À une semaine du scrutin, le candidat démocrate à la Maison Blanche a prononcé hier un véritable discours de clôture, qu'il déclinera dans les quelques jours qui restent avant le vote. Il y a rassemblé ses idées et son message pour les Etats-Unis. Alors qu'il avait démarré sa campagne sur un message optimiste mais sans grande substance, il la conclut en présentant un vrai projet hérité de Roosevelt, Kennedy et Johnson, où le gouvernement revient au premier plan.
Une très légère détente est apparue cette semaine sur le marché interbancaire, pratiquement paralysé depuis la faillite de la banque d'affaires américaine Lehman Brothers il y a six semaines. Mais le retour de la confiance entre banques, condition sine qua non d'une normalisation progressive, est loin d'être acquis. Pour une raison majeure: les plans gouvernementaux, aux Etats-Unis et en Europe, ne s'attaquent pas au défi numéro un, faire toute la lumière sur ce qu'il y a dans les bilans des banques.
22 milliards de crédits libérés au début du mois pour les PME et encore une salve de 17 milliards, lundi 20 octobre. Le gouvernement multiplie les annonces en faveur des petites entreprises. Pour quel effet? Etranglées par l'effondrement du crédit, elles endurent de plus le ralentissement de leur activité. La ministre de l'économie a confirmé que l'hypothèse d'une croissance en deçà de 1% était «très probable». Les défaillances d'entreprises pourraient atteindre le nombre de 60.000, en 2008 le niveau d'il y a dix ans. Tous les secteurs sont touchés.
L'ancien secrétaire d'État républicain, Colin Powell, a annoncé qu'il voterait pour Barack Obama lors de l'élection présidentielle américaine du 4 novembre, en dépit de ses liens d'amitiés avec le candidat de son parti, John McCain. Le Washington Post soutient également le postulant démocrate. Argument avancé: on ne peut faire confiance à un homme qui a choisi Sarah Palin comme colistière.
Le jour où Nicolas Sarkozy arrivait à Camp David pour plaider la cause d'un nouvel ordre financier mondial confiant un rôle élargi au Fonds monétaire international (FMI), son directeur général français Dominique Strauss-Kahn est mis en cause par des révélations du Wall Street Journal. Samedi 18 octobre, le hasard a mal fait les choses. A moins que ce ne soit pas le hasard.
Même si George W. Bush exerce ses prérogatives présidentielles jusqu'au 20 janvier 2009, son impopularité manifeste et le processus de passation de pouvoir à John McCain ou Barack Obama, déjà entamé, empêchent Washington de gérer le crise actuelle de manière convaincante.
Toujours pressé, Nicolas Sarkozy se rend ce week-end à Camp David, flanqué du président de la Commission européenne José Manuel Durao Barroso, pour convaincre le président américain George W. Bush d'accepter la convocation d'un «sommet mondial» sur la reconstruction du système financier international. Champion de l'unilatéralisme américain, canard boiteux à l'impopularité abyssale, présidant une administration finissante qui a géré la crise financière «made in America» avec maladresse, Bush est le mauvais interlocuteur. Et il n'est pas certain que l'objectif lui-même ait été bien réfléchi. Le président en exercice de l'Union européenne confond vitesse et précipitation.
Le président de la République a déposé plainte, jeudi, contre l'ancien patron des Renseignements généraux, Yves Bertrand, pour «atteinte à l'intimité de la vie privée» et «dénonciation calomnieuse» après la publication des carnets de notes du policier dans la presse. Après l'affaire du SMS, des t-shirts parodiques ou de la pub Ryanair, c'est la quatrième fois que Nicolas Sarkozy dépose plainte dans un dossier le concernant. Il rompt ainsi avec plus de trente années de silence élyséen sur le terrain judiciaire.
Après les sifflets qui ont accueilli La Marseillaise, jouée en ouverture du match amical France-Tunisie (3-1), mardi 14 octobre, au Stade de France, le gouvernement et la classe politique ont manifesté leur indignation. Réponse officielle au problème posé par cette nouvelle manifestation d'hostilité à un des symboles forts de la République: la répression. On sait pourtant que le phénomène révèle une vérité complexe, un problème grave, nécessitant des solutions sérieuses. L'occasion d'inventer une réponse politique et d'échapper pour une fois à la tentation de faire de la politique comme on fait du commerce. Lire aussi:Impressions du StadeDans le Club, le billet de Fabien Jobard et celui de Stéphane Lavignotte
Un sondage, deux ministres dans un centre commercial, un député qui encourage à faire du «lobbying» et un Nicolas Sarkozy qui a fait du travail dominical une croisade personnelle... Le bulldozer est lancé. Lire aussi:Jean-Frédéric Poisson (UMP) : «Pourquoi je voterai non au travail le dimanche»