Sept mois après son arrivée au pouvoir, la cheffe du gouvernement britannique a abattu ses premières cartes. May plaide pour une sortie du marché unique européen comme de l’union douanière. Et menace de recourir au dumping fiscal, si les Européens durcissaient le ton.
Sous la pression du Labour, la cheffe du gouvernement devra présenter devant le parlement sa stratégie de négociation du Brexit. Une première victoire pour les députés, tandis que Bruxelles fait pression pour un accord rapide, d’ici à fin 2018.
Londres a fait appel, après le jugement de la Haute cour, qui donne le dernier mot au parlement, pour ouvrir les négociations du Brexit. L’imbroglio pourrait encore retarder le début des négociations. Un camouflet pour la chef du gouvernement britannique.
Comment la bulle bruxelloise encaisse-t-elle le coup, un mois après la victoire du Brexit ? Eurodéputé, juge, commissaire, etc. : nous avons arpenté les couloirs de Bruxelles et de Luxembourg, à l’écoute de ceux qui travaillent pour l’Union au quotidien. Beaucoup se disent inquiets et doutent de la capacité de l’Europe à se « relancer ».
La successeure de David Cameron arrive en poste plus rapidement que prévu. Cette ancienne ministre de l’intérieur à la réputation de modérée doit désormais conduire la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, même si elle aurait préféré y rester.
« L'Irlande doit être centrale dans les négociations avec l’UE », estime Darragh O’Brien, porte-parole pour les affaires étrangères de Fianna Fail, le principal parti d'opposition. « Si nous sommes mis de côté, nous partirons aussi », prévient le sénateur, refusant que son pays subisse les effets du Brexit.
Économie, frontière, liberté de circuler : la République d'Irlande est, après le Royaume-Uni, le pays le plus affecté par le Brexit. Elle a pourtant été largement occultée durant la campagne. Pour Agnès Maillot, chercheuse à la Dublin city university, l'île « devient un interlocuteur incontournable dans les négociations » à venir.
Déjà très mal en point, le système bancaire italien risque l'écroulement. Les cours des principaux établissements ont perdu 30 % en une semaine. Le premier ministre italien, Matteo Renzi, cherche par tous les moyens à les renflouer, quitte à contourner les règles européennes, alors que l’UE tergiverse.
Il n'y a pas que l'Écosse qui songe à son indépendance pour rester en Europe. Après le rejet du Brexit par l'Irlande du Nord, le Sinn Fein entrevoit une chance historique d'atteindre son objectif de toujours : la réunification de l’Irlande. Le parti nationaliste réclame un référendum. Il a entamé mercredi une série de meetings à travers le pays pour convaincre.
C'est la question qui agite l'Irlande depuis le Brexit : des postes de contrôle vont-ils être réinstallés à la frontière entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande, qui reste membre de l'UE ? Un tel scénario inquiète les transfrontaliers, encore marqués par les checkpoints durant la guerre civile. Et il pourrait avoir des conséquences économiques et politiques désastreuses.
L'Irlande du Nord a voté à 56 % pour demeurer dans l'Union européenne. Autant dire que le Brexit, voulu par les Anglais et les Gallois, est vécu comme une trahison. Il pourrait avoir ici des conséquences très concrètes : une nouvelle frontière avec l'Irlande du sud, un référendum sur une Irlande unifiée et dans l'UE, et le risque de faire renaître le vieux conflit irlandais. De notre envoyée spéciale à Belfast.
Les conservateurs britanniques, branchés sur l'inconscient collectif du royaume, offrent une éclatante resucée de Shakespeare, au moment de s'égorger entre amis.
Le parti travailliste britannique est entré dans une crise sans précédent avec une motion de défiance largement votée par les députés du Labour contre leur leader. Décryptage avec le biographe de Jeremy Corbyn, l'essayiste Richard Seymour.
Les Britanniques continuent d’avancer à vue sur les modalités du Brexit. Les chefs d'entreprise tirent la sonnette d’alarme en avertissant d’un risque de récession. Entretien avec l'économiste Colin Hay.
Les incertitudes nées du Brexit ont de nouveau créé de fortes turbulences sur des marchés financiers, lundi 27 juin. La livre chute, les places financières dévissent. Plus inquiétant : la contagion gagne maintenant l’Europe. Les banques italiennes sont sous le feu de la spéculation. La crise de la zone euro pourrait se raviver.
Les chefs d'État et de gouvernement européens ont rendez-vous mardi et mercredi à Bruxelles avec un double agenda : discuter du calendrier et des modalités du Brexit, et avancer des propositions pour relancer le projet européen. Mais, à l'image de la France et de l'Allemagne, ils sont loin d'être d'accord et semblent naviguer à vue.