Le projet de loi « confortant les principes républicains », selon sa nouvelle appellation, a été adopté mercredi en conseil des ministres. Sans la citer, il vise « une idéologie politique qui s’appelle l’islamisme radical », revendique Jean Castex. Mediapart le décrypte, mesure par mesure. Avec les ajustements dus aux réserves du Conseil d’État.
Dans «À l’air libre» mercredi, deux sociologues du CNRS, Marwan Mohammed et Sarah Mazouz, analysent le projet de loi « confortant le respect des principes de la République ».
Les socialistes placent désormais la vulgate républicaine au cœur de leur communication politique. Une conséquence des années Valls, dont l’ombre continue de planer sur le parti.
Catholiques, protestants ou juifs, des représentants des cultes racontent à Mediapart la confusion qui règne, sur la laïcité, au sein de l’exécutif. Et comment ils ont tenté d’éviter le pire. Alors que le Conseil d’État examinait hier l’avant-projet de loi, l’un d’eux prévient : « Tout le monde a à [y] perdre. »
Le conseil des ministres a prononcé mercredi la dissolution du comité contre l’islamophobie en France, en tant que « groupement de fait ». L’association avait déjà, d’elle-même, mis la clé sous la porte pour contrecarrer cette procédure.
Selon un document obtenu par Mediapart, le projet de conseil national des imams, placé sous la dépendance du CFCM, prévoit un agrément avec possibilité de retrait en cas de manquement éthique. Voulu par l’Élysée, il met surtout fin aux espoirs de rénovation du culte suscités par le candidat Macron en 2017.
Dans sa version actuelle, le texte compte 57 articles et a été transmis au Conseil d’État pour avis. Il doit être présenté en conseil des ministres le 9 décembre. Voici ce qu’il veut changer.
Depuis trois ans, l’exécutif s’attaque aux grandes lois fondatrices, sous couvert de sécurité et de défense des principes républicains. Pour les défenseurs des libertés publiques, « une menace pèse sur l’idée de démocratie elle-même ».
Attaquée en début de quinquennat par ceux qu’Emmanuel Macron qualifiait à l’époque de « laïcistes », la ministre est devenue au fil du temps leur meilleure porte-parole. Récit d’un cheminement politique, entre influences et opportunisme.
Dans un entretien à Mediapart, le haut représentant des Nations unies pour l’alliance des civilisations en appelle au « respect mutuel » et à la « fraternité », en réponse aux attaques terroristes.
Henri Goldman, qui vit à Bruxelles la plurielle, s’inquiète de la rage uniforme qui saisit la France depuis l’attentat de Conflans. Par-delà les manipulations politiques d’un pouvoir aux abois, retour sur une névrose nationale hexagonale.
La stratégie tout feu tout flamme et très politique du gouvernement depuis l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine inquiète jusque sur les bancs de la majorité présidentielle. Certains interrogent la responsabilité des services de renseignement.
Depuis l’infâme assassinat de Samuel Paty par un terroriste islamiste à Conflans-Sainte-Honorine, la France fait face à la panique morale de ses élites politiques et médiatiques. Jusqu’à l’exécutif qui, après les effets d’annonce débridés du ministre de l’intérieur, vient de désavouer l’Observatoire de la laïcité, représentant d’une vision apaisée des valeurs de la République.
Comme après les attentats de 2015, les opérations de police administrative fondées sur des notes de renseignement se succèdent. Après les « visites domiciliaires », la fermeture de la mosquée de Pantin et les projets de dissolution, certaines cibles contestent.
Renforcement du projet de loi contre le « séparatisme islamiste », retour de la loi Avia, changements envisagés à la tête de l’Observatoire de la laïcité… Après l’assassinat de Samuel Paty, le président veut donner à voir des actes « concrets », quitte à sombrer dans le confusionnisme.