Le débat autour d'une éventuelle alliance entre le PS et le MoDem resurgit au parti socialiste, au point que la réunion du secrétariat national du mardi 5 mai a ébranlé la rue de Solférino. Contrairement au dernier congrès de Reims, Ségolène Royal n'est plus seule à revendiquer un rapprochement avec François Bayrou. Soucieuse de ne pas devenir «le PCF de Bayrou qui se prendrait pour Mitterrand», la direction du PS reste, elle, campée sur sa position: elle souhaite reporter le débat à l'après élections européennes. Quand viendra l'heure des régionales.
Soirée de lancement sans accrocs pour la première secrétaire du PS, qui a réuni une salle pleine et mobilisé le parti socialiste européen (PSE) contre MM. Barroso, Sarkozy et Bayrou. Le président danois du parti européen, Poul Nyrup Rasmussen, a appelé à un changement de direction en Europe, mais les représentants anglais – plus libéraux– et espagnols – par solidarité ibérique – ont fait service minimum sur la question. Au terme d'une journée où le duo PS/PSE a visité les syndicalistes d'EADS et de Molex, la fameuse «Europe sociale» s'est incarnée à travers de brefs discours des 27 têtes de listes et chefs européens, ainsi que par «un programme des 100 jours d'un Parlement de gauche», une série de sept propositions encore bien floues.
L'ancien premier secrétaire du PS ne cache plus ses ambitions pour la présidentielle, entre appel du pied à François Bayrou et lancement d'un club de réflexion. S'il veut militer en faveur d'un contrôle strict des primaires désignant le candidat socialiste en 2012, il est surtout soucieux de réoccuper le créneau social-démocrate au PS, en ruine après le fiasco de la motion Delanoë au dernier congrès. Il entend «s'adresser aux Français» et le fera après les élections européennes.
En reprenant les recettes de la campagne référendaire de 2005 contre la constitution européenne, le Front de gauche espère être «le débouché politique au mouvement social» lors des prochaines élections européennes. Le PCF, le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon et l'association "Unir à gauche" (ex-tendance minoritaire de la LCR) visent un élu par circonscription. Si les premiers meetings attirent les «militants du premier cercle», ce Front doit encore trouver un espace entre le NPA, Lutte Ouvrière et José Bové, qui a rallié Europe-écologie.
Président du parti démocrate de 2005 à 2008, Howard Dean a imaginé et mis en œuvre la rénovation de l'appareil, contribuant pour une large part au succès de Barack Obama. De passage à Paris, il a tenu conférence avec les députés socialistes Delphine Batho et Arnaud Montebourg, sous l'égide du think-tank Terra Nova.
Le parti socialiste n'a pu mobiliser que 1.500 personnes au Zénith ce dimanche, à l'occasion de son Printemps des libertés. Surmontant cette déception, l'entourage de Martine Aubry veut retenir la résurgence de ses liens avec le mouvement associatif et social. Et veut croire qu'il s'agit d'une «étape» vers la remise en route du parti, comme de la remobilisation de ses militants.
À l'issue de sa convention nationale, le parti socialiste a adopté définitivement ses listes pour le prochain scrutin européen. Si tout le monde semble vouloir oublier les rancœurs consécutives à la désignation des candidats, les interrogations demeurent quant à la stratégie et la campagne, on pense déjà à l'après...
Photo (de gauche à droite): Vincent Peillon, Martine Aubry, Harlem Désir.
Les listes européennes du parti socialiste ont été validées par les militants, dans la nuit du jeudi 12 au vendredi 13 mars, lors d'un scrutin marqué par une faible participation (entre 35 et 40%, chiffres non définitifs). Toutes, sauf une. Dans le Limousin, Haute-Vienne et Corrèze ont massivement rejeté la proposition du conseil national, avec le fabiusien Henri Weber en tête de liste. Solférino y voit la patte de François Hollande. Et compte passer en force.
Alors que les militants socialistes doivent entériner ce jeudi les listes aux européennes lors d'un vote militant sur fond de nouvelles divisions internes, Mediapart a interrogé des secrétaires de section et des conseillers fédéraux du parti socialiste. Tous expriment une certaine lassitude, certains face à la méthode de désignation des candidats, d'autres envers la permanence des querelles intestines. Témoignages d'une base militante résignée.
L'eurodéputé sortant et maire de Quimper (Finistère) explique à Mediapart les raisons de son hostilité aux listes européennes du PS, qui doivent être votées par les militants, jeudi 12 mars. Il s'insurge contre cette «espèce de mercato négocié par des sous-chefs de courants» et plaide pour une régionalisation des investitures.
Sa direction à peine réunifiée avec l'entrée des "royalistes", le parti socialiste s'offre un nouveau conflit interne, à l'occasion de la constitution des listes aux européennes. Alors que les représentants des quatre motions en lice au dernier congrès semblaient s'être entendus, le maire de Lyon, Gérard Collomb, mène la fronde de grands élus locaux s'estimant lésés par la répartition des postes éligibles pour le Parlement de Strasbourg.
Alors que la fronde s'organise du côté de ceux qui s'estiment mal servis, le PS semble s'être mis d'accord sur un texte d'orientation, devant servir de base programmatique à la campagne pour les élections européennes. Si certains concepts sont flous, comme le «juste échange», la grande majorité du parti paraît s'être accordée sur une vision médiane, mi-oui mi-non, de la construction européenne.
Bien qu'il l'ait atténuée depuis, la déclaration de l'eurodéputé PS sur son investiture «contre son gré» étonne. Désigné tête de liste aux européennes dans la circonscription Sud-Est, il assure qu'il aurait préféré l'être dans «sa région», la Picardie, où il fut élu député, et donc dans la zone Nord-Ouest. Une région dont il s'est pourtant retiré à l'issue du congrès de Reims. Hormis mettre de l'huile sur le feu d'une cohabitation nouvelle avec Martine Aubry, on ne comprend guère les raisons d'une telle déclaration. Parti pris.
La justice enquête sur lui, ses dépenses, ses voyages et ses passions de collectionneur. Julien Dray garde bon nombre de ses secrets. Mediapart est allé dans l'Essonne où le fondateur de SOS Racisme et de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl) a construit une grande partie de sa carrière politique.
Outre les désaccords de fond entre Julien Dray et Jean-Luc Mélenchon, la discorde entre le député de l'Essonne et les responsables étudiants de la mutuelle qui a remplacé la Mnef a précipité l'éclatement du courant politique le mieux structuré des années 90 du parti socialiste. Récit.