C’est une tentative de censure à l’échelle d'un continent. Un magistrat espagnol a fait savoir qu’il allait solliciter la coopération judiciaire européenne pour demander le retrait des Football Leaks des douze médias membres du consortium European Investigative Collaborations (EIC), dont Mediapart, à l’origine de la révélation du scandale.
L’entraîneur vedette de Manchester United, double vainqueur de la Ligue des champions, a caché 12 millions d’euros en Suisse au travers d’une société offshore qu’il contrôlait via un trust néo-zélandais. Des documents Football Leaks montrent que Mourinho a dissimulé des informations au fisc. Ce qui pourrait lui valoir des poursuites pénales.
L’agent le plus influent de la planète, qui a aidé sept stars du foot à dissimuler 185 millions d’euros, a bâti un petit empire à la rentabilité inouïe. Flou des contrats, faible gouvernance, accords troubles : les méthodes de son groupe Gestifute sont épinglées dans un audit confidentiel qui figure dans les documents Football Leaks.
Les Football Leaks montrent le rôle central joué par de grands cabinets d’avocats dans l’élaboration de schémas de dissimulation des fortunes générées par l’industrie du foot. Ils ne sont plus à l’abri des foudres de la justice.
Le secrétaire d'État espagnol au budget a confirmé, samedi 3 décembre, les informations révélées par Mediapart dans le cadre de Football Leaks et a annoncé l'ouverture de nouvelles enquêtes.
Mediapart et le réseau European Investigative Collaborations ont eu accès à 1 900 gigaoctets de documents confidentiels. Une mine gigantesque d’informations, qui nous permet de révéler les coulisses peu reluisantes d’un foot business miné par l’appât du gain. Voici le récit de mois d'enquêtes et de relations avec une source contrainte de changer fréquemment de pays de résidence.
Le célèbre agent portugais Jorge Mendes a mis en place un montage offshore d’évasion fiscale d’une ampleur inédite au profit de sept stars du foot qu’il représente, comme le joueur Cristiano Ronaldo, l’entraîneur José Mourinho ou l’attaquant de l’AS Monaco Radamel Falcao. Ce système leur a permis de cacher un total de 188 millions d’euros de revenus au fisc, via l’Irlande, la Suisse, les îles Vierges britanniques et le Panama.
La superstar du Real Madrid a dissimulé, depuis 2008, 150 millions d’euros dans des paradis fiscaux, en Suisse et aux îles Vierges britanniques, selon les documents Football Leaks révélés par Mediapart et ses partenaires de l’European Investigative Collaborations (EIC). Ronaldo a d’abord caché son magot au fisc, puis s’est débarrassé de sa coquille offshore, éludant au passage 31 millions d’euros d’impôts.
Dans l’État « illibéral » de Viktor Orbán, la collusion entre politique et économie est quasi totale. Ses adversaires, à gauche et à l’extrême droite, dénoncent un État mafieux et au service des intérêts d’une oligarchie. « Intérêt national ! », brandit en retour le Fidesz, parti de Viktor Orbán.
Retour sur le témoignage de l’intermédiaire et homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine, révélé ce mardi dans Mediapart, où il raconte avoir remis en 2006 cinq millions d’euros à Claude Guéant et Nicolas Sarkozy, au nom du régime de Kadhafi. Avec Nicolas Vescovacci et Karl Laske.
Dans un entretien filmé, Ziad Takieddine avoue avoir apporté au ministère de l’intérieur plusieurs valises d’argent, fin 2006 et début 2007, préparées par le régime libyen, d'un montant de 5 millions d’euros.
Des centaines de mails piratés de l’ancien patron de la DCRI sont accessibles sur Internet. Ils révèlent les petites et grandes manœuvres de l’ancien maître espion. De l’espionnage de la famille Hermès par le groupe LVMH jusqu’au lobbying en faveur du Kazakhstan dans le dossier Abliazov, en passant par les affaires de son fils Jean-Baptiste au Gabon.
Alors que le pouvoir belge est soupçonné d'avoir été manipulé par l'Élysée sous Sarkozy afin que trois oligarques échappent à leur procès, la justice belge est à son tour accusée d'avoir favorisé les mêmes oligarques.
Les juges ont obtenu la communication du témoignage de l’ancien chef du renseignement militaire libyen, Abdallah Senoussi, qui a avoué devant la CPI avoir supervisé le transfert de 5 millions d’euros « pour la campagne de Nicolas Sarkozy ». Un membre des services du protocole libyen a pour sa part affirmé aux policiers qu’au total ce sont 20 millions d’euros qui ont été versés en liquide, plus 30 millions par virements. Deux proches de Sarkozy, Claude Guéant et Boris Boillon, auraient reçu des fonds.
L’enquête judiciaire sur le Kazakhgate met en cause l’ancien président du Sénat belge Armand De Decker. Se présentant comme « l’avocat de l’Élysée » sous Nicolas Sarkozy, il a mené, moyennant 740 000 euros, un intense lobbying au plus haut niveau de l’État belge pour éviter un procès à trois oligarques kazakhs, afin de faciliter une vente d’hélicoptères Airbus pilotée par l’ex-président français et ses conseillers.
Enlisé depuis le début de l’année 2016 dans les sables de la procédure, le dossier, dans lequel s'enchevêtrent corruption, ventes d’armes et financements politiques illégaux, s’est enrichi, mercredi 19 octobre, des réquisitions d’un haut magistrat qui réclame le renvoi devant le tribunal correctionnel de six acteurs clés du scandale.