Série Épisode 8 2011, l'année des indignés

En Grèce, le consensus politique ne se retrouve pas dans la rue

Un pays au bord du chaos financier, un Premier ministre chassé par ses partenaires européens, un gouvernement d'union qui accueille l'extrême droite et des plans d'austérité qui s'enchaînent. Et dans la rue, la population continue de crier son désespoir.

La rédaction de Mediapart

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Un pays au bord du chaos financier, un Premier ministre chassé par ses partenaires européens, un gouvernement d'union qui accueille l'extrême droite et des plans d'austérité qui s'enchaînent. Et dans la rue, la population continue de crier son désespoir.

Où en est-on aujourd'hui ?

La population grecque semble totalement assomée par les mesures d'autérité. Le commerce de détail a été frappé par une réduction de 30% des ventes pendant les fêtes de Noël par rapport à la même période en 2010 en raison de la poursuite de la crise. Le gouvernement de coalition, qui va du PASOK à l'extrême droite, est sous surveillance des autres pays membres de la zone euro, et en particulier l'Allemagne et la France. Des élections législatives anticipées se tiendront fin avril. En attendant, le gouvernement devra achever les négociations cruciales sur la restructuration de la dette avant les élections législatives anticipées. Ce 30 décembre, on apprenait que le gouvernement de Lucas Papademos est sur le point de faire de nouvelles propositions. Pour convaincre les financiers d'accepter d'échanger leurs titres contre des obligations de plus longue durée ou avec une décote, celui-ci proposerait que les nouveaux titres émis seraient gagés sur des biens publics. Electricité, autoroutes, chemin de fer, ports, immobilier, foncier , tout pourrait servir de garantie. Appelées obligations de privatisation, ces nouveaux titres d'une durée de cinq ans devraient avoir des taux d'intérêt peu élevés, selon les informations publiés par le quotidien grec Imerisia. Mais ils pourraient par la suite être transformés en actions, lorsque les sociétés sur lesquelles ils sont adossés, seraient privatisées. Ainsi les créanciers privés, qu'il convient toujours de rassurer, disposeraient de la double garantie d'avoir des actifs tangibles en contrepartie de leur prêt et de pouvoir mettre la main sur des actifs publics intéressants à bon compte, le moment venu. Car naturellement, les créanciers obligataires se verraient offrir une prime au moment de la privatisation, pour avoir accepté de renégocier la dette.

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