Vincent Bolloré le reconnaît lui-même : si le groupe vend aujourd’hui ses ports en Afrique, c’est parce qu’il y est « obligé ». Il quitte à regret le continent africain, qui pendant des décennies a assuré sa fortune et lui a apporté un pouvoir immense. En toute impunité.
L’industriel breton n’avait cessé de le répéter depuis des années : le 17 février 2022, jour du bicentenaire du groupe familial, il lâcherait tout et partirait en retraite. Finalement, il a tout annulé et conserve un pouvoir plus serré que jamais. La volte-face n’a guère surpris : la multinationale peut-elle survivre à son actuel PDG ?
La question industrielle surgit au cœur de la campagne présidentielle. La disparition des usines qui a durement frappé la France est cependant un phénomène plus large, qui reflète une crise profonde au sein du capitalisme contemporain.
Il fallait faire oublier le désastre d’Alstom, dans lequel il porte une lourde responsabilité. Jeudi, Emmanuel Macron a annoncé à Belfort le rachat de l’activité nucléaire à General Electric, censée être au centre de sa politique énergétique.
La multinationale suisse, mise en cause dans nos nombreuses enquêtes, retire ses marques Vittel et Contrex des marchés allemand et autrichien. La décision met en danger 150 emplois dans les Vosges.
L’État acquiert pour 31 millions d’euros les installations de l’oléoduc Donges-Metz qu’il devait récupérer gratuitement au terme de la concession octroyée au groupe Bolloré pendant vingt-sept ans. Pendant cette période, ce dernier s’est servi plus de 167 millions d’euros de dividendes.
Accusé d’être le fossoyeur de l’industrie, Emmanuel Macron entend contre-attaquer : grâce à sa politique, la France aurait retrouvé son attrait pour les investisseurs étrangers. Mais il confond compétitivité-prix et attractivité, qui repose sur des écosystèmes détruits systématiquement par le gouvernement au profit d’un capitalisme de rente.
Abandonnés par leur maison mère, les ex-salariés de l’usine de Gerzat, spécialisée dans les bouteilles d’oxygène en aluminium, se sont battus pendant trois ans. Avec le Français Europlasma et les pouvoirs publics, ils annoncent la création d’une nouvelle unité de production, pour 2024.
La petite coopérative de fabrication de masques chirurgicaux et FFP2 est née il y a un an à Guingamp. Après avoir frôlé la cessation de paiement cet automne, ses 17 salariés sont convaincus d’être repartis du bon pied, en plein regain épidémique.
Vingt-cinq ans après l’Allemagne, la France ouvre son marché régional à la concurrence. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur a donné le coup d’envoi, en cédant l’exploitation de sa ligne phare, Nice-Marseille. Les promesses du privé sont alléchantes, mais seront-elles tenues ?
Le groupe de Vincent Bolloré a annoncé le 20 décembre être entré en négociations exclusives avec MSC, son ennemi irréductible jusqu’alors, en vue de lui céder toutes ses activités de transport et de logistique en Afrique. Avec cette cession, une page se tourne pour le groupe mais aussi pour toute la Françafrique.
Depuis 2007, année d’installation de son premier entrepôt dans le Loiret, la multinationale n’a cessé d’étendre son emprise sur le territoire hexagonal. De quatre sites en 2016, elle est passée à 40 cinq ans plus tard. Une dizaine d’autres sont en projet.
La projection du documentaire « Le ministère », mercredi à la fonderie automobile SAM à Decazeville, a été l’occasion pour les 333 ouvriers du site de faire connaissance avec la ministre déléguée à l’industrie, qui n’a pas su empêcher la fermeture de leur usine, voulue par Renault.
La multinationale multiplie les coups de boutoir contre le prix unique du livre. Les libraires s’y opposent et viennent de remporter une importante victoire sur les frais de transport. Le monde de l’édition, lui, est plus ambigu.
Le premier employeur privé de l’Aveyron va voir ses effectifs divisés par deux en quatre ans. Le groupe allemand arrête presque totalement la fabrication d’éléments de moteurs diesel. Les salariés ont accepté le plan, mais les syndicats sont inquiets.