Doit-on continuer à regarder le grand feuilleton des « affaires » qui fracassent la vie publique depuis trente ans comme on va au cirque ? En Roumanie, en Islande ou au Brésil, des foules manifestent contre la corruption des classes dirigeantes. En France, rien. Il est aussi de la responsabilité des citoyens d'agir.
David Beckham s’est longtemps refusé à alimenter le fonds humanitaire dont il est censé être le premier et principal contributeur. Il a même tenté de se faire rembourser par l’Unicef des frais qu’il n’avait pas engagés. Pour la star britannique, la cause humanitaire est avant tout un tremplin pour ses affaires personnelles. Les Football Leaks révèlent le visage méconnu d’une star qui rêve d’être anoblie, mais à qui on refuse le titre en raison de ses démêlés fiscaux.
Des documents confidentiels, obtenus par Mediapart, Mediacités et France 3, montrent que des proches de Gérard Lopez, le futur repreneur du club de football de Lille, ont démarché des investisseurs pour entrer au capital du club alors que Lopez avait assuré ne pas en avoir besoin. Le rachat du club n’est, lui, toujours pas bouclé.
À la suite de l’enquête de Mediapart, Mediacités et France 3, le repreneur du Losc, Gérard Lopez, prétend jouer la transparence et reprendre le club depuis la France. Une opération d’enfumage, car le Losc restera bien détenu par une coquille aux îles Vierges britanniques.
Spéculation sur des joueurs mineurs, acquisition du Losc via une coquille aux îles Vierges, sociétés-écrans au Panama et à Hong Kong, soupçons de blanchiment : Mediapart, France 3 et Mediacités ont enquêté sur les méthodes troubles du financier luxembourgeois Gérard Lopez, en passe de racheter le club de football lillois.
L’extrait d’un enregistrement sonore détenu par la justice et dévoilé par la télévision israélienne prouve que Benjamin Netanyahou a proposé au patron d’un journal d’opposition de faire passer une loi pour affaiblir un de ses concurrents, en échange d'un traitement plus favorable.
Pendant trois semaines, les documents Football Leaks ont révélé les turpitudes du ballon d'or, de l'entraîneur le plus connu, de l'agent le plus puissant, du club le plus titré, du joueur le plus cher. Mais aussi les méthodes de ceux qui investissent sur un terrain miné par la corruption et les conflits d'intérêts. Une enquête judiciaire est ouverte. Cela suffira-t-il à changer les choses ?
Plus la crise s'approfondit, plus la corruption qui gangrène le Venezuela apparaît au grand jour. Le gouvernement a beau jeu de pointer du doigt la « guerre économique ». Mais c'est toute l'organisation économique du pays ainsi que son système de taux de change qui favorisent la fuite vertigineuse de capitaux et tous les trafics.
La finance s'est emparée du monde du football. Fin 2015, la société XXIII a ainsi racheté pour 73 millions de dollars de dettes de transferts. Elle a ensuite mélangé ces dettes de clubs au sein d’un produit financier, qu’elle a revendu à la découpe. Et qui s'est retrouvé à Wall Street, puis à la bourse des îles Caïmans. Façon subprimes.
L'oligarque russe Dmitri Rybolovlev, président de l'AS Monaco, disposait d'un fonds d'investissement qui achetait en secret des parts de joueurs. Certains sont passés par son club, malgré le risque de conflit d'intérêts. Le tout en partenariat avec le super agent portugais Jorge Mendes, qui a encaissé 6,85 millions d'euros grâce à ces opérations douteuses.
Les documents Football Leaks révèlent que l'AS Monaco a versé environ 11,7 millions d'euros d'impôts en Espagne sur la vente de trois de ses joueurs… au motif que la Principauté est considérée par Madrid comme un paradis fiscal. Le club a dû se résoudre à payer, même s'il a aussi déposé un recours pour contester la douloureuse.
À la suite des révélations de Mediapart et de ses partenaires de l'EIC sur les Football Leaks, le Parquet national financier a ouvert le 12 décembre une enquête préliminaire pour « blanchiment de fraudes fiscales aggravées » qui vise plusieurs résidents fiscaux français.
Vente de complaisance, tentative d’achat de parts du joueur malgré l’interdiction, commission à un agent banni : le transfert en 2015 du Français Giannelli Imbula de l’Olympique de Marseille à Porto est un nid d’embrouilles concocté par Doyen, alors en pleine lune de miel avec le club phocéen.
Le fonds d'investissement a mis un pied dans le club marseillais à l'été 2015, pensant y faire affaire. Il a même espéré le racheter et a proposé à Margarita Louis-Dreyfus d'investir dans un port au Brésil. Mais la relation s'est délitée, au fil de transferts rocambolesques et guère avantageux pour l'OM.
Depuis mai 2015, un fonds d'investissement ne peut plus en théorie acheter des bouts de joueurs sur lesquels il spécule. Mais la nouvelle réglementation n'est pas stricte : agents et investisseurs ont déjà exploré les mille façons de la contourner.
Jusqu'en 2015, agents et fonds d'investissements ont pu acheter et revendre des parts de joueurs sans leur demander leur avis, alimentant une folle spéculation. Révélations sur les coulisses peu reluisantes de ce business très rentable. Il a permis à des acteurs comme Doyen Sports de régner sur les transferts et de dicter leur loi aux clubs.