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Nicolas Sarkozy face à la nouvelle colère sociale

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La colère et le désespoir: il n'est guère difficile d'inter- préter la cohorte des conflits récents, où, de New Fabris à Châtellerault (Vienne) jusqu'à JLG-France, dans le Lot-et-Garonne, en passant par l'usine de Nortel, à Châteaufort (Yvelines), la chronique sociale s'est brutalement durcie, sur fond de récession et d'envolée du chômage. Des conflits qui agissent comme des révélateurs: ils attestent que la «question sociale» prend, en France, une nouvelle tournure et que l'Elysée, l'ayant longtemps négligée, se trouve soudainement en porte-à-faux. Parti pris sur le maillon faible du dispositif Sarkozy.

EDF: l'Elysée va limoger Pierre Gadonneix mais les tarifs augmenteront

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Après France Télécom en 2002, va-t-on connaître un scandale EDF? Claude Guéant, qui a pris le dossier en main à l'Elysée, est très inquiet sur la situation du groupe public. Celui-ci risque de voir son endettement doubler d'ici à la fin de l'année pour atteindre 50 milliards d'euros. Une première décision vient d'être prise: Pierre Gadonneix ne sera pas renouvelé à la tête d'EDF en octobre. Le PDG est-il déjà au courant de cet arbitrage politique? En demandant une augmentation de 20% des tarifs français, il pose un débat politique sur les effets de l'ouverture du marché de l'énergie. Il évite ainsi d'attirer l'attention sur sa gestion calamiteuse. Parti pris.Lire aussi. La hausse est programmée mais le gouvernement ne veut pas en parler Le PDG d'EDF a vendu la mèche trop tôt: il y aura bien une augmentation des tarifs de l'électricité. Le gouvernement est en train de préparer un décret visant à rebâtir les modes de calcul des prix.

Sarkozy installe la commission du «grand emprunt»: attention, danger !

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Le président de la République a installé ce mercredi matin la commission du grand emprunt national. Composée de 24 membres venant des deux grandes familles politiques de la droite et de la gauche (l'UMP et le PS) ainsi que des écologistes, elle est dirigée par deux anciens premiers ministres, Alain Juppé et Michel Rocard. On y retrouve venant, ou dans la mouvance, du PS: Olivier Ferrand (fondation Terra Nova), Jean de Kervasdoué (vieux camarade de Rocard, ancien directeur des hôpitaux) ou encore Erik Orsenna (écrivain, ancien conseiller de François Mitterrand). Ainsi que Nicole Notat, ex-secrétaire générale de la CFDT... L'annonce de ce grand emprunt avait été faite en juin dernier, devant le Congrès à Versailles, sans que Nicolas Sarkzoy n'en dévoile le montant et les modalités. Il ne l'a pas fait davantage aujourd'hui, alors que ces questions risquent de peser lourd sur la dette publique.

Contre l'égoprésident Sarkozy, le second Serment du Jeu de paume

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Plusieurs parlementaires socialistes se sont rassemblés, lundi 22 juin, devant la salle du Jeu de paume à Versailles, juste avant que le président de la République ne prononce son discours au Congrès, afin de protester contre une «séance d'égoprésidence». Dans ce lieu symbolique, «où les députés du Tiers Etat ont refusé en 1789 de se soumettre au roi de France», ils ont demandé que s'engagent des «Etats généraux pour une République moderne». Leur initiative, qui a reçu le soutien des présidents des groupes socialistes à l'Assemblée et au Sénat, rejoint un appel lancé, dès samedi, sur France Info, par Mediapart. Explication et rappel historique en forme de parti pris.

Ségolène Royal emprunte quelques conseillers à Nicolas Sarkozy

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C'est une étrange «université populaire partici- pative» que Ségolène Royal a organisée lundi 15 juin à la mairie du IVe arrondissement de Paris. Non pas à cause du thème du débat : «Quel nouveau modèle de développement économique et social pour l'après-crise?». Mais à cause de la personnalité des intervenants que l'ex-candidate socialiste à l'élection présidentielle avait conviés pour apporter leur expertise, tels l'essayiste Jacques Attali ou encore l'économiste Jean-Paul Fitoussi, qui sont l'un et l'autre devenus des familiers de l'Elysée. Parti pris.

Conflit à Nice: les directeurs de la police sur des sièges éjectables

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Le maire UMP de Nice, Christian Estrosi, qui est aussi l'un des lieutenants de Nicolas Sarkozy sur les questions de sécurité, multiplie les attaques contre la hiérarchie locale de la police nationale. L'affaire mobilise les syndicats policiers, qui dénoncent cette ingérence politique de l'homme fort des Alpes-Maritimes. Le phénomène est inédit : dans l'année écoulée, deux directeurs départementaux de la sécurité publique ont déjà été limogés.

Lettre à ces socialistes qui nous désespèrent

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Le résultat électoral du 7 juin 2009 n'est pas un accident, mais une confirmation: celle de l'incapacité collective des socialistes à se réinventer un avenir, un projet, une vision. Pour la gauche tout entière, cet état de fait n'est pas une bonne nouvelle, tant son avenir dépend du sort d'un parti qui, depuis près de quarante ans, y occupe la place centrale. Encore moins quand nos sociétés affrontent une crise historique. Voici une réflexion de parti pris en forme de lettre ouverte aux dirigeants socialistes.

Un gâchis qui laisse la voie libre à l'hyper-président

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Cette élection européenne ne laisse qu'un sentiment, celui d'un gâchis. Pour l'Europe d'abord, tant l'objet supposé du débat de cette élection a été systématiquement escamoté. Pour la gauche, ensuite, tant ses divisions et ses incapacités à formuler un projet crédible ont été sanctionnées. Il est certes une vraie victoire, celle d'Europe-Ecologie. Mais un homme peut se féliciter, Nicolas Sarkozy : il n'a toujours pas d'opposition. Analyse.

Taxe Tobin: le perpétuel concours des hypocrites

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Le ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner, a suggéré, jeudi 28 mai, en ouverture de la conférence internationale consacrée aux financements innovants pour l'aide au développement, qui se tient à Paris, l'instauration d'une taxe sur les mouvements de capitaux, comme si sa proposition avait de bonnes chances d'aboutir. Voilà plus de trente ans que cette idée d'une taxe Tobin refait régulièrement surface, surtout avant une élection présidentielle, avant d'être remisée aux oubliettes. La gauche, elle-même, a longtemps manifesté sur le sujet les mêmes hypocrisies du temps de Lionel Jospin et de Dominique Strauss-Kahn, avant de se convertir pour de bon, après 2002, à ce projet de réforme dont la crise financière a souligné l'urgente nécessité. Parti pris sur un concours d'hypocrisie.

Et si Nicolas Sarkozy doutait de sa politique sécuritaire?

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Il faut oublier le contexte électoral et le «grand discours sur la sécurité» prononcé à dix jours des européennes. Il faut remiser une impression de déjà-vu quand Nicolas Sarkozy reprend le thème qui lui a permis de construire son ascension vers l'Elysée. Libéré de ces arrière-pensées, on peut examiner de plus près les propos tenus par le chef de l'Etat jeudi 28 mai. Et si Nicolas Sarkozy doutait (parfois) de l'efficacité de sa politique sécuritaire? Parti pris.