A l’issue d’une campagne marquée par l’omniprésence des débats sécuritaires, le premier tour des élections régionales et départementales a enregistré une abstention record de plus de 65 %, cassant la dynamique du RN. Les sortants LR et PS tirent leur épingle du jeu, le parti présidentiel est marginalisé. Tous nos articles, enquêtes et reportages.
Plongée dans un bureau de vote où environ trois électeurs sur quatre ne se sont pas déplacés les 20 et 27 juin dernier, pour les élections régionales et départementales. Une abstention qui raconte l’évolution sociologique, les désillusions et les difficultés d’un quartier populaire à deux pas de Paris.
Élu sans majorité absolue, le président sortant socialiste Loïg Chesnais-Girard a dû se plier à un « troisième tour » pour prendre la tête du conseil régional de Bretagne. Les trois scrutins successifs n’y ont rien changé : il va devoir composer avec une partie de son opposition, notamment sur les questions écologiques et foncières pour imposer ses idées.
Les élections départementales ont vu, comme les régionales, l’abstention s’aggraver et les sortants triompher. Si les écologistes font une percée, la gauche échoue à gagner du terrain et les communistes perdent leur dernier département. La droite maintient le RN et la majorité présidentielle à un niveau très bas.
Le scénario redouté a eu lieu : le 94 passe à droite, laissant le parti de Fabien Roussel plus affaibli encore qu’après les municipales. Dans le contexte d’une gauche balkanisée sur le département, la reconstruction d’une force d’opposition ne sera pas simple.
À l’opposé de la métropole, les collectivités d’outre-mer ont voté contre leurs exécutifs sortants : trébuchement inattendu de Rodolphe Alexandre en Guyane, basculement à gauche avec la Réunionnaise Huguette Bello et fin de l’ère Marie-Jeanne en Martinique.
Le second tour des élections régionales et départementales a de nouveau été marqué par une forte abstention. Les sortants sont tous reconduits. Le RN et LREM, qui avaient monopolisé les débats de la campagne, ne remportent aucune région.
Incapable de remporter une seule région, le parti de Marine Le Pen sort déboussolé d’un scrutin qui devait le propulser vers l’élection présidentielle. Au Rassemblement national, certains remettent en cause sa stratégie de « normalisation ».
En conservant les sept régions hexagonales qu’elle dirigeait, la droite d’opposition sort triomphante du scrutin. La majorité présidentielle, qui espérait la contraindre à des alliances ici et là, subit quant à elle un échec cinglant.
Le PS, seul ou en alliance, conserve ses cinq régions. Les écologistes n’en gagnent aucune, mais obtiennent davantage d'élus. Les listes d’union de la gauche n’ont pas créé de dynamique suffisante.
Analyse des premiers résultats de la soirée, et surtout de leur contexte : un océan d’abstention. Nos invités échangent sur ses causes et sur l’incapacité, voire l’absence de volonté des responsables politiques à en tirer les leçons. Discussion avec Jérémie Moualek, maître de conférences en sociologie.
Nos invités font le bilan des régionales pour la gauche, entre succès des sortants et rééquilibrage des rapports de force entre socialistes et écologistes. Ils analysent la rhétorique de disqualification contre une gauche écologiste en voie de construction.
Nos invités reviennent sur les scores respectifs de la droite traditionnelle et de l’extrême droite du Rassemblement national. Prenant acte de la victoire massive de nombreux présidents de région sortants, ils relativisent sa portée au regard de l’abstention.
Au second comme au premier tour, deux Français sur trois ne sont pas allés voter. L’abstention atteint autour de 65 % selon les premières estimations. À cette heure, seule La Réunion bascule (à gauche). Retrouvez les principaux résultats.
Au terme de scrutin serrés et à rebondissements, l'île de La Réunion et la Guyane sont les seules régions de France à connaître des bouleversements politiques : à La Réunion, Huguette Bello succède à Didier Robert (LR) tandis qu’en Guyane, Gabriel Serville balaye le président sortant Rodolphe Alexandre.
La plupart des régions et départements français devraient vivre un second tour marqué par l’abstention et la réélection des sortants. À 17 heures, la participation était très faible, à 27,89 % des inscrits. Un regard particulier sera porté sur la Bretagne, Provence-Alpes-Côte d’Azur et les Pays de la Loire, où l’issue du scrutin est incertaine.
L’abstention record lors du premier tour des élections régionales et départementales ravive les questions sur les raisons d’un tel désaveu démocratique. La politiste Anne Jadot répond à celles de Mediapart.