« Il n’y a pas de raison de s’inquiéter outre mesure. » Jeudi 26 septembre, quelques heures après l’incendie de l’usine chimique Lubrizol, classée Seveso seuil haut, à Rouen, Christophe Castaner se voulait rassurant. Puis le manque d'informations fiables a suscité une inquiétude majeure sur les conséquences de cet accident industriel. Nos articles, enquêtes et reportages.
Trois ans après l’accident de l’usine chimique, la métropole normande a mandaté une association d’industriels pour étudier les attentes de la population et former les élus. Une association de victimes dénonce un « McKinsey » de la pollution.
Presque deux ans après le grave accident industriel à Rouen, la puissance publique sous-estime l’ampleur de la contamination. Des mesures de pollution ont été dissimulées alors qu’elles auraient permis une surveillance sanitaire, selon les documents et témoignages recueillis par Mediapart.
L’expertise remise au Service départemental d’incendie et de secours de Seine-Maritime confirme, pour la première fois, les risques liés à la combustion de matières toxiques pour la santé des pompiers et des populations, et pointe les défaillances de prévention et d’organisation.
À la suite d’un procès-verbal d’infraction dressé par la Dreal de Normandie fin 2019, concernant la dépollution après l’incendie, la justice a condamné l’entreprise américaine par voie d’ordonnance pénale.
Le groupe Lubrizol a publié ses comptes 2019. On y découvre, de manière concrète, l’impact de l’incendie sur la santé financière de la multinationale et les sommes qu’elle a provisionnées pour faire face aux conséquences du sinistre. Malgré tout, ses profits se chiffrent toujours en dizaines de millions d’euros.
Le parquet de Rouen étudie la possible commission de nouvelles infractions en lien avec les opérations de dépollution organisées sur le site Lubrizol de Rouen à la suite de l’incendie du 26 septembre 2019. Les magistrats doivent, très prochainement, décider des suites judiciaires qu’ils entendent donner, ou pas, à cette procédure.
Les quatre experts désignés par la justice privilégient une cause « humaine » ou « technique » pour expliquer l’incendie sur les sites de Lubrizol et de Normandie Logistique du 26 septembre 2019, au cours duquel plus de 9 000 tonnes de produits chimiques avaient brûlé.
Panache de fumée de l'incendie de Lubrizol, depuis Sotteville-lès-Rouen, le 26/09/19 (Philippe Lopez/AFP).
La puissance publique a tout fait pour empêcher de mesurer l’impact sanitaire de l’incendie. Un an après le grave accident industriel à Rouen, il n’existe aucune base de données ad hoc sur les risques d’exposition à l’amiante et aux hydrocarbures, ni de registre de cancer. L’évaluation sanitaire des traces de pollution a été attribuée aux industriels.
Dans notre émission en accès libre « À l’air libre », retour sur l’explosion de l’usine Lubrizol qui a laissé des traces à Rouen, et qui pose plus généralement la question des risques industriels en France, comme l’explique notre invité Paul Poulain.
Près d’un an après la catastrophe survenue à Rouen, la situation des gens du voyage, installés sur une aire d’accueil située à quelques centaines de mètres de l’usine, n’a pas évolué. Les travaux promis n’ont toujours pas été lancés.
Neuf mois après l’incendie survenu chez Lubrizol et Normandie Logistique, le dispositif d’indemnisations anticipé, mis en place par l’entreprise américaine, révèle d’importantes limites tandis que la transparence promise n’est pas non plus au rendez-vous. L’enquête de notre partenaire normand Le Poulpe.
Après six mois d’investigation, les enquêteurs suspectent un vestiaire vétuste d’une usine voisine. Notre partenaire du Poulpe a pu documenter les contrôles de sécurité de l’usine Lubrizol depuis 2013. Contrairement à ses affirmations, le chimiste a multiplié les écarts à la réglementation et les rappels à l’ordre de l’État.
Selon les informations du Poulpe, un bac de stockage s’est dégradé à la suite d’une surpression. L’événement, survenu il y a quelques jours, n’a fait l’objet d’aucune publicité. Ce nouvel impair a obligé l’industriel à suspendre momentanément ses activités à Rouen.
L’entreprise savait depuis plus de dix ans qu’un entrepôt de son usine rouennaise n’était pas assez protégé contre le risque d’incendie, selon des documents obtenus par Mediapart.
Contrairement aux engagements du gouvernement, les préjudices liés à la catastrophe industrielle, survenue chez Lubrizol et Normandie Logistique, coûteront de l’argent à l’État, par le biais d’un dégrèvement d’impôt accordé aux propriétaires de terrains agricoles survolés par le panache de fumée.
Après avoir ouvert une information judiciaire contre X, le parquet de Paris a étendu le périmètre des infractions sur lesquelles les trois juges d’instruction doivent enquêter à la suite de la catastrophe rouennaise. Cette fois, les entreprises Lubrizol et Normandie Logistique sont directement visées. Une enquête de notre partenaire Le Poulpe.