De la suppression de l’impôt sur la fortune au début du quinquennat jusqu’à la réforme de l’assurance-chômage aujourd’hui au détriment des plus pauvres, le président n’a pas changé de politique, même au plus fort de la crise sanitaire. C'est celle de l’égoïsme de classe et de la guerre sociale.
Face à la troisième vague, le chef de l'Etat n’a eu d’autre choix que d’annoncer, jeudi soir, « de nouvelles mesures » à court terme. Il estime n’avoir « aucun mea culpa à faire » quant à sa gestion de la crise. L’explosion actuelle avait pourtant bel et bien été anticipée par les scientifiques dès janvier.
Parce qu’il en travestit les principes, ignore leurs propositions ou les place en décalage avec la décision politique, l’exécutif abîme profondément les outils de démocratie participative. De quoi désespérer alors que la défiance vis-à-vis des élus et des institutions ronge notre pays.
La condamnation de l’ancien patron de la Caisse des dépôts, Augustin de Romanet, l’ouverture d’une information judiciaire visant le secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler, et le lancement d’une enquête préliminaire visant David Azéma, l’ex-Commissaire aux participations, attestent que les « Intouchables » d’État le sont de moins en moins.
Alors que le Covid a encore creusé les inégalités, Bercy souhaite défiscaliser les donations des familles les plus aisées, confirmant par là que sa politique économique est d’abord une politique de classe.
L’entretien avec Meghan Markle et Harry de Sussex, diffusé dimanche 7 mars par CBS, se permet ce que n’avaient pas osé le duc et la duchesse de Windsor en 1936 : défier la monarchie britannique. Une nouvelle mèche yankee s’allume. Détonant.
Unanimes, les personnels du quotidien protestent contre un éditorial s’appliquant à défendre Nicolas Sarkozy au lendemain de sa condamnation. Le geste retient d’autant plus l’attention que de nombreux médias, pratiquant un journalisme de connivence, ont l’habitude de faire le carré autour des puissants.
Patronat et syndicats sont vent debout contre la réforme des procédures de liquidation judiciaire voulue par l’Élysée. Révélés par Mediapart, les honoraires exorbitants empochés par certains mandataires de justice plaident pour un changement de cap radical.
Emmanuel Macron renonce à supprimer l’École nationale d’administration et l’Inspection des finances. C’était prévisible depuis le début, car ce n’est évidemment pas lui, le porte-drapeau de l’oligarchie, qui allait remettre en cause son principal centre de formation et son quartier général.
Jeudi soir, le service public a permis à Gérald Darmanin et Marine Le Pen de débattre de leurs obsessions communes. Un échange rempli d’amabilités et de convergences de vue, durant lequel le ministre de l’intérieur a même jugé la présidente du RN « plus molle » que lui.