Dès que la diplomatie cède le pas à la guerre, les peuples sont sommés de choisir : pour ou contre. L'affaire libyenne en est une illustration, juste cause pervertie, en France, par des calculs politiciens. Ne peut-on, à la fois, souhaiter la chute de Kadhafi et ne pas être dupe de l'opération Sarkozy ?
Avec près de 17% des voix, l'UMP est maintenant talonnée par un Front national totalisant plus de 15% des voix. Nicolas Sarkozy a récolté exactement ce qu'il avait semé: épousant de nombreuses thèses de l'extrême droite, il en a assuré la propagation.
Empêcher Kadhafi de massacrer son peuple : bien sûr. Engager pour cela ce qu'il faut bien appeler une guerre : pas sûr. Voici quelques raisons et quelques précédents qui permettent de douter fortement du choix fait par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis d'intervenir en Libye. Parti pris.
Les grandes institutions mondiales (ONU, G8, UE) et certains États (Allemagne, Etats-Unis) donnent une nouvelle fois le spectacle de leur impuissance à agir rapidement. Kadhafi a ainsi les mains libres pour écraser dans le sang la rébellion.
Jamais le décalage entre une poignée de grands groupes et le reste de l'économie française n'a été aussi grand. En un an, les profits de ces grands groupes du Cac 40 ont bondi de 85%. Sans que cela ait un effet sur l'emploi, le développement industriel, la recherche et l'innovation.
Nous avions, cet été, qualifié le président de «délinquant constitutionnel» tant son discours de Grenoble était une insulte au pacte républicain. Le jugement est confirmé par le Conseil constitutionnel qui vient de censurer treize articles de la Loppsi 2. Censure qui suit l'abandon, par la majorité présidentielle elle-même, de la déchéance de nationalité.
Un sondage jongle avec les n'importe quoi et voilà nos responsables politiques s'égosillant en tous sens. A l'arrivée, un vainqueur, le Front national, et Marine Le Pen qui nous explique doctement comment elle s'apprête à gouverner ce pays. Parti pris et rappel de nos enquêtes.
L'affaire Guérini ne relève pas du folklore marseillais, comme aimerait le croire la direction du PS. Avant d'être une affaire judiciaire, elle constitue un scandale politique qui en dit long sur les mauvaises habitudes qui perdurent. Alors que Martine Aubry veut mettre «la question démocratique» au cœur du projet socialiste, la gestion des collectivités locales par son parti lui revient en boomerang. Parti pris.
Si l'impôt de solidarité sur la fortune n'est pas purement et simplement supprimé, une réforme permettra au moins d'en exonérer 300.000 contribuables, a annoncé jeudi François Fillon. La réforme, incohérente et injuste, s'inscrit dans une dérive de plus en plus marquée à droite du gouvernement et de l'Elysée.
Après le passage au Front national du secrétaire d'une section syndicale, la CGT organise la riposte et réunit ce lundi à Metz tous ses adhérents de Moselle. Mais l'alerte devrait être tout autant entendue par les dirigeants socialistes, qui n'ont jamais vraiment tiré les leçons de l'élimination de Lionel Jospin au premier tour de l'élection présidentielle de 2002. Alerte: que fait la gauche pour reconquérir le vote ouvrier?