétendants à l’Élysée préfèrent promouvoir une école élitiste. À gauche et chez Emmanuel Macron, le sujet est pris en compte mais les propositions s’inscrivent dans la continuité de la politique impulsée par le gouvernement depuis cinq ans.
Bien que les “affaires” Fillon et Le Pen aient rythmé la campagne, la lutte contre la corruption et pour la transparence ne semble pas un enjeu majeur de beaucoup des programmes, en dépit de quelques réelles propositions. Comme si le problème n'était pas pensé dans sa globalité.
Faut-il privatiser les hôpitaux publics et poursuivre la cure d'austérité, ou y réinjecter des fonds et du personnel ? Au sein même de la protection sociale, faut-il étendre le domaine de la Sécurité sociale, ou celui des complémentaires santé ? Faut-il plus de solidarité, ou plus d'individualisme ? Voici les remèdes concoctés par les candidats à l'élection présidentielle.
Pour beaucoup de candidats, la lutte contre la fraude et l'évasion fiscales tient surtout de la déclaration d'intention. François Fillon a même enterré la question. Seuls Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon et Jacques Cheminade ont un programme détaillé.
Les propositions des prétendants à l’Élysée sur les droits des femmes ont été largement ignorées. Mais elles illustrent parfaitement le positionnement politique de chacun. Plusieurs candidats ont totalement oublié le sujet.
Bien pratique pour le FN lorsqu’il s’agit de pointer du doigt les migrants, la question des sans-abri et, plus largement, celles du mal-logement et de l’hébergement d’urgence ont été très peu présentes dans les débats de la campagne. Avec des centaines de morts par an, il y a pourtant urgence.
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