Alors qu’elles avaient cinq ans pour constituer un front face à des droites et extrêmes droites divisées, les formations de gauche ont été incapables d’éviter la répétition du duel Macron-Le Pen. La tâche de reconstruction qui attend l’Union populaire, arrivée en tête de son camp, est désormais décisive.
L’extrême droite française se prétend victime d’une menace existentielle, qui l’obligerait à contre-attaquer. La culture s'avère un champ de bataille crucial. En cas de victoire électorale de Marine Le Pen, le scénario catastrophe semble déjà tout écrit.
Le piège du scrutin présidentiel s’est refermé sur les fidèles aux idées de gauche. Avant de tenter de retrouver son sang-froid pour réfléchir au second tour, il est permis d’exprimer sa rage face à la stratégie électorale d’Emmanuel Macron et de ses adversaires de gauche, tant l’issue de cette campagne dessine une catastrophe politique.
En Ukraine, la soif de vengeance de l’armée russe, qui se livre à des crimes de guerre, s’inscrit dans un continuum de terreur et d’horreurs propre à l’Armée rouge. Cela culmina sous Staline, mais il faut remonter jusqu’à Lénine. Rappel de circonstance.
L’extrême droite a été renforcée, démultipliée et banalisée par la présidence d’Emmanuel Macron, qui avait été élu pour lui faire barrage. Ce désastre peut inciter au vote pour Jean-Luc Mélenchon dans l’espoir d’exclure Marine Le Pen du second tour, malgré des désaccords amplifiés par l’invasion russe de l’Ukraine. Parti-pris.
Le président sortant refuse de mener campagne sur un programme détaillé et cohérent. Ce choix traduit une forme de néo-bonapartisme où le peuple doit lui faire aveuglément confiance. Mais c’est aussi une stratégie risquée.
Créée à l’initiative des socialistes, la commission d’enquête du Sénat sur la concentration des médias vient de publier son rapport, qui ne contient aucune véritable mesure pour contenir les opérations de prédation ou d’instrumentalisation conduites par quelques milliardaires. Une formidable occasion gâchée.
Au motif de la loi sur le secret des affaires votée en 2018, le gouvernement refuse de rendre public le rapport établi par deux corps d’inspection sur le scandale Orpea. Emmanuel Macron porte une très lourde responsabilité dans ce système qui protège les profits du géant des Ehpad.
Le président ukrainien a invité les grandes entreprises françaises à quitter la Russie, sans grand succès. La cupidité des milieux d’affaires y est pour beaucoup. Mais l’ambiguïté du pouvoir français explique aussi ce manque de solidarité.
Jean-Luc Mélenchon (LFI), Fabien Roussel (PCF) et, plus timidement, Yannick Jadot (EELV) préconisent des renationalisations. L’histoire récente atteste pourtant que le capitalisme d’État n’est pas plus vertueux que le capitalisme de marché. Ce qui plaide pour explorer de nouveaux horizons, ceux des communs.