En 2013, le gouvernement socialiste met en place un programme pour lutter spécifiquement contre les stéréotypes de genre au sein des écoles : les ABCD de l’égalité. Très vite, un groupe hétéroclite s’y oppose. Récit d’une panique morale qui continue de peser sur les politiques en matière d’égalité.
Cible de violentes attaques suite à la publication d’une de ses affiches représentant un homme enceint, le mouvement féministe dénonce une « campagne de dénigrement sur le dos des minorités de genre ». Mediapart donne la parole au sociologue Emmanuel Beaubatie afin d’éclairer les enjeux que recouvre la polémique.
Entretien avec Zouina Meddour et Hind Ayadi. Par leur engagement, mais aussi par leurs récits des luttes qui se déploient dans les quartiers populaires, elles témoignent du rôle crucial qu’y jouent les femmes, loin des clichés véhiculés dans les médias de masse.
Le « seiri kyûka », le congé menstruel en japonais, existe depuis 1947. Mais il n’est jamais vraiment entré dans les pratiques des entreprises et de leurs salariées. « Il aurait fallu penser à déstigmatiser le tabou des règles dans la société », explique la militante féministe Marina Yoshimura.
L’Espagne pourrait devenir le premier pays d’Europe à mettre en place un congé pour les salariées dont les règles sont trop douloureuses pour travailler. À l’approche des débats parlementaires, les partis de gauche au pouvoir sont toutefois divisés.
Les inquiétudes se multiplient quant au positionnement de la Dilcrah, censée combattre les haines anti-LGBT, sur les droits des mineur·es trans. Une membre du conseil scientifique a démissionné ; d’autres réclament une clarification. Le sujet sera au menu de la Marche des fiertés d’Île-de-France, samedi.
La liberté de disposer de son corps remue les inégalités les plus profondes de la société américaine. Si la Cour suprême cassait l’arrêt historique qui a reconnu le droit à l’IVG, les premières victimes seraient les femmes les plus vulnérables : comme souvent aux États-Unis, des femmes noires.
Dans les années 2010, le mouvement afroféministe, destiné aux femmes noires, a connu en France un certain engouement. Il a même réussi à imposer certaines notions dans les débats militants, mais il peine à se constituer comme un courant à part entière.
Après la prétendue « théorie du genre », le mariage pour tous et la PMA, c’est la transidentité des mineurs qui attise une nouvelle panique morale en France. En 2021, plusieurs collectifs se sont fédérés autour de cette question et tentent d’influencer médecins et politiques dans leurs décisions.
Quand Emmanuel Macron s’affiche dans une pose virile, chemise déboutonnée, à l’issue de son meeting marseillais, Marine Le Pen promet de diriger la France en « mère de famille ». Ce duel opposant un homme et une femme, le troisième dans l’histoire de la Ve République, n’échappe pas aux stéréotypes.
À l’université Panthéon-Assas, les témoignages s’empilent. Lors d'un cours, un enseignant a comparé ses étudiantes à des « dindes » qu’il faudrait « fourrer », quand un autre a distribué un énoncé empreint de transphobie.
Trois chercheurs de l’université Grenoble-Alpes analysent depuis plusieurs mois le « taux de masculinité » de la presse quotidienne française. Un travail inédit qui démontre un déséquilibre spectaculaire dans le nombre d’hommes et de femmes citées dans les articles, et des stéréotypes très ancrés.
Les programmes présentés par les candidats à la présidentielle s’emparent presque tous de l’égalité femmes-hommes, même si l’extrême droite fait quasiment l’impasse. Les violences sont au cœur des promesses et les thématiques liées à la santé des femmes gagnent en importance.
En 2017, Emmanuel Macron a été élu avec la promesse de s’attaquer en profondeur aux inégalités de genre et aux violences sexistes. Mais les mesures prises se sont fracassées sur le manque de moyens et la composition du gouvernement.
La campagne présidentielle de 2007 a vu, pour la première fois, une femme en mesure de l’emporter. Défaite face à Nicolas Sarkozy, la candidate socialiste a subi de violentes attaques pendant des mois : indépendamment de ses erreurs politiques, le sexisme l’a disqualifiée. Y compris dans son propre camp.
La pénalisation des clients de prostitué·es est de nouveau mise à mal. Un rapport d’Amnesty International, étudiant le cas de l’Irlande, dénonce une précarisation croissante et une surexposition aux violences des travailleuses et travailleurs du sexe sous ce régime.