À Madagascar, les vols de zébus commis par des jeunes qu'on appelle « dahalo » ou « malaso » sont le lot quotidien des populations du Sud. Cette tradition ancestrale, voire ce « sport régional », moyen pour les jeunes de prouver leur virilité, n'était autrefois cataloguée qu'au rang de petit délit de brousse. Mais depuis 2012, le vol de zébus est devenu affaire d’État : face au groupe de dahalos armés de fusil d'assaut, entraînés militairement et n'hésitant pas à tuer, des villages mènent des opérations de vengeance et l’État envoie l'armée. Entre mars et mai 2014, on compte plus de 100 morts et des milliers de réfugiés à la suite d'attaques de dahalos. Et les militaires sont accusés d'intimidations, de violence et de destruction de villages entiers.
Gérard Sourdain remembers only too well that during his childhood his parents were too poor to pay for family holidays, and how out of shame he used to have to invent stories when his schoolteacher asked his class to write essays on where they had been during the summer. So when in 2006 he and his partner Isabelle Schweizer opened a campsite in Mélisey, a village in the Franche-Comté region of north-east France, he was intent on allowing others the chance he never had. The daily rates for renting the on-site caravans are just five euros per night for adults and free for under-18s. The income the couple receives from the campsite is insufficient to live off alone, so Sourdain also works as a fork-lift truck operator at the major Peugeot car-making plant at nearby Sochaux. Earlier this month, photographer Patrick Artinian spent a few days at the one-star campsite which Sourdain and Schweizer proudly claim is “the cheapest in France”.
En 2006, sur un terrain de Melisey, entre Belfort et Vesoul, Gérard Sourdain a créé un camping. Enfant, il ne partait jamais de la cité et se rappelle encore des souvenirs inventés pour la maîtresse qui, à chaque rentrée, imposait la traditionnelle rédaction : « Racontez vos vacances ». Alors ici, c'est cinq euros la nuit par personne, caravane fournie, et gratuit pour les enfants. Avec en prime, l’amitié, l’entraide et la solidarité.
The dream of a sixth World Cup title for the Brazilian team was left in tatters last Tuesday night when they were humiliated 7-1 by Germany in the semi-finals. A 3-0 defeat by Hollande on Saturday in the third-place playoff simply rubbed salt in the wounds and the reality of life in Brazil has quickly resumed. The World Cup has cost the country billions of dollars – as many as 14 billion dollars according to some estimates - yet many Brazilians have seen no changes for the better in their daily lives. Massive inequalities between rich and poor remain, while protests are violently suppressed. It was to show this “other side of the World Cup” that a collective of photographers from all around the world came together, calling themselves the 'Warld Cup'. Their work, a selection of which is shown here, will be exhibited next to the Maracanã Stadium in Rio de Janeiro on Sunday July 13th, where the final will be played, and also in the city's Saens Peña Square where demonstrators will gather on the same day. The collective hopes the images will later be shown in other countries too.
Le rêve d'une sixième étoile pour la Seleçao brésilienne s'est déchiré le mardi 8 juillet et le Brésil a vite retrouvé ses réalités. La Coupe du monde aura coûté des milliards au pays, sans que les Brésiliens ne voient de changements positifs dans leur quotidien : les inégalités scandaleuses demeurent, l'expression de toute contestation est violemment réprimée… C'est pour montrer cet “autre visage de la Coupe du monde” qu'un collectif de photographes venus du monde entier s'est constitué, le Warld Cup. Leur travail, dont est extrait ce portfolio, sera exposé à côté du Stade Maracanã de Rio, dimanche, jour de finale, et sur la place Saens Peña, lieu de rencontre des manifestants ce même jour. En espérant voyager ensuite dans d'autres pays.
Le 6 juillet 2013, vers 1 h 14, un train de 72 wagons-citernes et 5 locomotives transportant du pétrole brut déraille dans le centre de Lac-Mégantic, ville québécoise de 6 000 habitants. Cinq wagons-citernes explosent, 47 personnes sont tuées et 2 000 autres évacuées. La longue nuit de Mégantic, récit du photographe Michel Huneault, aborde le deuil et le traumatisme insaisissable des Méganticois, tentant de traduire ces émotions par le portrait contemporain d’une nuit fatale et obscure. Nuit dans laquelle est encore plongée la population, se demandant qui est responsable, pourquoi leurs proches sont morts, quelle est lʼampleur de la contamination, ce quʼil adviendra de leur ville. La longue nuit de Mégantic, qui sʼétend à ce jour sur quatre saisons, repose sur 60 jours de travail répartis en 13 visites. Ce projet continue.
From Malaysia to Mali and from Burkina Faso to Indonesia, Colombia or Russia, wherever photographer Françoise Huguier points her lens, women trust her and share something of their private selves with her. The portraits below do not cover the full diversity of a photographer who cannot be pigeonholed, and who currently has two exhibitions devoted to her work in Paris (details below). But together these photographs show how, without a word being exchanged, two women who are face to face can communicate.
Enercoop a presque dix ans. Cette société coopérative d'intérêt collectif (SCIC) est née de l'ouverture du marché de l'électricité à la concurrence, en 2004. Des acteurs de l'économie sociale et solidaire et des énergies renouvelables imaginent alors de créer une société qui, si elle vendra de l'électricité, devra aussi promouvoir les énergies renouvelables, sensibiliser à la consommation d'énergie et décentraliser la production. Enercoop va prendre la forme d'une entreprise privée d'intérêt public dans laquelle chacun (producteurs, consommateurs, associations, collectivités locales et salariés de la SCIC) dispose à égalité d'une voix. Enercoop a aujourd'hui atteint les 18 000 clients et 15 000 sociétaires. Visite de cette entreprise très alternative.
Malaisie, Mali, Burkina Faso, Indonésie, Colombie, Russie... Partout où Françoise Huguier pose son regard, les femmes lui offrent quelque chose de leur intimité, quelque chose comme une confidence... Les portraits ci-dessous n'embrassent pas la diversité du travail d'une photographe qu'on ne peut assigner à un genre, et auquel deux expositions sont consacrées en ce moment à Paris (voir ci-dessous). Mais ensemble, ils soulignent combien deux femmes face-à-face peuvent, sans mots dire, se raconter une histoire.
