Dossier Présidentielle 2012: Marine Le Pen, Front national
Marine Le Pen a repris la «PME familiale» en janvier 2011. Dans l'arrière-boutique, rien n'a changé. Mais en vitrine, elle affiche un «nouveau FN» qu'elle prétend «dédiabolisé». Grâce à un discours mêlant références classiques de l'extrême droite, accents de gauche et dénonciation de la mondialisation, elle picore à droite comme à gauche. En 2012, elle veut reprendre Nicolas Sarkozy l'électorat populaire qu'il a lui même dérobé à la gauche en 2007.
Il faut malheureusement prendre au sérieux le Front national et sa candidate, Marine Le Pen. Solidement installé depuis un quart de siècle, ce parti d'extrême droite peut encore surprendre. Mediapart a donc mené l'autopsie de son programme. Proposition par proposition, nous vous présentons son décryptage ainsi que notre contre-argumentaire. En vingt fiches techniques, comment dire "Non" au FN.
Début novembre, Marine Le Pen présente son projet présidentiel «afin que les Français aient le temps de le lire, de l'étudier, de s'en saisir, d'en débattre, d'y adhérer». Elle y déroule les grandes lignes de son programme en s'appuyant sur les fondamentaux frontistes (immigration, insécurité, collision entre les partis traditionnels...), mais aussi en reprenant des idées du Sarkozy de 2007 et de la gauche (pouvoir d'achat, démondialisation...).
Candidate à la succession de son père, qui se joue ce week-end au XIVe congrès du FN, Marine Le Pen incarne une ligne nationale-populiste qui tranche avec celle défendue par son rival Bruno Gollnisch. Dans sa bouche, l'antimondialisme et la dénonciation de «l'islamisation» ont remplacé le discours traditionnel sur la sécurité et l'immigration. D'où lui viennent ses idées? Ses voisins européens l'inspirent-ils?
Pendant huit mois, la journaliste Claire Checcaglini a infiltré le Front national et gravi les échelons du parti d'extrême droite. Mediapart publie les bonnes feuilles de son livre, Bienvenue au Front – Journal d'une infiltrée. Où islamophobie et racisme quotidien organisent les engagements militants.
L'immigration débarque en force dans la campagne à la faveur des déclarations du chef de l'État dans Le Figaro magazine, qui, lancé dans une course-poursuite avec Marine Le Pen, prône de nouveaux durcissements. Tout à son obsession de ne pas apparaître « laxiste », François Hollande défend des propositions rappelant... celles de Nicolas Sarkozy.
Ils ont parrainé le Front national en 2002 ou 2007 et ont connu « une chasse aux sorcières ». Certains y ont laissé un mandat ou une subvention. Que vont-ils faire en 2012 ? Mediapart a posé la question à 50 d'entre eux.
Pour séduire les classes populaires, Marine Le Pen picore chez Mélenchon, Montebourg et chez le Sarkozy de 2007. L'opération fonctionne: la présidente du FN pourrait reprendre l'électorat populaire que le candidat UMP avait déjà dérobé au PS à la dernière présidentielle. De quoi inquiéter la gauche comme la droite. Son discours, pourtant, n'est ni neuf, ni «social».
Alors que l'Insee pointe une aggravation de la pauvreté, une enquête de la fondation Jean-Jaurès étudie les ressorts de la progression de Marine Le Pen dans les classes populaires et moyennes. C'est la conséquence d'une corrélation entre «fragilité économique» et «sentiment d'insécurité physique». Mediapart met en parallèle cette étude avec le discours de la présidente du FN.
Ils donnaient leur voix à l'UMP mais glisseront un bulletin Front national dans l'urne, en avril. Mediapart a croisé de nombreux «déçus» du sarkozysme, samedi, lors de la présentation du projet 2012 de Marine Le Pen. Qu'est-ce qui séduit ces anciens militants et sympathisants de l'UMP? Portraits.
Des anciens électeurs du FN ainsi que des abstentionnistes sont tentés par le vote Front de gauche. « Les discours racistes n'ont pas disparu mais c'est la question du pouvoir d'achat qui prime désormais », dit un militant socialiste, surpris de voir le candidat Mélenchon récupérer cet électorat populaire.
Ce samedi 18 février, Mediapart s’est rendu au Grand Palais de Lille pour couvrir les deux jours de « convention présidentielle » de Marine Le Pen. Et s'est vu opposer un refus catégorique d'assister au rendez-vous. Le motif ? Notre choix de ne pas inviter Marine Le Pen lors de nos émissions Mediapart 2012, mais aussi, plus généralement, notre traitement du Front national.
Chaque matin à l'aube, une foule d'ouvriers et d'employés quittent la Seine-et-Marne pour gagner Paris ou la banlieue. Mediapart a pris le train avec eux. Au gré des allers-retours, rencontre avec cette France qui se lève tôt, passe plusieurs heures par jour dans les transports, discute de l'élection et de «vous savez qui».
Pour s'adresser aux «classes moyennes», Marine Le Pen s'est rendue à Saint-Denis, dans une ville où près d'un tiers de la population est de nationalité étrangère et où les habitants sont parmi les plus pauvres de France. Discussion avec des résidents: certains redoutent que le discours économique du FN ne fonctionne, y compris dans cette banlieue.